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31 juillet 2011 7 31 /07 /juillet /2011 06:09

L’élémentaire et le subtil


Les enseignements de l’Islam sont de deux degrés :


1)       Les enseignements évidents et élémentaires.

C’est ce que le commun des musulmans est sensé connaître à partir du moment où il a possibilité de lire le Coran et poser des questions aux savants.

 

2)       Les enseignements subtiles.

C’est ce qui nécessite une certaine capacité d’apprentissage que la plupart des musulmans n’ont pas forcément.

Et faire la distinction entre ces deux degré d’évidence est nécessaire pour savoir à partir de quant est-il possible à un musulman d’ignorer un enseignement sans tomber dans la désobéissance pour cette ignorance.

 

·          Règle : Lorsqu’une personne remplit les critères du fondement de l’Islam, il est musulman même s’il ignore ou comprend mal les branches de l’Islam évidentes et élémentaires, à condition qu’il cherche à les apprendre.

La preuve de cette règle est la parole d’Allah : « Quiconque mécroit au Tâghoût tandis qu’il a Foi en Allah, a saisit l’anse la plus solide qui ne peut se briser. » Sourate 2 verset 256 

Ainsi que la parole d’Allah: « Et à ceux qui s'écartent de l’adoration des Tâghoût, tandis qu'ils reviennent à Allah, à eux la bonne nouvelle! Annonce la bonne nouvelle à Mes serviteurs » Sourate 39 verset 17.

Ces versets prouvent bien que la bonne nouvelle est annoncée à tout homme qui désavoue le Tâghoût et en abandonne le culte, et qui a Foi en Allah. Dès qu’il a réalisé ces deux choses ; il a saisit l’anse la plus solide qui est l’Islam, même s’il ignore certains enseignements du prophète, même les plus élémentaires ; comme c’est le cas de celui qui vient de se convertir à l’Islam ou qui vit loin des musulmans.

 

Exemple : Si un homme se convertit à l’Islam, en désavouant toute autre religion et en abandonnant l’adoration de tout autre qu’Allah, et en reconnaissant Mouhammad comme prophète et en acceptant son message, et d’adhère à tout ce qu’il apprendra de l’enseignement du prophète ; mais qu’il ne sait pas encore que l’alcool est interdit par exemple, car les preuve de son interdiction ne lui sont pas encore parvenue, ni que la prière est obligatoire et au nombre de 5 par jour car la preuve de cela ne lui est pas parvenu : il est musulman pour son monothéisme et sa Foi en la prophétie de Mouhammad, et excusé pour son ignorance jusqu’à ce qu’il ai été averti.

 

L’imam Ibn Hazm dit :

وكذلك من لم يبلغه الباب من واجبات الدين فإنه معذور لا ملامة عليه وقد كان جعفر بن أبي طالب وأصحابه رضي الله عنهم بأرض الحبشة ورسول الله صلى الله عليه وسلم بالمدينة والقرآن ينزل والشرائع تشرع فلا يبلغ إلى جعفر وأصحابه أصلاً لانقطاع الطرق جملة من المدينة إلى أرض الحبشة وبقوا كذلك ست سنين فما ضرهم ذلك في دينهم شيئاً إذ عملوا بالمحرم وتركوا المفروض. 

« Aussi, celui à qui les obligations de la religion ne sont pas parvenus ; il est excusé et irréprochable. D’ailleurs, Ja‘far ibn Abî Tâlib et ses compagnons –qu’Allah les agrée- étaient en Abyssinie alors que le messager –que la Paix d’Allah soit sur lui- était a Médine, et le Coran se révélait et les rituelles se légiféraient, et rien de tout cela ne parvint à Ja‘far et ses compagnons à cause de la rupture totale entre Médine et l’Abyssinie, et ils demeurèrent dans cette situation 6 années, sans que cela ne fasse le moindre mal à leur religion malgré qu’ils commettaient des choses qui furent interdites, et délaissèrent des choses qui furent ordonnées[1] »


Puis il dit :

وكل ما ذكرنا يبطل قول من قال من الخوارج أن في حين بعث النبي صلى الله عليه وسلم يلزم من في أقاصي الأرض الإيمان به ومعرفة شرائعه فإن ماتوا في تلك الحال ماتوا كفاراً إلى النار ويبطل هذا قول الله عز وجل " لا يكلف الله نفساً إلا وسعها لها ما كسبت وعليها ما اكتسبت " وليس في وسع أحد علم الغيب 

« Et tout ce que nous avons mentionné invalide l’avis de certains Khawârij ; que dès que le prophète fut envoyé, il fut alors imposable à toute personne au fin font de tous les continents d’avoir Foi en lui[2] et de connaître toute ses lois[3], et que s’ils mourraient sans connaître cela ils meurent mécréants et finissent en enfer. Cet avis est invalidé par le verset : « Allah n’impose à aucune âme au-delà de sa capacité » et il n’est de la capacité de personne de connaître l’inconnu. » [Al Fiçal 4/50,51]

 

Et Ibn Taymiya dit :

لا يكفر العلماء من استحل شيئا من المحرمات لقرب عهده بالإسلام أو لنشأته ببادية بعيدة فإن حكم الكفر لا يكون إلا بعد بلوغ الرسالة 

« Et les savants ne bannissent pas de l’Islam celui qui permet une interdiction à cause qu’il vient de se convertir, ou qu’il vit dans un désert lointain. En effet, le statut de mécréant n’est donné qu’après la transmission du message. » [Majmoû‘ Al Fatâwâ, 28/501]

 

Remarque importante : Par contre, s’il ne s’intéresse pas a savoir ce que son Seigneur attend de lui, et ce que son messager a ordonné et interdit, alors il n’est pas excusé de les ignorer car il a fait exprès de ne pas les apprendre et ceci est la mécréance par dédain comme nous l’avions vu. Allah a dit : « Et les mécréants se dédaignent de ce qu’on leur avertit » Sourate 46 verset 3. Ceci concerne les lois claires et élémentaires.

 

‘Abdallah et Ibrahim fils d’Abdellatîf Âl Cheykh ainsi que Soulaymân Ibn Sahmân ont dit : 

ومسألة تكفير المعين مسألة معروفة، إذا قال قولا يكون القول به كفرا، فيقال: من قال بهذا القول فهو كافر، لكن الشخص المعين، إذا قال ذلك لا يحكم بكفره، حتى تقوم عليه الحجة التي يكفر تاركها. وهذا في المسائل الخفية، التي قد يخفى دليلها على بعض الناس، كما في مسائل القدر والإرجاء ونحو ذلك مما قاله أهل الأهواء، فإن بعض أقوالهم تتضمن أمورا كفرية، من رد أدلة الكتاب والسنة المتواترة، فيكون القول المتضمن لرد بعض النصوص كفرا، ولا يحكم على قائله بالكفر، لاحتمال وجود مانع كالجهل، وعدم العلم بنقض النص، أو بدلالته، فإن الشرائع لا تلزم إلا بعد بلوغها؛ ذكر ذلك شيخ الإسلام ابن تيمية، قدس الله روحه في كثير من كتبه. 

« La question de bannir un individu de l’Islam est un thème bien connu ; lorsqu’il dit une parole dont la prononciation est une mécréance, on dit que quiconque tien ces propos est un mécréant, mais l’individu donné qui la prononce ne sera bannis de l’Islam qu’après que la preuve dont l’abandon est une mécréance lui soit présentée. Et ceci concerne les questions subtiles dont les preuves peuvent échapper à certaines personnes, comme par exemple les questions relatives au Destin, à l’Irjâ’ et autre professions d’hérétiques. En effet, certains de leurs propos contiennent des éléments impies qui réfutent les preuves du Coran et de la Sounna avérée, or les propos consistant en une réfutation des textes sont mécréance. Mais on ne donnera pas le statut de mécréant à celui qui les tient, lorsqu’il existe une probabilité que l’ignorance puisse empêcher de lui donner ce statut, et qu’il n’a pas connaissance des textes qu’il est en train de contredire ni des preuves ; car les lois ne sont imposables qu’après avoir été transmise, comme le mentionna Cheykh Al Islâm Ibn Taymiya, qu’Allah bénisse son âme, dans beaucoup de ses livres. » [Dourar As-Saniyya 10/432, 433]

 

Cheykh Al Islâm Ibn Taymiya a dit :

وَهَذَا إذَا كَانَ فِي الْمَقَالَاتِ الْخَفِيَّةِ فَقَدْ يُقَالُ : إنَّهُ فِيهَا مُخْطِئٌ ضَالٌّ لَمْ تَقُمْ عَلَيْهِ الْحُجَّةُ الَّتِي يَكْفُرُ صَاحِبُهَا ؛ لَكِنَّ ذَلِكَ يَقَعُ فِي طَوَائِفَ مِنْهُمْ فِي الْأُمُورِ الظَّاهِرَةِ الَّتِي تَعْلَمُ الْعَامَّةُ وَالْخَاصَّةُ مِنْ الْمُسْلِمِينَ أَنَّهَا مِنْ دِينِ الْمُسْلِمِينَ ؛ بَلْ الْيَهُودُ وَالنَّصَارَى يَعْلَمُونَ : أَنَّ مُحَمَّدًا صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ بُعِثَ بِهَا وَكَفَّرَ مُخَالِفَهَا ؛ مِثْلُ أَمْرِهِ بِعِبَادَةِ اللَّهِ وَحْدَهُ لَا شَرِيكَ لَهُ وَنَهْيُهُ عَنْ عِبَادَةِ أَحَدٍ سِوَى اللَّهِ مِنْ الْمَلَائِكَةِ وَالنَّبِيِّينَ وَالشَّمْسِ وَالْقَمَرِ وَالْكَوَاكِبِ وَالْأَصْنَامِ وَغَيْرِ ذَلِكَ ؛ فَإِنَّ هَذَا أَظْهَرُ شَعَائِرِ الْإِسْلَامِ وَمِثْلُ أَمْرِهِ بِالصَّلَوَاتِ الْخَمْسِ وَإِيجَابِهِ لَهَا وَتَعْظِيمِ شَأْنِهَا وَمِثْلُ مُعَادَاتِهِ لِلْيَهُودِ وَالنَّصَارَى وَالْمُشْرِكِينَ وَالصَّابِئِينَ وَالْمَجُوسِ وَمِثْلُ تَحْرِيمِ الْفَوَاحِشِ وَالرِّبَا وَالْخَمْرِ وَالْمَيْسِرِ وَنَحْوِ ذَلِكَ . ثُمَّ تَجِدُ كَثِيرًا مِنْ رُؤَسَائِهِمْ وَقَعُوا فِي هَذِهِ الْأُمُورِ فَكَانُوا مُرْتَدِّينَ    

« Et ceci est lorsqu’il s’agit de propos subtiles, on peut dire alors qu’untel s’est trompé et égaré, la preuve dont l’abandon est une mécréance ne lui est pas parvenue. Mais il arrive à certains groupes d’entre eux de tomber des dans choses évidentes que tous les musulmans, populace et individus, savent que cela fait partie de la religion des musulmans, que même les juifs et les chrétiens savent que Mouhammad –que la Paix d’Allah soit sur lui- fut envoyé pour l’enseigner et jugea mécréant celui qui s’y oppose ; comme par exemple le commandement de n’adorer qu’Allah seul sans associé, l’interdiction d’adorer un autre que Lui que ce soit les anges, les prophètes, le soleil la lune ou les astres et les idoles. Ce sont les plus élémentaires rituelles de l’Islam, ainsi que l’obligation des 5 prières et la vénération de ce rite, et l’opposition aux juifs, chrétiens, idolâtres, sabéens et mazdéens, et l’interdiction des turpitudes, de l’usure, de l’alcool et des jeux de hasard. Puis tu vois beaucoup de leurs chefs qui tombèrent dans [le rejet de] ces choses et devinrent donc des apostats. » [Majmoû‘ Al Fatâwâ 4/54]

On notera donc que les savants font une différence entre celui qui ignore un enseignement élémentaire de l’Islam et celui qui ignore une question subtile.

 

Il faut noter aussi que la valeur « élémentaire » et « subtil » ne sont pas des valeurs absolues mais bien des valeurs relatives.


Ça veut dire que : on ne peut pas forcément dire que l’interdiction de l’alcool est toujours un enseignement élémentaire, sans avoir a tenir compte du degré d’enseignement de l’Islam dans la région et l’époque. Pareil pour l’information que les mots et les phrases du Coran sont aussi inclus dans la parole d’Allah, contrairement à ce que disent les Acharites : eh bien ce n’est pas toujours une question subtile sans avoir à tenir comte du degré d’enseignement de l’Islam dans la région et l’époque, mais il arrive qu’on se retrouve dans une région où les avis des savants sunnites sont rependus et les réponses aux arguments des hérétiques sont propagées de telle manière que celui qui professe encore ce genre d’hérésie devient mécréant sans qu’il ne faille se demander si la preuve lui est établie ou non.


Il arrive donc des fois que certains enseignements soient évidents et élémentaires dans une région à une époque donnée, puis qu’au fil des siècles ces enseignements s’oublient petit à petit à cause de l’apparition d’égarés qui au fil des temps inculquent des hérésies aux musulmans : au final ces choses qui étaient élémentaires à une époque deviennent un enseignement subtil que la plupart des musulmans sont incapables de connaître sans quelqu’un qui leur enseigne la loi d’Allah.

 

Et inversement il arrive que certains sujets qui sont subtils à une époque deviennent un enseignement élémentaire ; c’est le cas après que les savants et les prêcheurs aient propagé ces enseignements à travers les livres, les conférences ou les sermon du vendredi ; ce pourquoi il arriva que dans certaines régions à une certaine époque : celui qui renie que la lapidation de l’adultérin marié -comme ce fut le cas de certains Khawârij- soit excusé par l’ignorance et ne devienne pas mécréant, alors que lorsque cela vient de la part d’une personne qui vit dans une région où cet enseignement est connu et propagé il ne soit pas excusé et devienne mécréant immédiatement sans qu’il ne faille au préalable se demander s’il a été avertit de cet enseignement.

 

Ibn Taymiya dit:

كذلك من دعا غير الله وحج إلى غير الله هو أيضا مشرك والذي فعله كفر لكن قد لا يكون عالما بأن هذا شرك محرم كما أن كثيرا من الناس دخلوا في الاسلام من التتار وغيرهم وعندهم أصنام لهم صغار من لبد وغيره وهم يتقربون اليها   ويعظمونها ولا يعلمون أن ذلك محرم في دين الاسلام ويتقربون إلى النار أيضا ولا يعلمون أن ذلك محرم فكثير من أنواع الشرك قد يخفى على بعض من دخل في الإسلام ولا يعلم أنه شرك فهذا ضال وعمله الذي أشرك فيه باطل لكن لا يستحق العقوبة حتى تقوم عليه الحجة

      « Et aussi, celui qui invoque un autre qu’Allah ou fait le pèlerinage pour un autre qu’Allah est aussi un Mouchrik, et ce qu’il commet est une mécréance, mais il se  peut qu’il ne sache pas que ceci est du Chirk illicite, comme c’est le cas de beaucoup de gens qui entrent dans l’Islam chez les Tatars et autres qu’eux, et qui ont des petites statuettes d’étoffe ou autre, auxquels ils rendent des cultes et qu’ils vénèrent, sans savoir que ceci est interdit dans la religion de l’Islam, ou encore offrent des cultes au feu, sans savoir que ceci est interdit. Et ainsi, beaucoup de formes de Chirk échappent à certains qui entrent dans l’Islam qui ne savent pas que ceci est du Chirk, une telle personne est donc égarée et son acte dans lequel il a associé est vain, mais elle ne mérite pas de châtiment tant que la preuve ne lui est pas parvenue. " [Ar Radd 3Alâ Al 'Akhnâ'î pp. 61, 62]

Ibn Taymiya explique ici que l’interdiction d’adorer le feu était devenu un enseignement subtil à son époque, et ceci à cause du grand nombre de savant du mal qui trafiquaient la vérité aux gens et du petit nombre de ceux qui expliquent la vérité : il expliqua que ces mécréants ne méritent pas le châtiment tant que l’explication ne leur est pas parvenue. Mais ils ne sont, bien sur, pas musulmans ! [Et comment seraient-ils musulmans alors qu’ils adorent du feu et des poupées ?]

 

Et Ibn Taymiya dit aussi :

وَهَؤُلَاءِ الْأَجْنَاسُ وَإِنْ كَانُوا قَدْ كَثُرُوا فِي هَذَا الزَّمَانِ فَلِقِلَّةِ دُعَاةِ الْعِلْمِ وَالْإِيمَانِ وَفُتُورِ آثَارِ الرِّسَالَةِ فِي أَكْثَرِ الْبُلْدَانِ وَأَكْثَرُ هَؤُلَاءِ لَيْسَ عِنْدَهُمْ مِنْ آثَارِ الرِّسَالَةِ وَمِيرَاثِ النُّبُوَّةِ مَا يَعْرِفُونَ بِهِ الْهُدَى وَكَثِيرٌ مِنْهُمْ لَمْ يَبْلُغْهُمْ ذَلِكَ وَفِي أَوْقَاتِ الْفَتَرَاتِ وَأَمْكِنَةِ الْفَتَرَاتِ : يُثَابُ الرَّجُلُ عَلَى مَا مَعَهُ مِنْ الْإِيمَانِ الْقَلِيلِ وَيَغْفِرُ اللَّهُ فِيهِ لِمَنْ لَمْ تَقُمْ الْحُجَّةُ عَلَيْهِ مَا لَا يَغْفِرُ بِهِ لِمَنْ قَامَتْ الْحُجَّةُ عَلَيْهِ كَمَا فِي الْحَدِيثِ الْمَعْرُوفِ : " { يَأْتِي عَلَى النَّاسِ زَمَانٌ لَا يَعْرِفُونَ فِيهِ صَلَاةً وَلَا صِيَامًا وَلَا حَجًّا وَلَا عُمْرَةً إلَّا الشَّيْخَ الْكَبِيرَ ؛ وَالْعَجُوزَ الْكَبِيرَةَ . وَيَقُولُونَ : أَدْرَكْنَا آبَاءَنَا وَهُمْ يَقُولُونَ لَا إلَهَ إلَّا اللَّهُ فَقِيلَ لِحُذَيْفَةَ بْنِ الْيَمَانِ : مَا تُغْنِي عَنْهُمْ لَا إلَهَ إلَّا اللَّهُ ؟ فَقَالَ : تُنْجِيهِمْ مِنْ النَّارِ } . وَأَصْلُ ذَلِكَ أَنَّ الْمَقَالَةَ الَّتِي هِيَ كُفْرٌ بِالْكِتَابِ وَالسُّنَّةِ وَالْإِجْمَاعِ يُقَالُ هِيَ كُفْرٌ قَوْلًا يُطْلَقُ كَمَا دَلَّ عَلَى ذَلِكَ الدَّلَائِلُ الشَّرْعِيَّةُ ؛ فَإِنَّ " الْإِيمَانَ " مِنْ الْأَحْكَامِ الْمُتَلَقَّاةِ عَنْ اللَّهِ وَرَسُولِهِ ؛ لَيْسَ ذَلِكَ مِمَّا يَحْكُمُ فِيهِ النَّاسُ بِظُنُونِهِمْ وَأَهْوَائِهِمْ . وَلَا يَجِبُ أَنْ يُحْكَمَ فِي كُلِّ شَخْصٍ قَالَ ذَلِكَ بِأَنَّهُ كَافِرٌ حَتَّى يَثْبُتَ فِي حَقِّهِ شُرُوطُ التَّكْفِيرِ وَتَنْتَفِي مَوَانِعُهُ مِثْلُ مَنْ قَالَ : إنَّ الْخَمْرَ أَوْ الرِّبَا حَلَالٌ ؛ لِقُرْبِ عَهْدِهِ بِالْإِسْلَامِ ؛ أَوْ لِنُشُوئِهِ فِي بَادِيَةٍ بَعِيدَةٍ أَوْ سَمِعَ كَلَامًا أَنْكَرَهُ وَلَمْ يَعْتَقِدْ أَنَّهُ مِنْ الْقُرْآنِ وَلَا أَنَّهُ مِنْ أَحَادِيثِ رَسُولِ اللَّهِ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ كَمَا كَانَ بَعْضُ السَّلَفِ يُنْكِرُ أَشْيَاءَ حَتَّى يَثْبُتَ عِنْدَهُ أَنَّ النَّبِيَّ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ قَالَهَا وَكَمَا كَانَ الصَّحَابَةُ يَشُكُّونَ فِي أَشْيَاءَ مِثْلَ رُؤْيَةِ اللَّهِ وَغَيْرِ ذَلِكَ حَتَّى يَسْأَلُوا عَنْ ذَلِكَ رَسُولَ اللَّهِ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ وَمِثْلَ الَّذِي قَالَ : إذَا أَنَا مُتّ فَاسْحَقُونِي وذروني فِي الْيَمِّ ؛ لَعَلِّي أَضِلُّ عَنْ اللَّهِ وَنَحْوَ ذَلِكَ ؛ فَإِنَّ هَؤُلَاءِ لَا يُكَفَّرُونَ حَتَّى تَقُومَ عَلَيْهِمْ الْحُجَّةُ بِالرِّسَالَةِ كَمَا قَالَ اللَّهُ تَعَالَى : { لِئَلَّا يَكُونَ لِلنَّاسِ عَلَى اللَّهِ حُجَّةٌ بَعْدَ الرُّسُلِ } وَقَدْ عَفَا اللَّه لِهَذِهِ الْأُمَّةِ عَنْ الْخَطَأِ وَالنِّسْيَانِ

« Et même si ces espèces là se retrouvent beaucoup à notre époque, ;c’est à cause du peu de prêcheurs à la science et à la Foi ainsi que la rupture des vestiges du message du prophète dans la plupart des contrées, et la majorité d’entre eux n’a aucun héritage de ces prophètes pour pouvoir connaitre le droit chemin, certain même n’y ont jamais accédé. Or, dans les périodes et régions de ruptures, l’homme est récompensé en fonction du peu de Foi qu’il a, et Allah lui pardonne pour les choses où la preuve ne lui est pas parvenue, alors qu’Il ne les aurait pas pardonnées à celui qui aurait eu ces preuves, comme dans le Hadîth connu où il est dit : « Il viendra une époque où les gens ne connaîtront plus ce qu’est la prière ni le jeûne, ni le pèlerinage, ni la ‘Omra, à part le vieux et la vieille, et ils diront « Nous avons vu nos pères attester qu’il n’y a de vrai dieu qu’Allah. » Il fut alors dit à Houdheyfa Ibn Al Yamân « à quoi leur servira de dire qu’il n’y a de vrai dieu qu’Allah ?! » il répondit « à les sauver du Feu ». Et le principe de cela est que les propos étant une mécréance envers le Livre, la Sounnah et l’unanimité, on dit d’eux qu’ils sont une mécréance, dans l’absolue, comme le montre les preuves légales. Car en effet, la Foi envers les Lois venues d’Allah et de Son messager ne peut être estimée par le seul biais de la pensée et des désirs. Et il ne faut pas dire de tout-un-chacun qu’il est mécréant, tant qu’on a pas confirmé pour son cas personnel que les conditions du verdict de mécréance soient réunies et que les empêchements de ce verdict soient évincés, comme pour celui qui dit « L’alcool et l’usure sont licite » à cause qu’il vient de se convertir à l’Islam, ou qu’il a grandit dans un désert lointain, ou qu’il entende une parole qu’il refuse d’accepter car il ne croit pas qu’elle vient du Coran ou des Hadîth du messager d’Allah, qu’Allah prie sur lui et le salue ; comme ce fut le cas de certains Salafs qui reniaient certaines choses jusqu’à ce qu’il leur soit confirmé qu’elles furent enseigné par le prophète ; qu’Allah le bénisse et le salue, et comme ce fut le cas de certains compagnons qui doutaient de choses comme la question de voir Allah dans l’au-delà ou d’autres questions encore; jusqu’à ce qu’ils interrogent le prophète à ces sujets. Et aussi comme l’homme qui disait « Lorsque je meurs, brulez-moi et rependez mes cendres dans le fleuve ; peut être ainsi échapperais-je à Allah » ou quelque chose comme ça. Ceux là ne sont pas bannis de l’Islam tant que la preuve du message ne leur est pas parvenue ; Allah a dit « Afin qu’il n’y ait plus d’argument pour quiconque ; après l’envoie des messagers. Et Allah a pardonné à cette communauté les erreurs et l’oubli » [Majmoû3 Al Fatâwâ 35/165]

 

Mais nous notons tout-de même que ces propos d’Ibn Taymiya sert d’argument à certains qui prétendent que lorsqu’un musulman donne un associé à Allah par ignorance il reste tout de même musulman jusqu’à ce que les preuves lui parviennent ; c’est pour ça que nous allons mettre en évidence deux normes qu’Ibn Taymiya a mentionné dans cette fatwa qui prouvent qu’il ne parle pas de celui qui donne un associé à Allah :


1)      Il a dit : « Or, dans les périodes et régions de ruptures, l’homme est récompensé en fonction du peu de Foi qu’il a » Or nous avons bien expliqué dans la définition de la Foi ; que la base de la Foi est la conviction et la connaissance qu’Allah est Unique et que nul autre que Lui n’est source de bien et de mal ni ne mérite d’être invoqué. [Voir page 34.]


2)      Il a dit : « Et Allah a pardonné à cette communauté les erreurs et l’oubli » Or, Ibn Taymiya ne considère pas que celui qui donne un associé à Allah fasse partie de la communauté musulmane car il dit :

إذْ جَمِيعُ أُمَّةِ مُحَمَّدٍ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ مُوَحِّدُونَ وَلَا يُخَلَّدُ فِي النَّارِ مِنْ أَهْلِ التَّوْحِيدِ أَحَدٌ. وَ " التَّوْحِيدُ " هُوَ مَا بَيَّنَهُ اللَّهُ تَعَالَى فِي كِتَابِهِ وَعَلَى لِسَانِ رَسُولِهِ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ . كَقَوْلِهِ تَعَالَى : { قُلْ هُوَ اللَّهُ أَحَدٌ } { اللَّهُ الصَّمَدُ } { لَمْ يَلِدْ وَلَمْ يُولَدْ } { وَلَمْ يَكُنْ لَهُ كُفُوًا أَحَدٌ } وَهَذِهِ السُّورَةُ تَعْدِلُ ثُلُثَ الْقُرْآنِ . وَقَوْلُهُ : { قُلْ يَا أَيُّهَا الْكَافِرُونَ } { لَا أَعْبُدُ مَا تَعْبُدُونَ } { وَلَا أَنْتُمْ عَابِدُونَ مَا أَعْبُدُ } { وَلَا أَنَا عَابِدٌ مَا عَبَدْتُمْ } { وَلَا أَنْتُمْ عَابِدُونَ مَا أَعْبُدُ } { لَكُمْ دِينُكُمْ وَلِيَ دِينِ } وَقَالَ تَعَالَى : { فَاعْلَمْ أَنَّهُ لَا إلَهَ إلَّا اللَّهُ وَاسْتَغْفِرْ لِذَنْبِكَ وَلِلْمُؤْمِنِينَ وَالْمُؤْمِنَاتِ } وَقَالَ تَعَالَى : { وَمَا أَرْسَلْنَا مِنْ قَبْلِكَ مِنْ رَسُولٍ إلَّا نُوحِي إلَيْهِ أَنَّهُ لَا إلَهَ إلَّا أَنَا فَاعْبُدُونِ }

« Vu que toute la communauté de Mouhammad, qu’Allah le bénisse et le salue, sont des monothéistes ; et aucun monothéiste ne s’éternisera en enfer. Et le Monothéisme c’est ce qu’Allah a défini dans Son Livre et par la langue de Son messager qu’Allah le bénisse te le salue ; comme dans le verset « Dis, Allah est Un, Allah de qui toute la création dépend ; Il n’a pas eu d’enfant et n’est le fils de personne ; et personne ne lui est semblable. » Et cette sourate à elle seule vaut un tiers du Coran ; ainsi que le verset « Dis Ô vous les mécréants, je n’adore pas ce que vous adorez, vous n’êtes pas adorateurs de Celui que j’adore, et je ne suis pas adorateur de ce que vous adorez, et vous n’êtes pas adorateurs de Celui que j’adore ; à vous votre religion et à moi ma religion. » Et Allah a dit « Sache qu’il n’y a de vrai dieu sauf Allah, et demande le pardon de ton péché ainsi que pour les croyants et les croyantes. » Et Allah a dit « Et Nous n’avons envoyé avant toi de messagers sans leur révéler qu’il n’y a de vrai dieu que Moi ; adorez-Moi donc. » » [Majmoû‘ Al Fatâwâ 11/487]

Il est donc claire que celui qui donne un égal à Allah n’est pas inclus dans les propos d’Ibn Taymiya.

 

Points à retenir :


Ø  Les branches de l’Islam: c’est tout ce dont l’ignorance ou l’abandon n’entraine pas l’ignorance de l’Unicité d’Allah ou l’insoumission à la Loi enseignée par Son messager Mouhammad, qu’Allah le bénisse et le salue.

 

Ø  En principe, l’excuse pour l’ignorance ou l’erreur est accordée au musulman dans les branches de l’Islam élémentaires lorsque celui-ci est incapable de les avoir connues, jusqu’à ce que la preuve lui soit présentée.

 

Ø  Une fois que la preuve est présentée au musulman et qu’il est capable de comprendre : il n’est plus excusé pour son ignorance ou sa mauvaise compréhension, et s’il continu à s’y opposer il devient apostat.

 

Ø  L’élémentaire et le subtil sont des valeurs qui dépendent de l’état de l’enseignement de l’Islam dans la région et l’époque.

 

Ø  Lorsque le fondement de l’Islam devient un enseignement subtil dans certaines époques -à cause du manque de prêcheur à la vérité et du grand nombre de prêcheur au mal- et que les gens ne sont plus capable de comprendre le fondement de la religion : on se retrouve dans une époque de rupture. Ainsi le mécréant qui meurt dans une telle époque ne méritera pas automatiquement l’enfer comme le mentionna Ibn Taymiya concernant certains Tatars qui adoraient des poupées et du feu.



[1] Note : Ces choses furent interdites ou obligatoires à leurs insu, ils ne savaient pas qu’ils commettaient des interdictions ni qu’ils délaissaient des obligations.

[2] Note : Ceci est exact : il est imposable à tout être humain d’avoir Foi en la prophétie de Mouhammad, que la Paix d’Allah soit sur lui.

[3] Note : Ceci est faux : il n’est pas imposable à tout être humain de connaître toute les lois du prophète, que la Paix d’Allah soit sur lui.

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31 juillet 2011 7 31 /07 /juillet /2011 06:06

Les branches de l’Islam


C’est tout ce dont l’ignorance ou l’abandon n’entraîne pas l’ignorance de l’Unicité d’Allah ou l’insoumission à la Loi enseignée par Son messager Mouhammad, qu’Allah le bénisse et le salue ; et cela inclus entre autre tout ce qui a été objet d’abolition ou d’abrogation par Allah, et qui différa d’un prophète à un autre, ou qui ne peut être connu que par le biais du message d’un prophète.


Allah a dit « A chacun de vous Nous avons assigné une législation et un plan à suivre. » Sourate 5 verset 48.

 

Exemple de cela : Le nombre de prière par jour, la manière de prier, les mouvements à y faire, la direction vers laquelle se tourner, l’obligation de la Zakât, le montant et la période de celle-ci, l’obligation du jeûne du mois de Ramadan, le nombre de ses jours, ce qui l’invalide etc. Et ainsi pour tous les rituels prescrits par Allah, qui ne peuvent être devinés par l’être humain mais qui au contraire nécessite d’être pratiquées sur base d’instruction révélées par Allah et transmises par un messager.


La règle est que : connaître toutes ces choses n’est pas une condition pour être un musulman, tant que l’on cherche à les apprendre, et la preuve de cette règle est qu’Allah a dit :

« Et c’est ainsi que Nous t’avons révélé un esprit [le Coran] provenant de Notre ordre. Tu ne savais ni ce qu’est le Livre, ni ce qu’est la Foi; mais Nous en avons fait une lumière par laquelle Nous guidons qui Nous voulons parmi Nos serviteurs. Et en vérité tu guides vers un chemin droit » Sourate 42, verset 52.

 

Mouhammad Al Amîn Chanqîtî à dit au sujet de ce verset : 

فهو صلوات الله وسلامه عليه ما كان يعرف تفاصيل الصلوات المكتوبة وأوقاتها ولا صوم رمضان ، وما يجوز فيه وما لا يجوز ولم يكن يعرف تفاصيل الزكاة ولا ما تجب فيه ولا قدر النصاب وقدر الواجب فيه ولا تفاصيل الحج ونحو ذلك ، وهذا هو المراد بقوله تعالى : { وَلاَ الإيمان } 

« Et donc, il [le prophète], que les prières d’Allah et Son salue soient sur lui, ne connaissait pas les détails des prières prescrites ni leurs heures, ni le jeûne du Ramadan, ce qu’il est permis d’y faire et ce qui n’y est pas permis ; il ne connaissait pas les détails de la Zakât, ce qu’il y est obligatoire, ni la quantité, ni le montant, ni les détails du pèlerinage etc. Et c’est ça que signifie « Tu ne connaissais pas ce qu’est le Livre ni la Foi »… » [Adhwâ’oul Bayân 7/180]


Ceci nous prouve donc que le prophète ignorait les règles de la prière, de la Zakât, du jeûne et des rituels en général jusqu’à ce qu’Allah les lui révèle, mais pourtant il était quand même musulman même avant de connaître ces choses.

 

Mais il n’aurait pas pu être musulman s’il ignorait que seul Allah mérite d’être adoré, que seul Allah a créé les cieux et la terre, que seul Allah dicte les lois de la vie par lesquels Il tranche des disputes des gens car cette connaissance est nécessaire pour connaître l’Unicité d’Allah.

 

Fait aussi partie des branches de l’Islam : les informations concernant les attributs de l’Être d’Allah qui n’indiquent pas en soit Sa Seigneurie ou Sa divinité, comme Ses Mains, Ses yeux, Son visages…etc. En effet, nous ne disons pas qu’Allah est le seul Seigneur et le seul vrai dieu à cause qu’Il a deux mains, un visage ou deux yeux… Mais nous disons qu’Il est le Seigneur et le seul vrai dieu parce qu’Il est tout puissant et qu’Il sait toute chose etc. Il y a donc une différence entre les attributs dont dépend la Seigneurie et la Divinité d’Allah ; et les attributs qui ne peuvent être connu que si Allah le révèle.


Et aussi : les informations concernant la description du jour du jugement, du châtiment de la tombe, de l’éternité du Paradis et de l’Enfer…etc. En effet, il n’est pas possible à un homme de connaître ces choses là ou de savoir qu’Allah possède ces attributs tant qu’Allah ne l’a pas révélé ; et le fait de les ignorer n’implique pas d’ignorer qu’Allah est Unique et Tout Puissant, Seul digne d’être adoré.

 

Allah a dit : « Il connaît leur passé et leur futur. Et, de Sa science, ils n'embrassent que ce qu'Il veut. » Sourate 2 verset 255.

 

Et Allah a dit dans la Sourate 17, verset 36 : « Et ne poursuis pas ce dont tu n'as aucune connaissance. L'ouïe, la vue et le cœur: sur tout cela, en vérité, on sera interrogé. »

 

Et Allah a dit dans la Sourate 7, verset 33 : « Dis: "Mon Seigneur n'a interdit que les turpitudes (les grands péchés), tant apparentes que secrètes, de même que le péché, l'agression sans droit et d'associer à Allah ce dont Il n'a fait descendre aucune preuve, et de dire sur Allah ce que vous ne savez pas". » 

 

Et Allah a dit dans la Sourate 5 verset 48 : « Et sur toi (Muhammad) Nous avons fait descendre le Livre avec la vérité, pour confirmer le Livre qui était là avant lui et pour prévaloir sur lui. Juge donc parmi eux d'après ce qu'Allah a fait descendre. Ne suis pas leurs passions, loin de la vérité qui t'est venue. A chacun de vous Nous avons assigné une législation et un plan à suivre. Si Allah avait voulu, certes Il aurait fait de vous tous une seule communauté. » 

 

Et Allah a dit dans la Sourate 42 verset 52 : « Et c'est ainsi que Nous t'avons révélé un esprit (le Coran) provenant de Notre ordre. Tu n'avais aucune connaissance du Livre ni de la foi; mais Nous en avons fait une lumière par laquelle Nous guidons qui Nous voulons parmi Nos serviteurs. Et en vérité tu guides vers un chemin droit, »

 

Mouhammad Al Amîn Chanqîtî à dit au sujet de ce verset :

قوله تعالى في هذه الآية الكريمة : { مَا كُنتَ تَدْرِي مَا الكتاب وَلاَ الإيمان } . يبين الله جل وعلا فيه مِنَّتِهِ على هذا النبي الكريم ، بأنه علمه هذا القرآن العظيم ولم يكن يعلمه قبل ذلك ، وعلمه تفاصيل دين الإسلام ولم يكن يعلمها قبل ذلك . فقوله : ما كنت تدري ما الكتاب : أي ما كنت تعلم ما هو هذا الكتاب الذي هو القرآن العظيم ، حتى علمتكه ، وما كنت تدري ما الإيمان الذي هو تفاصيل هذا الدين الإسلامي ، حتى علمتكه.  

« Lorsqu’Il dit dans ce noble verset « tu ne savais pas ce qu’était le Livre ni la Foi » Allah nous explique ici la grâce qu’Il fit à ce noble prophète, lorsqu’Il lui enseigna le Glorieux Coran alors qu’il ne le connaissait pas avant cela, et Il lui enseigna les détails de la religion de l’Islam qu’il ne connaissait pas avant cela. Donc, lorsqu’il dit « Tu ne savais pas ce qu’était le Livre » c'est-à-dire tu ne savais pas ce qu’est ce Livre, qui est le Glorieux Coran, tant que Je ne te l’avais pas appris. Et tu ne savais pas ce qu’est la Foi, qui contient les détails de cette religion Islamique, tant que Je ne te l’avais pas apprise. » [Adhwâ’oul Bayân 7/180]


On ne peut donc connaître d’Allah que ce qu’Il veut, et si Allah n’avait pas révélé à Ses serviteurs qu’Il possède deux Mains, personne n’aurait pu le deviner de son propre intellect. Il n’est également pas possible de connaître le nombre de prières, ni la façon de les faire, ni même qu’elles sont obligatoires tant qu’Allah ne l’a pas révélé à Son prophète et que ce dernier nous l’ait transmit. Il n’est pas possible de connaître l’obligation de la Zakât ni son montant, ni son moment tant qu’Allah ne l’a pas révélé. Il n’est pas possible de connaître le jeûne ni le mois du jeûne ni sa durée tant qu’Allah ne l’a pas révélé.

 

Il n’est également pas possible de savoir que la viande de porc ou le vin ou les jeux de hasard sont interdis, tant qu’Allah ne l’a pas révélé à Son messager et que ce dernier le transmette.

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31 juillet 2011 7 31 /07 /juillet /2011 06:02

La définition du fondement de l’Islam


Le fondement de l’Islam, c’est l’ensemble des connaissances et pratiques dont l'Islam dépend pour exister et donc sans lesquelles il est impossible d’être musulman ni d’entrer au Paradis. Il s’agit donc de deux points :


1)       La Foi en l’unicité d’Allah

 

2)       La Foi en la prophétie de Mouhammad.

 

Cheykh Al Islâm Ibn Taymiya dit :

فَهَذَا أَصْلٌ عَظِيمٌ عَلَى الْمُسْلِمِ أَنْ يَعْرِفَهُ ؛ فَإِنَّهُ أَصْلُ الْإِسْلَامِ الَّذِي يَتَمَيَّزُ بِهِ أَصْلُ الْإِيمَانِ مِنْ أَهْلِ الْكُفْرِ وَهُوَ الْإِيمَانُ بالوحدانية وَالرِّسَالَةِ : شَهَادَةِ أَنْ لَا إلَهَ إلَّا اللَّهُ وَأَنَّ مُحَمَّدًا رَسُولُ اللَّهِ . 

« Ceci est un principe très important que le musulman se doit de connaître : en effet le principe de l’Islam qui permet de faire la différence entre la base de la Foi et les adeptes de la mécréance n’est autre que la Foi en l’Unicité d’Allah et en la prophétie : le témoignage qu’il n’y a de vrai dieu qu’Allah et que Mouhammad est le messager d’Allah » [Majmoû3 Al Fatâwâ 3/104]

 

Ça veut dire que pour être musulman et croyant, il faut avoir un minimum de connaissance au sujet d’Allah et de Sa religion : il est par exemple impossible d’être musulman et croyant sans savoir qu’il existe un créateur à l’univers.


Et si tous les musulmans s’accordent sur ce fait, ils sont aussi d’accord pour dire que le simple fait de savoir qu’Allah est le créateur n’est pas suffisant pour être musulman, car les mécréants de Qoreych ainsi que les juifs et les chrétiens savent qu’Allah est le créateur et ils ne sont pourtant pas musulmans. L’Islam ne peut donc être valide sans savoir qu’Allah est non seulement le seul créateur mais aussi le seul qui mérite d’être adoré.

 

Le minimum de la Foi en Allah : c’est de connaître le minimum de Ses noms et attributs permettant de savoir avec certitude qu’Il est le seul et unique créateur de l’univers et qu’Il est le seul qui mérite d’être adoré, et qu’Il est le seul et unique à posséder les attributs indiquant le mérite d’être adoré.


Par exemple : Celui qui ignore qu’Allah créé, il ne peut croire qu’Allah est son Seigneur et qu’Il mérite d’être adoré. Et celui qui pense qu’Allah crée mais qu’un autre que Lui crée comme Lui ou mieux que Lui ; il ne sait pas qu’Allah est le sel qui mérite d’être adoré, car si quelqu’un pouvait créer comme Lui il mériterait autant que Lui d’être adorer. Et ainsi pour tous les attributs d’Allah.


Celui qui ignore qu’Allah entend : il ne peut croire qu’Allah mérite d’être appelé et invoqué.

 

Celui qui ignore qu’Allah voit : il ne peut croire qu’Allah mérite d’être adoré etc.

 

Si Allah n’entendais pas, ne créait pas et ne voyait pas, alors il serait interdit de l’adorer car c’est en vertu de ces imperfections qu’Allah a interdit d’adorer les idoles :

 

Allah a dit : « Dis: "Que pensez-vous de ceux que vous invoquez en dehors d'Allah? Montrez-moi donc ce qu'ils ont créé de la terre! » Sourate 46 verset 4. Ici Allah nous montre que celui qui n’a rien créé des cieux et de la terre ne mérite pas d’être invoqué.

 

Et Allah dit : « Mais ils ont adopté en dehors de Lui des divinités qui, étant elles-mêmes créées, ne créent rien, et qui ne possèdent la faculté de faire ni le mal ni le bien pour elles-mêmes, et qui ne sont maîtresses ni de la mort, ni de la vie, ni de la résurrection. » Sourate 25 verset 3. Ici Allah nous montre que celui qui ne crée pas et qui n’est pas capable de faire ni de bien ni de mal ni de donner la vie ni la mort : ne mérite pas d’être adoré.

 

Et Allah dit : « [88] Puis il en a fait sortir, pour eux un veau, un corps à mugissement. Et ils ont dit: "C'est votre divinité et la divinité de Moïse; il a donc oublié"! [89] Quoi! Ne voyaient-ils pas qu'il (le veau) ne leur rendait aucune parole et qu'il ne possédait aucun moyen de leur nuire ou de leur faire du bien? » Sourate 20.


Ici Allah nous montre que parmi les attributs nécessaire pour mériter l’adoration : la parole. Celui qui pense qu’Allah le parle pas n’est pas un musulman.

 

Et Allah dit : « Lorsqu'il dit à son père: "Ô mon père, pourquoi adores-tu ce qui n'entend ni ne voit, et ne te profite en rien? » Sourate 19 verset 42.

 

Et Allah dit : « 69] Et récite-leur la nouvelle d'Abraham: [70] Quand il dit à son père et à son peuple: "Qu'adorez-vous?" [71] Ils dirent: "Nous adorons des idoles et nous leurs restons attachés". [72] Il dit: "Vous entendent-elles lorsque vous (les) appelez? [73] ou vous profitent-elles? ou vous nuisent-elles?" » Sourate 26. Ici Ibrâhîm prouva à son peuple leur égarement en leur montrant que leurs dieux n’entendent pas ni ne voient, et ne leur profitent pas. Et ainsi nous savons que ce genre d’attributs sont ceux qui prouvent la divinité d’un être, et qu’il est impossible de savoir qu’Allah mérite d’être adoré sans savoir qu’Il possède ces attributs en dehors de tout autre que Lui, car celui qui pense qu’un autre que Lui possède les mêmes attributs de la même manière ou mieux que Lui : cela signifierait qu’un autre qu’Allah mérite tout autant qu’Allah ou plus encore que Lui d’être adoré. Et il est impossible d’être musulman sans savoir que seul Allah mérite d’être adoré.

 

Ainsi tous les musulmans s’accordent pour dire que le musulman ne peut être musulman sans savoir qu’Allah est le seul et unique vrai dieu qui mérite d’être adoré. Et comment un homme qui ignore qu’Allah est Son Seigneur serait-il musulman ?!!!

 

Ainsi, la Foi en l’Unicité d’Allah en tant que Seigneur et Divinité est le fondement de l’Islam : 

 

§   La Foi en l’unicité d’Allah, tous les prophètes depuis Âdam jusqu’à Mouhammad ont professé le même monothéisme, n’ont jamais divergé dessus et jamais un prophète n’a eu un monothéisme différent d’un autre.

 

Ibn Taymiya dit :

والإسلام هو دين جميع الأنبياء والمرسلين ومن اتبعهم من الأمم؛ كما أخبر الله بنحو ذلك في غير موضع من كتابه؛ فأخبر عن نوح، وإبراهيم، وإسرائيل [عليهم السلام] أنّهم كانوا مسلمين. وكذلك عن أتباع موسى، وعيسى [عليهما السلام]، وغيرهم. والإسلام هو أن يَستسلم لله، لا لغيره؛ فيعبد الله ولا يُشرك به شيئاً، ويتوَكَّل عليه وحده، ويرجوه، ويخافه وحده، ويُحبّ الله المحبّة التامّة، لا يُحبّ مخلوقاً كحبّه لله، بل يُحِبّ لله، ويُبغض لله، ويُوالي لله، ويُعادي لله. فمن استكبر عن عبادة الله لم يكن مسلماً، ومن عبد مع الله غيره لم يكن مسلماً. 

« L’islam est la religion de tous les prophètes et messagers et des communautés qui les suivirent. C’est ainsi que nous en a informé Allah dans plus d’un passage de Son Livre, Il nous en informa pour Noûh, Ibrâhîm et Isrâ’îl, que la paix soit sur eux, qu’ils furent tous musulmans. Et de même, pour ceux qui suivirent Moûsâ et ‘Îsâ, que la paix soit sur eux, et d’autres qu’eux encore.

Et l’Islam, ça veut dire se soumettre à Allah et à personne d’autre, ça veut dire adorer Allah et ne Lui associer aucune chose, s’en remettre à Lui seul, n’espérer que Lui seul, ne craindre que Lui seul, et aimer totalement Allah, et n’aimer aucune créature comme Allah, mais au contraire aimer pour Allah et détester pour Allah, s’unir pour Allah et se séparer pour Allah. Celui qui par orgueil n’adore pas Allah  n’est pas musulman, et celui qui adore Allah et quelque chose d’autre il n’est pas musulman non plus. » [An-Noubouwât 1/416]

 

Cette Foi en l’Unicité d’Allah consiste à :


1)       Désavouer le Tâghoût, qui désigne les faux dieux, ce qui consiste à :

 

v   Abandonner leur adoration.

 

v   Les détester.

 

v   Être convaincu de leur fausseté et de la mécréance de ceux d’entre eux qui sont conscient.

 

2)       Avoir Foi en Allah, ce qui consiste à :

 

v   Avoir Foi qu’Allah possède les pouvoirs, les facultés et les attributs supérieurs à toute la création, faisant de Lui le seul qui mérite d’être imploré et Le seul qui soit source de protection contre le mal et exaucement du bien ; et le seul qui mérite d’être adoré.

 

v   Ne Lui attribuer aucune ressemblance aux créatures et aux idoles.

 

v   Lui nier toute imperfection qui invaliderait Sa Seigneurie ou Sa divinité.

 

v   L’adorer concrètement, et ne pas s’enorgueillir face à Son adoration.

 

·          Celui qui ne remplit pas l’un de ces deux critères n’appartient donc à la religion d’aucun prophète, et n’est donc en aucun cas musulman.

 

Et nous notons l’erreur de certaines personnes qui prétendent que la Foi en les noms et attributs d’Allah ne fait pas partie du fondement de la religion. Ceci n’est pas absolument vrai : il y a des noms et des attributs qui sont directement indiqué par le témoignage « Il n’y a de vrai dieu qu’Allah » : en effet celui qui ignore qu’Allah est le Créateur, qu’Il est le seul qui donne la vie et qui donne la mort, qu’Il est celui qui entend et qui voit mieux que toute créature, et qu’il est plus puissant que toute Ses créatures, et que nul créature ne peut s’opposer à sa puissance etc., tous ces attributs font partie du fondement de la religion sans lesquels Allah ne pourrait mérité d’être adoré vu qu’Allah a reproché aux idolâtres d’invoquer des êtres qui n’entendent pas, qui ne voient pas, qui ne leur répondent pas et qui ne peuvent leur faire ni de bien ni de mal.


Puis il y a des noms et des attributs qu’il n’est pas nécessaire de connaître pour pouvoir connaître l’Unicité d’Allah en tant que Seigneur et divinité, mais qu’il est obligatoire d’admettre après avoir eu connaissance qu’Allah les possède, comme par exemple le fait qu’Allah est au dessus du trône, qu’Il a deux mains, qu’Il a un visage, que Sa parole est une voix composée de mots et de phrases… Ces attributs là ne sont pas sous-entendu par le témoignage « Il n’y a de vrai dieu qu’Allah », c'est-à-dire qu’il n’est pas possible, en entendant « Il n’y a de vrai dieu qu’Allah » de savoir qu’Allah est au dessus d’un trône, qu’Il a deux mains, que Sa parole est une voix composée de mots et de phrases ; ces détailles là ne peuvent être connu qu’à travers des textes qu’Allah révèle à un prophète qu’Il envoi, et ce dernier transmet le message.


C’est pour ça qu’il faut savoir faire la différence entre les attributs qui prouvent en eux-mêmes qu’Allah Est le seul et unique Seigneur qui mérite d’être adoré, et entre les attributs qui en soit ne l’indique pas. Exemple : ce n’est pas parce qu’Allah a deux mains qu’Il mérite d’être adoré mais c’est parce qu’Il a créé toute chose et que toute chose à besoin de Lui, et qu’Il est le seul a détenir le bien pour les créature et a pouvoir les protéger du mal etc.

 

Le deuxième fondement de l’Islam :


§   La Foi en la prophétie de Mouhammad, ne concerne que la communauté de Mouhammad    ,     au temps de Moûsâ ou de ‘Îsâ personne n’était tenu de suivre l’enseignement de Mouhammad.


Sa communauté au sens large désigne : tout individu vivant sur terre depuis que Mouhammad est devenu prophète. Avant que Mouhammad ne soit devenu prophète, aucun individu vivant sur la terre n’était tenu de croire en sa prophétie.

 

Cette Foi en la prophétie de Mouhammad consiste à :


v   Croire en ce qu’il informe.

 

v   Accepter ses ordres.

 

v   N’adorer Allah que d’après son enseignement.

 

v   Désavouer quiconque prétend être prophète après lui ainsi que ceux qui le croient.

 

·          Celui qui ne remplit pas l’un de ces critères après que Mouhammad soit devenu prophète n’appartient pas à la religion de Mouhammad, et n’est donc pas musulman.

 

Ibn Taymiya dit :

وإنّما تكون عبادتُه بطاعته؛ وهو طاعة رسله؛ [فَمَنْ] يُطع الرسول فقد أطاع الله؛ فكلّ رسول بُعث بشريعة، فالعمل بها في وقتها هو دين الإسلام. وأمّا ما بُدِّل منها فليس من دين الإسلام. وإذا نُسخ منها ما نُسخ لم يبق من دين الإسلام؛ كاستقبال بيت المقدس في أول الهجرة بضعة عشر شهراً، ثمّ الأمر باستقبال الكعبة؛ وكلاهما في وقته دين الإسلام، فبعد النسخ لم يبق دين الإسلام إلا أن يُولّي المصلّي وجهه شطر المسجد الحرام. 

     فمن قصد أن يُصلّي إلى غير تلك الجهة، لم يكن على دين الإسلام؛ لأنّه يُريد أن يعبد الله بما لم يأمره. وهكذا كلّ بدعة تُخالف أمر الرسول؛ إمّا أن تكون من الدين المُبدّل الذي ما شرعه الله قطّ، أو من المنسوخ الذي نسخه الله بعد شرعه؛ كالتوجّه إلى بيت المقدس.

    « Et l’adoration d’Allah n’est autre qu'obéir à Allah, et ceci s’accomplit en obéissant aux messagers qu’Il envoi : dès lors celui qui obéit au messager a en fait obéit à Allah. En effet, tout messager fut envoyé avec une Loi ; s’y conformer lorsqu’elle est en vigueur, c’est ça l’Islam. Par contre, ce qui y a été modifier par les créatures, ceci n’est pas l’Islam ; et lorsqu’Allah y abroge quelque chose, alors ce qui a été abrogé n’est plus de l’Islam, comme par exemple lorsqu’il fallait se tourner vers Jérusalem lors des prières,  au début de l’exile pendant une dizaine de mois, puis il fut ordonné de se tourner vers la Ka3ba.     Et les deux directions étaient Islam dans la période où chacune fut en vigueur, mais une fois abrogée, se tourner vers Jérusalem n’était plus de l’Islam, seule la direction de la Mosquée sacrée devait être prise par celui qui prie.

Et à partir de là, quiconque veut prier dans une autre direction que celle là, il n’est plus dans la religion de l’Islam, car il veut adorer Allah d’une manière qu’Allah n’a pas commandé. Et c’est la même chose concernant toute invention religieuse s’opposant aux ordres du messager d’Allah : soit c’est une modification apportée de toute pièce par une créature, qu’Allah n’a jamais prescrite, soit c’est une chose qu’Allah avait prescrite puis qu’Il a abrogé, comme par exemple le fait de prier vers Jérusalem. » [An-Noubouwât 1/416, 418]

 

Note : Le fondement de la Foi en la prophétie de Mouhammad consiste en les 4 points mentionnés, par contre il n’est pas une condition de connaître tout ce que le prophète à enseigner pour que la Foi en sa prophétie se valide : dès qu’une personne accepte qu’il est le prophète et s’engage à suivre tout ce qu’il apprendra de son enseignement, alors il a concrétisé la Foi en sa prophétie même s’il ignore encore la majorité de ses enseignements.

Le fondement de l’Islam est donc : La doctrine commune à tous les prophètes depuis Âdam jusque Mouhammad, et la Foi en la prophétie de Mouhammad.


Celui qui ne remplit pas l’un de ces critères ne peut en aucun cas être considéré musulman, même s’il se prétend musulman.

 

Comment savoir ce qui est un fondement de l’Islam? 

 

Lorsque le Coran et la Sounna indiquent qu’il est nécessaire de connaître ou de pratiquer un enseignement pour pouvoir être musulman : alors c’est un fondement de l’Islam.

 

Ibn Taymiya dit :

فَإِنَّ الْمَسَائِلَ الَّتِي هِيَ مِنْ أُصُولِ الدِّينِ - الَّتِي تَسْتَحِقُّ أَنْ تُسَمَّى أُصُولَ الدِّينِ - أَعْنِي الدِّينَ الَّذِي أَرْسَلَ اللَّهُ بِهِ رَسُولَهُ وَأَنْزَلَ بِهِ كِتَابَهُ : لَا يَجُوزُ أَنْ يُقَالَ : لَمْ يُنْقَلْ عَنْ النَّبِيِّ فِيهَا كَلَامٌ ؛ بَلْ هَذَا كَلَامٌ مُتَنَاقِضٌ فِي نَفْسِهِ إذْ كَوْنُهَا مِنْ أُصُولِ الدِّينِ يُوجِبُ أَنْ تَكُونَ مِنْ أَهَمِّ أُمُورِ الدِّينِ ؛ وَأَنَّهَا مِمَّا يَحْتَاجُ إلَيْهِ الدِّينُ ، ثُمَّ نَفْيُ نَقْلِ الْكَلَامِ فِيهَا عَنْ الرَّسُولِ يُوجِبُ أَحَدَ أَمْرَيْنِ . إمَّا أَنَّ الرَّسُولَ أَهْمَلَ الْأُمُورَ الْمُهِمَّةَ الَّتِي يَحْتَاجُ الدِّينُ إلَيْهَا فَلَمْ يُبَيِّنْهَا ، أَوْ أَنَّهُ بَيَّنَهَا فَلَمْ تَنْقُلْهَا الْأُمَّةُ ، وَكِلَا هَذَيْنِ بَاطِلٌ قَطْعًا . وَهُوَ مِنْ أَعْظَمِ مَطَاعِنِ الْمُنَافِقِينَ فِي الدِّينِ 

« Certes, les thèmes faisant partie des fondements de la religion, qui mérite d’être nommé « fondements de la religion », et je veux parler là de la religion pour laquelle Allah a envoyé Son messager et révélé Son Livre : il est interdit de dire que le prophète n’a pas transmit le moindre propos pour l’enseigner. Prétendre cela serait d’ailleurs une parole contradictoire en soit, vu que si un enseignement fait partie des fondements de la religion c’est qu’elle est fatalement l’une des plus importantes affaires religieuses dont on a besoin dans la religion.

            Puis, lorsqu’on nie que le prophète l’ai transmit cela implique deux choses : Soit que le prophète a négligé les affaires importantes qu’on a besoin et ne les a pas expliqué ; ou soit qu’il les a bel et bien expliqué mais qu’elles n’ont pas été transmises à la communauté musulmane. Or ces deux thèses sont catégoriquement fausses ; c’est même les pires dénigrements que les hypocrites font contre la religion » [Majmoû3 Al Fatâwâ 3/294]

 

Puis il dit :

فَكُلُّ مَا يَحْتَاجُ النَّاسُ إلَى مَعْرِفَتِهِ وَاعْتِقَادِهِ وَالتَّصْدِيقِ بِهِ مِنْ هَذِهِ الْمَسَائِلِ فَقَدْ بَيَّنَهُ اللَّهُ وَرَسُولُهُ بَيَانًا شَافِيًا قَاطِعًا لِلْعُذْرِ . إذْ هَذَا مِنْ أَعْظَمِ مَا بَلَّغَهُ الرَّسُولُ الْبَلَاغَ الْمُبِينَ ، وَبَيَّنَهُ لِلنَّاسِ وَهُوَ مِنْ أَعْظَمِ مَا أَقَامَ اللَّهُ بِهِ الْحُجَّةَ عَلَى عِبَادِهِ فِيهِ بِالرُّسُلِ الَّذِينَ بَيَّنُوهُ وَبَلَّغُوهُ . وَكِتَابُ اللَّهِ الَّذِي نَقَلَ الصَّحَابَةُ ثُمَّ التَّابِعُونَ عَنْ الرَّسُولِ لَفْظَهُ وَمَعَانِيَهُ ، وَالْحِكْمَةُ الَّتِي هِيَ سُنَّةُ رَسُولِ اللَّهِ الَّتِي نَقَلُوهَا أَيْضًا عَنْ الرَّسُولِ مُشْتَمِلَةٌ مِنْ ذَلِكَ عَلَى غَايَةِ الْمُرَادِ وَتَمَامِ الْوَاجِبِ وَالْمُسْتَحَبِّ . 

« Et donc tout ce que les gens ont besoin de connaître et de croire et d’admettre de ces thèmes : Allah et Son messager les ont exposé de la plus suffisante des manières afin de couper tout prétexte, vu que ceci est la plus importante chose qu’ait transmit le messager d’Allah de la transmission évidente. Et il l’a certes exposé aux gens et ceci est le plus grand sujet sur lequel Allah a établi la preuve à Ses serviteurs par le biais des messagers qui l’ont exposé et transmit.

Et le Livre d’Allah que les compagnons ont transmit puis ensuite leurs disciples en provenance du messager d’Allah, que ce soit les termes ou leurs significations ; ainsi que la sagesse qui est la Sounna du messager d’Allah qu’ils ont également transmit depuis le messager d’Allah : tout ceci englobe [les fondements de la religion] à la perfection… » [Majmoû3 Al Fatâwâ 3/295]


Donc tout enseignement faisant partie du fondement de la religion et sans laquelle on ne peut être musulman doit forcément avoir été indiqué par le Coran et la Sounna de la plus évidente des manières ; celui qui prétend qu’un enseignement ou qu’une pratique fait partie du fondement de la religion et qu’il n’apporte aucune preuve du Coran de la Sounna selon la compréhension des compagnons et de leurs disciples : c’est un hérétique fourbe et un égaré menant les autres à l’égarement.

 

Ainsi nous pouvons savoir que le fondement de l’Islam :

1)       C’est ce que tous les prophètes ont professé, Allah a dit « Et Nous n’avons pas envoyé avant toi de messager sans leur révélé qu’il n’y a de vrai dieu que Moi, adorez Moi ! » Sourate 21 verset 25. Et Allah dit « Il vous a légiféré une religion qu’il avait prescrit à Noé, ce que Nous t'avons révélé, ainsi que ce que Nous avons enjoint à Abraham, à Moïse et à Jésus: "Etablissez la religion; et n'en faites pas un sujet de divisions". Ce à quoi tu appelles les polythéistes leur paraît énorme Allah élit et rapproche de Lui qui Il veut et guide vers Lui celui qui se repent.» Sourate 42 verset 13 Et Noé a dit « Il m’a été commandé d’être musulman. » Sourate 10 verset 72 Et Ibrâhîm « Lorsque son Seigneur lui dit « Soumet toi » il dit « Je me suis soumis au Seigneur de l’univers » Sourate 2 verset 131. Et les apôtres de ‘Îsâ dirent « Nous avons Foi en Allah, soit témoin que nous sommes musulmans. »

2)      C’est également la première obligation ; lorsque le prophète –paix et salue sur lui- envoya Mou‘adh Ibn Jabal en mission au Yémen, il lui dit « Tu vas à la rencontre d’un peuple des gens du livre, que la première chose à laquelle tu les invite soit de témoigner de l’Unicité d’Allah… » Rapporté par Al Boukhârî et Mouslim.

3)      C’est la première chose que l’on demande à l’homme d’accomplir d’après le Hadîth « J’ai été ordonné de combattre les gens, jusqu’à ce qu’ils attestent qu’il n’y a de vrai dieu qu’Allah, et que Mouhammad est le messager d’Allah. » Rapporté par Al Boukhârî et Mouslim.

4)      C’est le premier principe que l’Islam enseigna, Allah a dit « Ô toi qui est enveloppé  dans les draps ; lève toi, et avertis ! Et glorifie la grandeur de ton Seigneur ; et écarte-toi des souillures. »  Sourate 73 versets 1-4.

5)      C’est les principes auxquels adhéraient les musulmans à l’ère Mecquoise, et auxquels adhéraient les compagnons qui s’exilèrent en Abyssinie. Et tous les historiens sont d’accord pour dire que le messager d’Allah n’invita qu’au monothéisme lorsqu’il était à la Mecque durant 10 années.

6)      C’est ce qui est détaillé dans les sourates Mecquoises.

7)      C’est ce sur quoi le mort est interrogé dans sa tombe ; il fut rapporté par Al Boukhârî et Mouslim que l’homme sera interrogé dans sa tombe : « Qui est ton Seigneur ? Qui est ton prophète et quelle est ta religion. »

 

Cheykh ‘Abderrahmân Ibn Hassan Âl Cheykh a dit :

وأجمع العلماء سلفا وخلفا، من الصحابة والتابعين، والأئمة، وجميع أهل السنة أن المرء لا يكون مسلما إلا بالتجرد من الشرك الأكبر، والبراءة منه وممن فعله، وبغضهم ومعاداتهم بحسب الطاقة، والقدرة، وإخلاص الأعمال كلها لله، كما في حديث معاذ الذي في الصحيحين: "فإن حق الله على العباد: أن يعبدوه ولا يشركوا به شيئا"

« Tous les savants anciens et contemporains, des compagnons et leurs disciples jusqu’aux imams et l’ensemble des sunnites sont unanimes pour dire:

Qu’un homme ne devient musulman qu’après s’être dépouillé de toute idolâtrie majeure, s’en être totalement séparé ainsi que de ceux qui la commettent, les avoir détesté et s'être distingué d'eux dans la mesure du possible et de la capacité, et d’avoir consacré toutes ses œuvres qu’à Allah, comme le rapporte Mou‘âdh Ibn Jabal d’après les deux recueilles authentiques « Le droit d’Allah sur Ses serviteurs est qu’ils L’adorent sans rien Lui associer. » » [Dourar As-Saniyya 11/545]

 

Ibn Al Qayyim a dit :

والإسلام هو توحيد الله وعبادته وحده لا شريك له، والإيمان بالله وبرسوله واتباعه فيما جاءَ به، فما لم يأْت العبد بهذا فليس بمسلم وإن لم يكن كافراً معانداً فهو كافر جاهل. فغاية هذه الطبقة أنهم كفار جهال غير معاندين، وعدم عنادهم لا يخرجهم عن كونهم كفاراً

« L’Islam : c’est l’Unicité d’Allah et L’adorer Seul et sans associé, et avoir Foi en Allah et Son messager et le suivre dans ce qu’il a enseigné. Tant que le serviteur n’accomplit pas ceci : il n’est pas musulman. Et s’il n’est pas un mécréant entêté, alors il est mécréant ignorant ; et donc au pire des cas, cette catégorie appartient aux mécréants ignorants et non entêté. Et le fait qu’ils ne soient pas entêtés n’empêche pas qu’ils soient mécréants. » [Tarîq Al Hijratayn, page 411]

 

Et lorsque le fondement de l’Islam disparaît ; il n’y a plus d’Islam du tout ; que cela soit pour celui qui est capable d’apprendre ou celui qui est incapable.

Cheykh ‘Abdellatîf Ibn ‘Abderrahmân dit :

العلامة ابن القيم رحمه الله جزم بكفر المقلدين لشيوخهم في المسائل المكفرة إذا تمكنوا من طلب الحق ومعرفته، وتأهلوا لذلك. فأعرضوا ولم يلتفتوا. ومن لم يتمكن ولم يتأهل لمعرفة ما جاءت به الرسل فهو عنده من جنس أهل الفترة ممن لم تبلغه دعوة رسول من الرسل. وكلا النوعين لا يحكم بإسلامهم ولا يدخلون في مسمى المسلمين، حتى عند من لم يكفر بعضهم وسيأتيك كلامه. وأما الشرك فهو يصدق عليهم، واسمه يتناولهم وأي إسلام يبقى مع مناقضة أصله؟

« L’érudit Ibn Al Qayyim qu’Allah lui fasse miséricorde fut catégorique dans son verdict de mécréance sur ceux qui suivent aveuglément leurs gourous dans l’impiété alors qu’ils sont capables de rechercher après la vérité et de la connaitre, mais s’en désintéressent et s’en détournent. Quant à ceux qui ne sont pas capables de prendre connaissance de l’enseignement des messagers, ils entrent, selon lui, dans la catégorie des gens de la rupture[1], c'est-à-dire ceux à qui aucun message n’est parvenu. Mais aucune des deux catégories ne sont jugée musulmane, et ne rentrent pas sous la nomination de « musulman » même selon ceux qui ne donnent pas le statut de mécréant à certains d’entre eux, et nous allons citer ses propos. Mais pour ce qui est de l’idolâtrie, ils méritent ce nom, et ce nom les englobe, et quel Islam peut-il rester chez quelqu’un alors que son fondement même est détruit ? » [Manhâj Ta’sîs wa Taqdîs page 98 ; 99]

Cela montre que sans le fondement de l’Islam il ne reste rien de l’Islam.

 

Points à retenir :


Ø  Celui qui adore un autre qu’Allah à quitté la religion de tous les prophètes.

 

Ø  Celui qui prétend n’adorer qu’Allah sans suivre le prophète Mouhammad a quitté la religion de Mouhammad, et il n’est pas musulman ni monothéiste, comme les juifs par exemple.

 

Ø  Celui qui prétend n’adorer qu’Allah et croire en la prophétie de Mouhammad, mais prétend qu’un autre après lui est également prophète et le suit, il n’est pas musulman et n’appartient plus à la religion de Mouhammad, comme la secte des Ahmadiya et ceux qui crurent en Moussaylima.

 

Ø  Celui qui profère une parole ou commet un geste indiquant formellement un mépris envers Allah ou Sa religion ou Son prophète : il n’est pas musulman.

 

Ø  Il n’y a rien qui puisse faire de celui qui ne remplit pas l’un de ces critères un musulman, pas même l’ignorance ni l’erreur.

 

Ø  Connaître les enseignements du prophète ne se rattachant pas à l’Unicité d’Allah n’est pas un fondement de l’Islam. [Il est donc possible d’être musulman en les ignorant.]

 

Ø  Le faite de nier qu’un idolâtre soit musulman n’implique pas forcément de faire son Takfîr, comme nous le montre la parole du Cheykh ‘Abdellatîf.



[1]Note : Les gens de la rupture, en arabe Ahl Al Fatrah (أهل الفترة) sont ceux qui vivent dans une période entre deux prophètes, lorsque le message du prophète précédant est totalement oublié.

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31 juillet 2011 7 31 /07 /juillet /2011 00:44

Définition de la perfidie


La perfidie, en arabe « Zandaqa » (زندقة  ) consiste en la même chose que l’hypocrisie (النفاق ), à ceci prêt que le perfide, en arabe « Zindîq » (الزنديق) expose sa mécréance et y incite les autres dès qu’il en a l’occasion et est connu pour ça, mais dès qu’on l’attrape et qu’on lui expose les preuves, il nie et conteste ce qu’il a montré comme mécréance.

Celui qui détruit la religion d’Allah consciemment mais masque cela en faisant mine de vouloir au contraire la défendre et la protéger : c’est le Zindîq.

 

Ce pourquoi certains juristes considèrent qu’on n’accorde pas au perfide de se rétracter et de se repentir dans ce bas monde.

 

Cheykh Al Islâm Ibn Taymiya dit :

ويدل على جواز قتل الزنديق المنافق من غير استتابة ما خرجاه في الصحيحين في قصة حاطب بن أبي بلتعة فقال عمر: دعني يا رسول الله أضرب عنق هذا المنافق فقال النبي صلى الله عليه وسلم: "إنه قد شهد بدرا وما يدريك لعل الله اطلع على أهل بدر فقال: اعملوا ما شئتم فقد غفرت لكم" فدل على أن ضرب عنق المنافق من غير استتابة مشروع إذ لم ينكر النبي صلى الله عليه وسلم على عمر استحلال ضرب عنق المنافق ولكن أجاب بأن هذا ليس بمنافق ولكنه من أهل بدر المغفور لهم فإذا أظهر النفاق الذي لا ريب أنه نفاق فهو مبيح للدم.

« Un élément prouvant qu’il est permis d’exécuter le perfide hypocrite sans lui accorder de rétractation est le Hadîth rapporté dans les deux recueils authentiques, sur l’histoire de Hâtib ibn Balta‘a, lorsqu’Omar ibn Al Khattâb dit au prophète « Laisse moi, Ô messager d’Allah, trancher la tête de cet hypocrite ! » Le prophète, que la Paix soit sur lui, dit « Il était là à Badr, ne sais-tu pas qu’Allah s’est penché vers ceux de Badr et leur a dit « Faites ce que vous voulez, Je vous ai pardonné… » Cela indique qu’il est légal de trancher la nuque de l’hypocrite sans lui accorder de rétractation, car le prophète n’a pas condamné ‘Omar d’avoir permis de trancher la tête de l’hypocrite, mais il lui a expliqué que cette personne là n’était pas un hypocrite, mais qu’il est de ceux qui assistèrent à Badr, et qu’il est pardonné. Et lorsqu’une personne expose de l’hypocrisie, sans qu’il n’y ait de doute qu’il s’agisse belle et bien d’hypocrisie, alors son sang est licite. » [Sârim Al Masloûl page 350]

 

Points à retenir :


Ø  La différence entre le perfide et l’hypocrite, qui est que le Zindîq s’adonne à détruire l’Islam contrairement à l’hypocrite qui lui ne s’y adonne pas forcément mais qui se limite seulement à cacher sa mécréance pour pouvoir vivre tranquillement parmi les musulmans.

 

Ø  La permission à l’autorité musulmane d’exécuter le perfide sans lui accorder de rétractation.

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31 juillet 2011 7 31 /07 /juillet /2011 00:28

Définition de l'Hypocrisie (Nifaq)


L’hypocrisie, en arabe « Nifâq » (النفاق  ) signifie : exposer le contraire de ce que l’on cache. L’hypocrisie faisant sortir de l’Islam est : Faire semblant d’être musulman dans l’apparence, tout en étant mécréant ou idolâtre dans son cœur.

 

L’hypocrisie est la pire des mécréance, et l’hypocrite est le pire des mécréants, c’est pour ça qu’Allah les a placé dans le plus bas font du brasier de l’enfer ; dans les caves de la fournaise. Allah a dit dans la Sourate 4 : « [145] Les hypocrites seront, certes, au plus bas fond du Feu, et tu ne leur trouveras jamais de secoureur, [146] sauf ceux qui se repentent, s'amendent, s'attachent fermement à Allah, et Lui vouent une foi exclusive. Ceux-là seront avec les croyants. Et Allah donnera aux croyants une énorme récompense. »

 

L’hypocrisie est de deux niveaux : Majeure et mineure. La différence entre les deux est que l’hypocrisie majeure expulse de la religion et celui qui en est coupable est mécréant et sera éternellement au plus bas font de l’enfer, alors que l’hypocrisie mineure n’expulse pas de la religion, et celui qui meurt avec de l’hypocrisie mineure est abandonné à la volonté d’Allah : s’Il veut Il lui pardonne, et s’Il veut le punir Il le punira puis après le fera entrer au Paradis avec ses frères les croyants.

 

Note : Certains divisent l’hypocrisie en deux catégories : l’hypocrisie de l’acte et l’hypocrisie du cœur. Mais ce découpage est ambigu et fait croire qu’on ne peut reconnaitre un hypocrite tant qu’on ne connait pas son cœur, chose que seul Allah peut connaître.

 

Et ceci n’est pas juste car il y a certains actes qui sont de l’hypocrisie majeure et donc l’auteur est considéré comme un hypocrite majeure, Ibn Taymiya dit :

ونفاقهم يعرف تارة بالكلمة يسمعها منهم الرجل المؤمن فينقلها الى النبي فيحلفون بالله أنهم ما قالوها أو لايحلفون ، وتارة بما يظهر من تأخرهم عن الصلاة والجهاد واستثقالهم للزكاة وظهور الكراهية منهم لكثير من أحكام الله ، وعامتهم يعرفون في لحن القول كما قال تعالى ( أم حسب الذين في قلوبهم مرض أن لن يخرج الله أضغانهم ولو نشاء لأريناكهم فلعرفتهم بسيماهم ولتعرفنهم في لحن القول ) فأخبر سبحانه أنه لوشاء لعرفهم رسوله بالسيماء في وجوههم ثم قال ( ولتعرفنهم في لحن القول ) فأقسم على أنه لابد أن يعرفهم في لحن القول ومنهم من كان يقول القول أو يعمل العمل فينزل القرآن يخبر أن صاحب ذلك القول والعمل منهم كما في سورة براءة ( ومنهم ومنهم ) وكان المسلمون أيضا يعلمون كثيرا منهم بالشواهد والدلالات والقرائن والأمارات ، ومنهم من لم يكن يعرف كما قال تعالى ( وممن حولكم من الأعراب منافقون ومن أهل المدينة مردوا على النفاق لا تعلمهم نحن نعلمهم ) ثم جميع هؤلاء المنافقين يظهرون الإسلام ويحلفون أنهم مسلمون ، وقد اتخذوا أيمانهم جنة 

  « Et des fois, leur hypocrisie peut être connu à travers une parole qu’un homme croyant les entend prononcer, et le rapporte alors au prophète. Ils jurent alors qu’ils n’ont jamais dit ça ou alors des fois ils ne jurent pas. Et des fois cela apparaît lorsqu’ils retardent la prière ou le Jihâd, ou lorsque la Zakât est pénible pour eux, ou lorsqu’ils manifestent de la répulsion envers beaucoup de lois d’Allah.

Et la plupart d’entre eux sont repérable à travers les gaffes qu’ils font en parlant, comme le dit Allah : « [29] Ou bien est-ce que ceux qui ont une maladie au cœur escomptent qu'Allah ne saura jamais faire apparaître leur haine? [30] Or, si Nous voulions Nous te les montrerions. Tu les reconnaîtrais certes à leurs traits; et tu les reconnaîtrais très certainement au ton de leur parler. Et Allah connaît bien vos actions. » Sourate 47.

Allah a donc annoncé que s’Il le veut, le messager d’Allah pourrait les reconnaître aux traits de leurs visages, puis Il dit « et tu les reconnaîtrais très certainement au ton de leur parler » Il assura ici que [le prophète] devra forcément les reconnaître à travers les gaffes qu’ils laissent sortir en parlant.

            Et il y en avait qui disait des paroles ou commettait des actes pour lesquels des versets du Coran étaient révélé afin d’informer que celui qui est l’auteur de cette parole ou de cet acte est l’un des leurs, comme on trouve dans la sourate « Al Barâ’a » « Et il y en a parmi eux qui… »

            Et les musulmans reconnaissaient aussi beaucoup d’entre eux à travers les signes et les indices [qui les trahissaient] puis il y en a certain que personne ne connaissait [si ce n’est Allah] comme le dit Allah « Et parmi les Bédouins qui vous entourent, il y a des hypocrites, tout comme une partie des habitants de Médine. Ils s'obstinent dans l'hypocrisie. Tu ne les connais pas mais Nous les connaissons. » Sourate 9 verset 101.

Et tous ces hypocrites manifestent l’Islam et jurent qu’ils sont musulmans ; et se servent de ce serment comme bouclier. » [As-Sârim Al Masloûl page 355]

 

Parmi les signes d’hypocrisie majeure :


§   Semer la décadence entre les musulmans afin de provoquer entre eux la guerre, tout en se montrant musulman : ceci est un acte d’hypocrisie majeure, comme le fit Oubay Ibn Saloûl lors de l’expédition des Banî Moustalaq, lorsqu’il chercha à provoquer la guerre entre les émigrés et les Ançar, qui faillirent se combattre.

 

§   Abandonner la prière en secret ; et faire la prière lorsqu’il y a des gens.

 

§   Commettre de l’idolâtrie en cachette, et l’abandonner devant les gens.

 

§   Semer le doute dans la religion.

 

§   Financer de quoi empêcher la victoire de l’Islam.

 

§   Imposer aux gens des choses qui empêchent ou diminuent la propagation de la religion, comme par exemple en imposant des restrictions aux prêcheurs ainsi qu’à ceux qui ordonnent le bien et interdisent le mal.

 

§   Tuer les prêcheurs et les savants, ceci est un acte d’hypocrisie majeure car les prêcheurs et les savants sont ceux qui secourent la religion. Allah a dit dans la Sourate 3 : « 21] Ceux qui ne croient pas aux signes d'Allah, tuent sans droit les prophètes et tuent les gens qui commandent la justice, annonce-leur un châtiment douloureux. [22] Ce sont eux dont les œuvres sont devenues vaines, ici-bas comme dans l'au-delà. Et pour eux, pas de secoureurs! » 

 

§   S’efforcer de diviser les musulmans et les répartir en sectes et groupes adversaires, comme le font certains gouvernements. 

 

Le statut de l’hypocrite sur terre : Son statut est partagé, il obtient certains statuts propres aux musulmans et d’autres propres aux mécréants, à cause qu’il est indécis entre les deux groupes : il ne va ni chez les uns, ni chez les autres, ce pourquoi ils obtiennent les statuts des uns dans des choses, et des autres d’en d’autres.


Ibn Taymiya a dit :

فَإِنَّ الْمُنَافِقِينَ الَّذِينَ قَالُوا : { آمَنَّا بِاللَّهِ وَبِالْيَوْمِ الْآخِرِ وَمَا هُمْ بِمُؤْمِنِينَ } هُمْ فِي الظَّاهِرِ مُؤْمِنُونَ يُصَلُّونَ مَعَ النَّاسِ . وَيَصُومُونَ وَيَحُجُّونَ وَيَغْزُونَ وَالْمُسْلِمُونَ يُنَاكِحُونَهُمْ ويوارثونهم كَمَا كَانَ الْمُنَافِقُونَ عَلَى عَهْدِ رَسُولِ اللَّهِ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ وَلَمْ يَحْكُمْ النَّبِيُّ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ فِي الْمُنَافِقِينَ بِحُكْمِ الْكُفَّارِ الْمُظْهِرِينَ لِلْكُفْرِ لَا فِي مُنَاكَحَتِهِمْ وَلَا موارثتهم وَلَا نَحْوِ ذَلِكَ ؛ بَلْ لَمَّا مَاتَ عَبْدُ اللَّهِ بْنُ أبي ابْنُ سلول - وَهُوَ مِنْ أَشْهَرِ النَّاسِ بِالنِّفَاقِ - وَرِثَهُ ابْنُهُ عَبْدُ اللَّهِ وَهُوَ مِنْ خِيَارِ الْمُؤْمِنِينَ وَكَذَلِكَ سَائِرُ مَنْ كَانَ يَمُوتُ مِنْهُمْ يَرِثُهُ وَرَثَتُهُ الْمُؤْمِنُونَ ؛ وَإِذَا مَاتَ لِأَحَدِهِمْ . وَارِثٌ وَرِثُوهُ مَعَ الْمُسْلِمِينَ .

  « Certes, les hypocrites qui dirent « Nous avons Foi en Allah et au jour dernier » alors qu’ils n’ont pas la Foi » [Sourate 2 verset 8] sont en l’apparence des croyants qui prient avec les gens, qui jeûnent et font le pèlerinage et partent au combat avec les musulmans, se marient avec eux et héritent d’eux, comme c’était le cas avec les hypocrites à l’époque du messager d’Allah –qu’Allah le bénisse et le salue- et le prophète –qu’Allah le bénisse et le salue- n’a pas appliqué sur les hypocrites le statut des mécréants qui manifestent la mécréance, que cela soit concernant le mariage ou l’héritage etc., au contraire lorsqu’Abdoullah Ibn Oubay Ibn Saloûl -qui était l’homme le plus connu pour son hypocrisie- décéda : son fils ‘Abdallah hérita de lui alors que ce dernier comptait parmi les meilleurs des croyants. Et il en fut de même pour ceux d’entre eux qui sont mort : les croyants héritaient d’eux et ils héritaient des musulmans… » [Majmoû3 Al Fatâwâ 7/210]

 

Les statuts des musulmans :


§   Dans l’héritage : il a le statut du musulman ; lorsqu’un hypocrite meurt, ses héritiers musulmans héritent de lui, et la preuve de ça est que lorsqu’Abdallah Ibn Oubay Ibn Saloûl mourut, ses héritiers musulmans héritaient de lui ; il y a unanimité sur ce point.

 

Ibn Taymiya a dit :

فَإِنَّهُ قَدْ ثَبَتَ أَنَّ النَّاسَ كَانُوا " ثَلَاثَةَ أَصْنَافٍ " : مُؤْمِنٌ ؛ وَكَافِرٌ مُظْهِرٌ لِلْكُفْرِ وَمُنَافِقٌ مُظْهِرٌ لِلْإِسْلَامِ مُبْطِنٌ لِلْكُفْرِ . وَكَانَ فِي الْمُنَافِقِينَ مَنْ يَعْلَمُهُ النَّاسُ بِعَلَامَاتِ وَدَلَالَاتٍ بَلْ مَنْ لَا يَشُكُّونَ فِي نِفَاقِهِ وَمَنْ نَزَلَ الْقُرْآنُ بِبَيَانِ نِفَاقِهِ - كَابْنِ أبي وَأَمْثَالِهِ - وَمَعَ هَذَا فَلَمَّا مَاتَ هَؤُلَاءِ وَرِثَهُمْ وَرَثَتُهُمْ الْمُسْلِمُونَ وَكَانَ إذَا مَاتَ لَهُمْ مَيِّتٌ آتَوْهُمْ مِيرَاثَهُ 

"Il fut confirmé que les gens étaient de 3 catégories: le croyant, le mécréant qui montre sa mécréance, et l'hypocrite qui montre l'Islam et cache la mécréance. Et il y avait parmi les hypocrites certains que les gens connaissaient à travers des signes et des indices [prouvant leur hypocrisie] et certains même pour lesquels il ne faisait aucun doute de leur hypocrisie vu que le coran vu révélé pour la déclarer –comme pour Ibn Oubay et ses semblables- mais malgré ça lorsque ceux là sont mort : leurs héritiers musulmans ont hérité; et de même lorsqu'un [musulman] de leur famille mourrait, ils héritaient de lui." [Majmoû3 Al Fatâwâ 7/617]


§   Dans le mariage : sa femme reste sa femme, et se comporte comme s’il était musulman. Par exemple, si le mari d’une femme est un hypocrite, l’acte de mariage reste valide car les femmes d’Abdallah Ibn Oubeyd Ibn Saloûl restèrent ses femmes et sous sa tutelle.

 

§   La généalogie : les enfants de l’hypocrite sont attribués au père.

 

§   Le pénale : les peines et sanctions sont appliqués à l’hypocrites comme aux musulmans.

 

§   Le discours Divin : Il s’adresse aux hypocrites et les concerne, comme lorsqu’Allah dit « Ô croyants ! Il vous a été prescrit de jeûner… » Ceci concerne aussi les hypocrites, ils sont obliger de s’acquitter des obligations des musulmans et de s’écarter des interdictions.

 

§   Lorsqu’il meurt : On le lave et l’enveloppe dans un linceul et l’enterre dans les cimetières musulmans. Mais on ne demande pas pardon pour lui ni ne prie pour lui.

 

Les statuts des mécréants :


§   Lorsque l’hypocrite meurt, on ne fait pas la prière sur lui si l’on connaissait son hypocrisie, et on ne demande pas pardon pour lui ; Allah a interdit au prophète de prier pour les hypocrites « Et ne prie jamais pour l’un d’entre eux qui meurt. » Sourate 9 verset 84

 

§   On ne le soutient pas, dans le sens qu’on ne l’honore pas, ni ne l’estime, on ne l’aime pas et ne le fréquente pas, car Allah a interdit de soutenir les hypocrites et de s’allier à eux dans la Sourate 4 : « 88] Qu'avez-vous à vous diviser en deux factions au sujet des hypocrites? Alors qu'Allah les a refoulés (dans leur infidélité) pour ce qu'ils ont acquis. Voulez-vous guider ceux qu'Allah égare? Et quiconque Allah égare, tu ne lui trouveras pas de chemin (pour le ramener). [89] Ils aimeraient vous voir mécréants comme ils ont mécru: alors vous seriez tous égaux! Ne prenez donc pas d'alliés parmi eux, jusqu'à ce qu'ils émigrent dans le sentier d'Allah. Mais s'ils tournent le dos saisissez-les alors, et tuez-les où que vous les trouviez; et ne prenez parmi eux ni allié ni secoureur. » 

 

Par contre, lorsqu’un juge donne un verdict ou que les savants émettent un décret d’apostasie à l’encontre d’un hypocrite lorsque ce dernier expose clairement son hypocrisie, ou bien que son hypocrisie se manifeste au point que cela se répande entre les gens, Allah a dit dans la Sourate 33 : « 60] Certes, si les hypocrites, ceux qui ont la maladie au cœur, et les alarmistes (semeurs de troubles) à Médine ne cessent pas, Nous t'inciterons contre eux, et alors, ils n'y resteront que peu de temps en ton voisinage. [61] Ce sont des maudits. Où qu'on les trouve, ils seront pris et tués impitoyablement: [62] Telle était la loi établie par Allah envers ceux qui ont vécu auparavant et tu ne trouveras pas de changement dans la loi d'Allah. »


Mais lorsqu’un musulman surprend un hypocrite, comme par exemple si un musulman surprend son père, ou son épouse ou son époux, ou son dirigeant ou autre commettre de l’hypocrisie en secret, sans que cela ne soit publique, et sans que cela ne soit légalement confirmé par un nombre de témoins…etc. Alors là on se comporte avec l’hypocrite comme avec le musulman.

 

Al Qourtoubî[1]dit : 

 قال القاضي اسماعيل : لم يشهد على ابن سلول الا زيد بن أرقم ، ولا على الجلاس بن سويد الا عمير بن سعد ربـيـبه ولو شهد على أحد منهم رجلان بكفره ونفاقه لقتل اهـ . 

« Le Qâdhî Isma3îl a dit : Personne ne témoigna contre Ibn Saloûl à part Zaïd Ibn Arqam, ni personne contre Al Jallâs Ibn Souwaïd à part 3Omayr Ibn Sa3d. Et s’il y avait eu pour l’un d’entre eux deux témoins de sa mécréance et de son hypocrisie : il aurait été exécuté. » [Tafsîr Al Qourtoubî 1/140] 

 

Note : Lorsqu’un musulman découvre que quelqu’un est un hypocrite, il n’est pas tenu d’en informer les autres, car Houdheyfa, qu’Allah l’agrée, connaissait certains hypocrites en précisément mais n’en informa personne.

 

Points à retenir :

 

Ø   L’hypocrisie n’est pas la même chose que l’apostasie, et l’hypocrisie n’implique pas forcément l’apostasie.

 

Ø  L’hypocrisie majeure peut être causée par un acte ou une parole, qui font de son auteur un hypocrite et non un apostat.

 

Ø  L’hypocrite sur terre a un statut particulier entre celui des musulmans et des mécréants, mais dans l’au-delà il est le pire des mécréants et au plus bas font de l’enfer pour l’éternité.

 

Ø  L’hypocrite est celui qui commet de la mécréance majeure en secret, et qui le cache du publique.

 

Ø  Les hommes peuvent reconnaître un hypocrite de par ses actes et ses paroles.

 

Ø  Lorsque l’hypocrisie de l’hypocrite se répand au point qu’il se fait connaître pour cela, il devient un apostat.

 

Ø  Lorsqu’un musulman découvre d’une personne qu’elle est hypocrite, il n’est pas tenu d’en informer les autres.

 

Ø  Lorsqu’un musulman ou une musulmane découvre que son conjoint est un hypocrite, cela n’implique pas de divorce et le mariage reste valide.

 

Ø  Il n’est pas permis de soutenir un hypocrite ni de l’estimer ou de l’honorer.



[1]              Aboû Abdilleh Mouhammad Ibn Ahmad Ibn Abî Bakr Ibn Farah Al Ançârî [600-671 de l’hégire, 1204-1273 ap. J.C.] Il est né à Cordoue (Qourtouba) en Espagne, d’où l’origine du surnom « Qourtoubî ».

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31 juillet 2011 7 31 /07 /juillet /2011 00:22

Remarque sur la différence entre le Chirk et le Koufr puni


Cheykh Mouhammad Ibn Ahmad Al Hifdhî[1] dit :

لفظ الشرك ومعناه هو أن تعبد غير الله وهذا هو الواقع، ولفظ الكفر هو الجحود والتكذيب بما علم بمجئ الرسول صلى الله عليه وسلم به ضرورة 

« Le mot « Chirk » ça veut dire que tu adore un autre qu’Allah ; et ceci est ce qui se passe, alors que le mot « Koufr » c’est rejeter ou démentir ce qu’on sait forcément être un enseignement du messager ; qu’Allah le bénisse et le salue. » [Darajât As Sâ3idîn page 29 ; voir 3Aqîdat Al Mouwahhidîn page 358]

 

Le Mouchrik est : Celui qui donne un associé à Allah –même s’il ignore que c’est interdit ça n’empêche pas qu’il soit un Mouchrik et donc non musulman-.

 

Le Kâfir est celui qui rejette la vérité lorsqu’elle lui parvient. 

Donc, lorsqu’un homme adore un autre qu’Allah ; il est un Mouchrik et pas un musulman puisqu'il adore un autre qu'Allah; mais est ce que ce Mouchrik est un Kâfir ? Il n’est un Kâfir que s’il a été avertit par le message d’un prophète. Par contre s'il est incapable d’accéder à ce message et de l’apprendre, il n’est pas Kâfir, mais il n’est pas musulman pour autant.

 

Mouhammad Ibn ‘Abdelwahhâb dit :

فجنس هؤلاء المشركين وأمثالهم، ممن يعبد الأولياء والصالحين، نحكم بأنهم مشركون، ونرى كفرهم إذا قامت عليهم الحجة الرسالية. 

« Ce genre de polythéistes et leurs semblables qui adorent les saints et les pieux, nous jugeons qu’ils sont polythéistes, et nous les considérons mécréants après que la preuve leur soit établie. » [Dourar As-Saniyya 18/534]


Il les juge donc polythéistes pour leur adoration des tombes, mais pas mécréants tant que la preuve ne leur est pas établie.

 

‘Abdallah et Ibrâhîm fils d’Abdellatîf Âl Cheykh ainsi que Soulaymân Ibn Sahmân, dirent :

وأما قوله - عن الشيخ محمد، رحمه الله -: إنه لا يكفر من كان على قبة الكواز، ونحوه، ولا يكفر الوثني حتى يدعوه، وتبلغه الحجة، فيقال: نعم; فإن الشيخ محمدا رحمه الله، لم يكفر الناس ابتداء، إلا بعد قيام الحجة والدعوة 

«Quant à la parole du Cheykh Mouhammad, qu’Allah lui fasse miséricorde « Il ne juge pas mécréant celui qui est sur la coupole d’Al Kawâz et ses semblables… Et qu'il ne juge pas l’idolâtre (wathanî) comme un mécréant tant qu’il ne l'a pas averti et que la preuve ne lui est pas parvenue ; en effet le Cheykh Mouhammad, qu’Allah lui fasse miséricorde, ne jugeait pas les gens directement mécréant, mais uniquement après que la preuve leur soit parvenue et après avertissement. » [Dourar As-Saniyya 10/434]


On voit ici que le Cheykh ne jugeait pas mécréant ceux qui adorent les tombes avant de les avertir mais il les jugeait quand même idolâtre (wathanî) et non musulman.

 

Les fils de Mouhammad Ibn ‘Abdelwahhâb, ainsi que Cheykh Hammad Ibn Nâçir Al Mou3ammar[2] dirent :

إذا كان يعمل بالكفر والشرك، لجهله، أو عدم من ينبهه، لا نحكم بكفره حتى تقام عليه الحجة؛ ولكن لا نحكم بأنه مسلم، بل نقول عمله هذا كفر، يبيح المال والدم، وإن كنا لا نحكم على هذا الشخص، لعدم قيام الحجة عليه؛ لا يقال: إن لم يكن كافرا، فهو مسلم، بل نقول عمله عمل الكفار، وإطلاق الحكم على هذا الشخص بعينه، متوقف على بلوغ الحجة الرسالية. وقد ذكر أهل العلم: أن أصحاب الفترات، يمتحنون يوم القيامة في العرصات، ولم يجعلوا حكمه حكم الكفار، ولا حكم الأبرار...

  « S’il commet de l’impiété ou de l’idolâtrie par ignorance, sans personne pour l’avertir, alors nous ne lui donnons pas le statut de mécréant tant que la preuve ne lui est pas établie, mais nous ne jugeons qu’il est musulman non plus ; nous disons que son acte est une impiété permettant de faire couler son sang et de s’emparer de ses biens. Et même si nous ne rendons pas de verdict sur cette personne précise à cause qu’aucune preuve ne lui a été établie, il ne faut pas dire pour autant que « s’il n’est pas mécréant, alors il est musulman ». Nous disons que son acte est celui des mécréants, quant à l’affirmation de ce verdict sur cette personne en particulier, cela dépend de savoir si la preuve lui est parvenue ou non. Et les gens de science disent que ceux qui vivent dans une période de rupture, et ils seront éprouvé le jour du jugement : ils ne leur ont donc pas donné le verdict des mécréants, ni celui des pieux… » [Dourar As-Saniyya 10/136-137]

 

Et Hammad Ibn Nâçir Al Mou3ammar dit:  

وأما قولكم: وهل ينفع هذا المؤمن المذكور، ما معه من أعمال البر، وأفعال الخير، قبل تحقيق التوحيد؟ فيقال: لا يطلق على الرجل المذكور اسم الإسلام، فضلا عن الإيمان; بل يقال: الرجل الذي يفعل الكفر، أو يعتقده في حال جهله، وعدم من ينبهه، إذا فعل شيئا من أفعال البر، وأفعال الخير، أثابه الله على ذلك، إذا صحح إسلامه وحقق توحيده، كما يدل عليه حديث حكيم بن حزام: "أسلمت على ما أسلفت من خير". وأما الحج الذي فعله في تلك الحالة، فلا نحكم ببراءة ذمته، بل نأمره بإعادة الحج، لأنا لا نحكم بإسلامه في تلك الحالة، والحج من شرط صحته الإسلام؛ فكيف نحكم بصحة حجه وهو يفعل الكفر، أو يعتقده؟ ولكنا لا نكفره إلا بعد قيام الحجة عليه، فإذا قامت عليه الحجة وسلك سبيل المحجة، أمرناه بإعادة الحج، ليسقط الفرض عنه بيقين. 

« En ce qui concerne votre question : Est-ce que les actes de piété et les bonnes actions de ce genre de croyants lui sont d’un quelconque intérêt avant qu’il ne concrétise le monothéisme ? On répond que : cet homme là ne prend pas le nom d’Islam, et encore moins de croyant : mais il faut dire que l’homme qui commet de la mécréance ou y croit en situation d’ignorance et sans personne pour l’en avertir, puis fait des pratiques bienfaisantes et pieuses, Allah l’en récompensera s’il valide son Islam et concrétise son monothéisme envers Allah, comme le prouve le Hadîth de Hakîm Ibn Hâzim « Tu t’es convertis sur ce que tu as déjà fait de bien ».

Pour ce qui est du pèlerinage qui a été effectué dans une telle situation, nous jugeons que son devoir n’est pas remplit mais nous lui ordonnons de le recommencer car nous ne le jugions pas musulmans à ce moment, or le pèlerinage n’est valide qu’à condition d’être musulman, alors comment son pèlerinage serait il valide alors qu’il commet de la mécréance ou y croit ? Mais nous ne lui donnons le statut de mécréant qu’après que la preuve lui soit établie. Une fois que la preuve lui est établie et qu’il emprunte la bonne voie, nous lui ordonnons alors de refaire son pèlerinage avec d’être certains qu’il ait accomplit son devoir. » [Dourar As-Saniyya 10/138]

 

Et il dit :

إن هؤلاء الذين ماتوا قبل ظهور هذه الدعوة الإسلامية، وظاهر حالهم الشرك، لا نتعرض لهم، ولا نحكم بكفرهم ولا بإسلامهم؛ بل نقول: من بلغته هذه الدعوة المحمدية، وانقاد لها، ووحد الله، وعبده وحده لا شريك له، والتزم شرائع الإسلام، وعمل بما أمره الله به، وتجنب ما نهاه عنه،  فهذا من المسلمين الموعودين بالجنة، في كل زمان وفي كل مكان. وأما من كانت حاله حال أهل الجاهلية، لا يعرف التوحيد الذي بعث الله رسوله يدعو إليه، ولا الشرك الذي بعث الله رسوله ينهى عنه، ويقاتل عليه، فهذا لا يقال إنه مسلم لجهله؛ بل من كان ظاهر عمله الشرك بالله، فظاهره الكفر، فلا يستغفر له ولا يتصدق عنه، ونكل حاله إلى الله الذي يبلو السرائر، ويعلم ما تخفي الصدور. 

« Ceux qui moururent avant l’apparition de cet appel islamiques, et qui étaient apparemment en état d’idolâtrie, nous ne nous préoccupons pas d'eux et ne leur donnons ni le statut de mécréant ni de musulman. Mais nous disons : celui à qui le message de Mouhammad est parvenu et y adhère et pratique l’unicité d’Allah et L’adore sans aucun associé, et adopte les lois de l’Islam et pratique ce qu’Allah lui a ordonné et s’écarte de ce qu’Il a interdit : celui là est au nombre des musulmans promis au Paradis à toute époque et en tout lieu. Par contre, celui qui se trouve dans la situation des païens et ne connais pas le monothéisme pour lequel Allah envoya Son messager pour y inviter l’humanité, et ne connais pas l’idolâtrie contre lequel Allah envoya Son messager pour l’interdire et pour le combattre : on ne dira pas d’une telle personne qu’elle est musulmane à cause de son ignorance, mais au contraire : celui dont l’acte apparent est l’idolâtrie, eh bien il sera manifestement mécréant ; on ne demande pas pardon pour lui ni ne donne d’aumône pour lui, et nous laissons son sort entre les mains d’Allah qui connait les secrets cachés et ce que cachent les cœurs. » [Dourar As-Saniyya 11/75,76]

 

Housseyn et ‘Abdallah, fils de Mouhammad Ibn ‘Abdelwahhâb ont dit :

من مات من أهل الشرك، قبل بلوغ هذه الدعوة، فالذي يحكم عليه: أنه إذا كان معروفا بفعل الشرك، ويدين به، ومات على ذلك، فهذا ظاهره أنه مات على الكفر، ولا يدعى له، ولا يضحى له، ولا يتصدق عنه؛ وأما حقيقة أمره، فإلى الله تعالى، فإن كان قد قامت عليه الحجة في حياته وعاند، فهذا كافر في الظاهر والباطن، وإن كان لم تقم عليه الحجة فأمره إلى الله تعالى. وأما سبه ولعنه فلا يجوز، بل لا يجوز سب الأموات مطلقا، كما في صحيح البخاري، عن عائشة رضي الله عنها: أن رسول الله صلى الله عليه وسلم قال: "لا تسبوا الأموات، فإنهم قد أفضوا إلى ما قدموا" ، إلا إن كان أحدا من أئمة الكفر، وقد اغتر الناس به، فلا بأس بسبه إذا كان فيه مصلحة دينية، والله أعلم. 

« Celui qui meurt parmi les adeptes de l’idolâtrie avant que ne lui parvienne cette prêche, nous jugeons que : s’il était connu pour pratiquer de l’idolâtrie et le prenait pour mode de vie et est mort ainsi : celui là est manifestement mort sur l’impiété : on ne fait pas de prière pour lui ni ne sacrifie pour lui ni ne donne d’aumône pour lui. Pour ce qui est de la réalité de son sort : cela appartient à Allah. Si la preuve lui a été établie de son vivant mais qu’il l’a refusé, c’est alors un mécréant extérieurement et intérieurement. Si, par contre, la preuve ne lui fut pas établie, alors son sort revient à Allah. Pour ce qui est de l’insulter ou de le maudire, ce n’est pas permis. Il n’est même pas permis d’insulté les morts du tout, comme cela fut stipulé dans le Hadîth que rapporte Al Boukhârî d’après ‘A’icha qu’Allah l’agrée, que le prophète –que la paix d’Allah soit sur lui- a dit « n’insultez pas les morts… » Sauf s’il était un leader de la mécréance à cause de qui les gens se sont égarés, là il n’y a pas de mal à l’insulter s’il y a un intérêt légal à cela, et Allah est plus savant. » [Dourar As-Saniyya 10/142]

 

On voit bien dans ces citations que lorsque les savants disent d’un polythéiste « Il n’est pas mécréant » ça ne veut pas dire qu’ils le considéraient musulman, il est très important de saisir ce point; car celui qui pense qu'un homme est musulman même s'il adore un autre qu'Allah c'est bien parce qu'il ne croit pas que l'Islam consiste à n'adorer nul autre qu'Allah et ceci revient à ignorer ce qu'est l'Islam. 

 

Est ce que le Koufr est du Chirk?


Certains imams de l’Islam considèrent que toute mécréance est du Chirk, et que tout Chirk est une mécréance, c’est l’avis de l’Imam Châfi‘î, d’Ibn Hazm et d’autres.


Ibn Hazm dit :

قال أبو محمد: واختلف الناس في الكفر والشرك فقالت طائفة هي اسمان واقعان على معنيين وإن كل شرك كفر وليس كل كفر شركاً وقال هؤلاء لا شرك الأقوال من جعل لله شريكاً قال هؤلاء اليهود والنصارى كفاراً لا مشركون وسائر الملل كفار مشركون وهو قول أبي حنيفة وغيره وقال آخرون الكفر والشرك سواء وكل كافر فهو مشرك وكل مشرك فهو كافر وهو قول الشافعي وغيره.

  « Abou Mouhammad [Ibn Hazm] dit : Les gens ont divergé au sujet de la mécréance et du polythéisme : un groupe a dit que ce sont deux noms qui désigne deux sens différents, et que tout polythéisme est mécréance mais toute mécréance n’est pas polythéisme.  Et ceux là disent que le polythéisme ne se trouve que dans les propos attribuant à Allah un associé, et ceux là disent que les juifs et les chrétiens sont des mécréants et non des polythéistes, quant au reste des religions ils sont tous mécréants polythéistes, et ceci est l’avis d’Abou Hanîfa et d’autres. Un autre groupe est plutôt d’avis que la mécréance et le polythéisme sont une seule et même chose et que tout mécréant est polythéiste et que tout polythéiste est mécréant, et ceci est l’avis de Châfi3î et d’autres » [Al Fiçal 3/124]

Comment expliquer cela ? N’est-ce pas en contradiction avec toutes les définitions que nous avons données ?


Il est exacte que : démentir Allah, s’enorgueillir et refuser de Lui obéir, douter de Son message, ou s’en dédaigner sont effectivement le fruit de l’obéissance au Diable qui ordonne cela ; c’est ce qu’on appel le Chirk dans l’obéissance c'est-à-dire : contredire Allah ou le message du prophète consciemment.

 

Par contre celui qui a Foi en Allah mais ignore les lois ; celui-là n’est ni mécréant ni polythéiste tant que la connaissance ne lui est pas parvenue.

 

Ibn Taymiya dit :

فهذا الذي ذكره من أن اليهود لا تشرك كما أشركت العرب والنصارى صحيح، لكنهم مع هذا لا يعبدون الله، بل يستكبرون عن عبادته، ويعبدون الشيطان، لا يعبدون الله‏. و من قال‏:‏ إن اليهود تعبد الله فقد غلط غلطًا قبيحًا‏.‏ فكل من عبد الله، كان سعيدًا من أهل الجنة، وكان من عباد الله الصالحين‏.‏ قال تعالى‏:‏ ‏{أَلَمْ أَعْهَدْ إِلَيْكُمْ يَا بَنِي آدَمَ أَن لَّا تَعْبُدُوا الشَّيْطَانَ إِنَّهُ لَكُمْ عَدُوٌّ مُّبِينٌ وَأَنْ اعْبُدُونِي هَذَا صِرَاطٌ مُّسْتَقِيمٌ‏}‏ ‏[‏يس‏:‏60 ،61‏]‏ وفي الصحيحين أن النبي صلى الله عليه وسلم قال لمعاذ بن جبل حين بعثه إلى اليمن‏:‏ ‏"‏إنك تأتي قومًا هم أهل كتاب، فأول ما تدعوهم إليه شهادة أن لا إله إلا الله وأن محمدًا رسول الله‏"‏ وفي رواية‏:‏ ‏"‏فادعهم إلى عبادة الله فإذا عرفوا الله فأعلمهم‏‏"‏... و لهذا اتفق العلماء على أن أعمالهم حابطة‏.‏ ولو عبدوا الله لم تحبط أعمالهم‏.‏ فإن الله لا يظلم أحدًا‏.‏ وقبل إرسال محمد، إنما كان يعبد الله من عبده بما أمر به‏.‏ فأما من ترك عبادته بما أمر به واتبع هواه، فهو لا يعبد الله، إنما يعبد الشيطان، ويعبد الطاغوت‏.‏ وقد أخبر الله عن اليهود بأنهم عبدوا الطاغوت، وأنه لعنهم وغضب عليهم وجعل منهم القردة والخنازير وعبد الطاغوت‏.‏ وهو اسم جنس يدخل فيه الشيطان، والوثن، والكهان، والدرهم، والدينار، وغير ذلك‏.‏ وقال تعالى‏:‏ ‏{أَلَمْ تَرَ إِلَى الَّذِينَ أُوتُواْ نَصِيبًا مِّنَ الْكِتَابِ يُؤْمِنُونَ بِالْجِبْتِ وَالطَّاغُوتِ‏}‏ ‏[‏النساء‏:‏ 51‏]‏، وقال‏:‏ ‏{نَبَذَ فَرِيقٌ مِّنَ الَّذِينَ أُوتُواْ الْكِتَابَ كِتَابَ اللّهِ وَرَاء ظُهُورِهِمْ كَأَنَّهُمْ لاَ يَعْلَمُونَ وَاتَّبَعُواْ مَا تَتْلُواْ الشَّيَاطِينُ عَلَى مُلْكِ سُلَيْمَانَ وَمَا كَفَرَ سُلَيْمَانُ‏}‏ الآية ‏[‏البقرة‏:‏ 101 ،102‏]‏‏.‏ وهم أشد عداوة للمؤمنين من النصارى، وكفرهم أغلظ، وهم مغضوب عليهم‏.‏ ولهذا قيل‏:‏إنهم تحت النصارى في النار‏.‏ واليهود إن لم يعبدوا المسيح، فقد افتروا عليه وعلى أمه بما هو أعظم من كفر النصارى‏.‏ ولهذا جعل الله النصارى فوقهم إلى يوم القيامة‏.‏ فالنصارى مشركون يعبدون الله ويشركون به‏.‏ وأما اليهود فلا يعبدون الله، بل هم معطلون لعبادته، مستكبرون عنها كلما جاءهم رسول بما لا تهوي أنفسهم استكبروا ففريقًا كذبوا وفريقًا يقتلون‏.‏ بل هم متبعون أهواءهم، عابدون للشيطان‏.‏

 « Ce qu’il mentionna ; que les juifs ne donnent pas d’associé à Allah de la même manière que les arabes et les chrétiens est exact, mais malgré cela ils n’adorent pas Allah. Au contraire, ils s’enorgueillissent face à Son adoration, et ce qu’ils adorent c’est Diable, et non Allah. Celui qui dit « Les juifs adorent Allah » s’est trompé affreusement, car celui qui adore Allah sera heureux et au Paradis, et parmi les vertueux serviteurs d’Allah ; Allah a dit « 60] Ne vous ai-Je pas engagés, enfants d'Adam, à ne pas adorer le Diable? Car il est vraiment pour vous un ennemi déclaré, [61] et (ne vous ai-Je pas engagés) à M'adorer? Voilà un chemin bien droit. » (Sourate 36) Et Al Boukhari et Mouslim rapportent que lorsque le prophète, que la Paix d’Allah soit sur lui, envoya Mou‘âdh au Yémen, il lui dit « Tu vas rencontrer des gens du Livre, que la première chose à laquelle tu les invites soit d’attester qu’il n’y a de vrai dieu qu’Allah et que Mouhammad est le messager d’Allah » et dans une version « Invites les à adorer Allah »… Ce pourquoi les savants sont tous d’accord pour dire que les œuvres des juifs sont vaines, or s’ils adoraient Allah : leurs œuvre ne seraient pas vaine car Allah n’est jamais injuste envers qui que ce soit. Et avant que Mouhammad ne soit envoyé, seul celui qui adorait Allah en pratiquant Ses ordres adorait [réellement] Allah, et celui qui renonce d’adorer Allah conformément à ce qu’Il a ordonné, mais suit ses désirs, eh bien il n’adore pas Allah mais il adore le Diable, il adore le Tâghoût[3]. Allah nous a informé que les juifs adorent le Tâghoût, et qu’Il les a maudis et s’est mis en colère contre eux, et a transformé certains d’entre eux en singes, en porc et en serviteurs du Tâghoût[4] Or le Tâghoût est le nom d’une espèce qui inclut : Satan, les idoles, les médiums, les Dinars et les Dirhams, et d’autres choses encore. Allah a dit « N’as-tu pas vu ceux qui ont reçu une part du Livre, et qui ont foi en la magie et au Tâghoût ? » (Sourate 4 verset 51) et Allah dit « Et quand leur vint d'Allah un messager confirmant ce qu'il y avait déjà avec eux, certains à qui le Livre avait été donné, jetèrent derrière leur dos le Livre d'Allah comme s'ils ne savaient pas! » (Sourate 2 verset 101) Et ils sont plus opposés aux croyants que les chrétiens, et leur mécréance est plus sévère, et ce sont eux qui sont « ceux qui encourent la colère » (Sourate 1 verset 7) ce pourquoi il est dit qu’ils seront sous les chrétiens en enfer. Et les juifs, même s’ils n’ont pas adoré le Messih, ils ont diffamé contre lui et sa mère, et c’est une mécréance plus grave que celle des chrétiens, c’est pour ça qu’Allah a mis les chrétiens à un plus haut rang qu’eux le jour du jugement. Les chrétiens sont des idolâtres : ils adorent Allah et Lui donnent des associés, alors que les juifs n’adorent pas Allah, mais ils abolissent Son adoration et s’enflent d’orgueil face à elle : « Est-ce qu'à chaque fois, qu'un Messager vous apportait des vérités contraires à vos souhaits vous vous enfliez d'orgueil? Vous traitiez les uns d'imposteurs et vous tuiez les autres. » (Sourate 2 verset 87) ils suivent donc leurs désires et sont des adorateurs du Diable. » [Majmoû‘ Al Fatâwâ 16/564]

 

Remarque : Celui qui insulte Allah ou Son messager est obligatoirement mécréant, car premièrement insulter Allah est la pire forme de mépris envers Allah et s’oppose à toute vénération de Son Être sanctifié ; on ne peut insulter que ce qu’on méprise or la vénération d’Allah est le cœur même de la Foi.


De plus lorsqu’un homme insulte Allah il qualifie donc Allah d’un trait propre à ce qui est méprisable et faible ; trait propre à la créature ; c’est donc l’une des pires formes de Chirk car cela revient décrire Allah comme une créature.

 

Ibn Taymiya dit :

قال محمد بن سحنون وهو أحد الأئمة من أصحاب مالك وزمنه قريب من هذه الطبقة: "أجمع العلماء أن شاتم النبي صلى الله عليه وسلم المنتقص له كافر والوعيد جار عليه بعذاب الله وحكمه عند الأمة القتل ومن شك في كفره وعذابه كفر".

« Mouhammad Ibn Sahnoûn, l’un des imams de la doctrine de Mâlik à une époque proche de cette génération, a dit : « Les savants sont unanimes que celui qui insulte le prophète, qu’Allah le bénisse et le salue, ou le rabaisse, c’est un mécréant, et la menace d’Allah se réalisera sur lui ainsi que le supplice. Quant à son verdict, d’après la communauté, c’est la mort. Et quiconque doute de sa mécréance ou de son châtiment est mécréant. » [Sârim Al Masloûl page 513]


Si ceci concerne celui qui insulte le prophète que dire de celui qui insulte Allah?!

 

La mécréance mineure


Quant à la mécréance mineure ; elle englobe tous les grands péchés comme le nota Ibn Al Qayyim :

المعاصي كلها من نوع الكفر الأصغر فإنها ضد الشكر الذي هو العمل بالطاعة

« Toutes les désobéissances sont une forme de mécréance mineure car elles sont l’opposé de la reconnaissance [envers Allah] qui consiste à agir avec obéissance. » [Madârij Ous Sâlikîn 1/337]

La mécréance mineure n’invalide ni l’Islam ni la Foi ; mais elle en diminue la valeur.

 

Cheykh ‘Abdallah Abou Boutayn dit :

وأما الأحاديث التي فيها إطلاق الكفر على من فعل معصية، كقوله صلى الله عليه و سلم " قتال المؤمن كفر "وقوله: " كفر من تبرأ من نسبه "، ونحو ذلك، فهذا محمول عند العلماء على التغليظ، مع إجماع أهل السنة على أن نحو هذه الذنوب، لا تخرج من الإسلام; ويقال: كفر دون كفر; وكذلك لفظ الظلم، والفسق، ظلم دون ظلم، وفسق دون فسق. والأحاديث التي فيها تحريم الجنة على فاعل بعض الكبائر، فهذا على التشديد والتغليظ، لإجماع أهل السنة والجماعة أنه لا يبقى في النار أحد من أهل التوحيد، كما دلت على ذلك الأحاديث المتواترة عن النبي صلى الله عليه و سلم.

« Quant aux Hadîth dans lesquels le mot « Koufr » est énoncé sans précision concernant une désobéissance ; comme par exemple le Hadîth « combattre le croyant est un Koufr » et le hadîth « celui qui se coupe de sa généalogie a mécru » et les hadîth de ce genre ; les savants les interprètent comme étant une expression de sévérité, et à l’unanimité des sunnites : ces péchés ne font pas sortir de l’Islam. On parle donc de « Koufr Douna Koufr » et c’est pareil pour le terme « Dhoulm » [injustice] et « Fisq » [perversion] on parle de « Dhoulm Douna Dhoulm » et de « Fisq Douna Fisq ». Quant aux Hadîth qui évoquent que ceux qui commettent certains grands péchés n’entrent pas au Paradis ; ceci est aussi une expression  de sévérité, selon l’unanimité des sunnites qu’aucun monothéiste ne demeurera en enfer pour l’éternité ; comme le prouvent les Hadîth avérés du prophète qu’Allah le bénisse et le salue. »  [Dourar As-Saniyya 1/371]

 

·         Points à retenir :


Ø  La mécréance punie par Allah n’existe qu’après l’avertissement ; avant cela il n’y a ni mécréance ni Foi.

 

Ø  Un Mouchrik n’est pas forcément coupable de la mécréance punie ; vu que le Chirk est une chose et la Mécréance en est une autre. Mais il est impossible qu’un Mouchrik soit Musulman.

 

Ø  Il est possible d’être Musulman lorsqu’on ignore ce qu’Allah a ordonné et interdit à part le monothéisme et le polythéisme : il est impossible d’être musulman lorsqu’on ignore qu’il est obligatoire d’être monothéiste et qu’il est interdit de donner un associé à Allah.

 

Ø  La subtilité du vocabulaire de certains savants, qui visent par le « Takfîr » la mécréance punissable. Ainsi il arrive à ce genre de savants de ne pas prononcer le Takfîr à l’encontre d’un polythéiste tant que les preuves ne lui sont pas parvenue, mais ils ne le jugent pas musulman non plus [Voir Dourar As-Saniyya 10/136]. Il est indispensable de connaître cette subtilité pour comprendre ce que veulent dire ces savants.



[1]              Mouhammad Ibn Ahmad Ibn ‘AbdelQâdir Al Hifdhî,  Né en 1178 H. et décédé en 1237 H. (1764-1822 Ap. J-C) parmi les Imams du Tawhîd et les Savants du Nejd. Cheykh ‘Abderrahmân Ibn Hassan le nomma « Le savant du Hijâz et l’Imam Mouhamad Ibn Ahmad Al Hifdhî ».

[2]              Il est le grand savant et inquisiteur Hammad Ibn Nâçir Ibn 3Outhmân Ibn Mou3ammar; élève de l'imam Mouhammad Ibn 'Abdelwahhâb et compta parmi les précepteurs du Cheykh 'Abderrahman Ibn Hassan Âl Cheykh. Il est décédé en 1225 H.

[3]              Le Tâghoût est tout ce qui est mis à l’égal d’Allah.

[4]              Allah a dit « Dis: "Puis-je vous informer de ce qu'il y a de pire, en fait de rétribution auprès d'Allah? Celui qu'Allah a maudit, celui qui a encouru Sa colère, et ceux dont Il a fait des singes, des porcs, et de même, celui qui a adoré le Tâghoût, ceux-là ont la pire des places et sont les plus égarés du chemin droit". » Sourate 5 verset 60.

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31 juillet 2011 7 31 /07 /juillet /2011 00:06

La Mécréance


En Arabe « Al Koufr » (الكفر  ), signifie « Couvrir » ou « cacher ».

Dans le vocabulaire Islamique ; on parle de mécréance majeure (Koufr Akbar) et de mécréance mineure (Koufr Douna Koufr).

La mécréance majeure est le est le contraire de la Foi et cela veut dire : Ignorer Allah ou Son messager, ou rejeter les annonces et les ordres d’Allah et de Son messager après les avoir connu.

 

La mécréance d’ignorance ou « Koufr Al Jahl »


C’est le fait d’ignorer le minimum nécessaire à connaître pour être musulman [ce qu’on appel le fondement de l’Islam que nous définirons dans le sous-chapitre 7] en étant incapable de le connaître.

 

Cette mécréance empêche d’entrer dans l’Islam, mais Allah ne puni pas celui qui en est coupable s’il est incapable d’apprendre, comme nous venons de l’expliquer dans le sous-chapitre 28. Cette mécréance existe donc avant que l’annonce d’Allah ne soit parvenu au mécréant, comme le dit l’Imâm Mouhammad Ibn Naçr Al Marwazî :

وَالْجَهْلُ بِاَللَّهِ فِي كُلِّ حَالٍ كُفْرٌ قَبْلَ الْخَبَرِ وَبَعْدَ الْخَبَرِ 

« Ignorer  [l’Unicité] d’Allah est de la mécréance dans tous les cas que ce soit avant l’information ou après. » [Voir Majmoû3 Al Fatâwâ d’Ibn Taymiya 7/325]

 

Et cette mécréance n’est pas punie par Allah, car elle se trouve avant que l’avertissement ne soit parvenu. Ibn Taymiya a dit :

وَالْكُفْرُ الْمُعَذَّبُ عَلَيْهِ لَا يَكُونُ إلَّا بَعْدَ بُلُوغِ الرِّسَالَةِ . 

« Et la mécréance pour laquelle on est puni n’existe qu’après la transmission du message. »  [Majmoû3 Al Fatâwâ 2/78]


Cheykh ‘Abdellatîf Ibn ‘Abderrahmân Âl Cheykh dit :

وأما كفر الجهل مع عدم قيام الحجة وعدم التمكن من معرفتها فهذا هو الذي نفى الله التعذيب عليه، حتى تقوم حجته بالرسل. 

« Quant à la mécréance d’ignorance sans que la preuve ne soit établie et dans l’incapacité de la connaître : c’est dans ce cas ci qu’Allah a levé le châtiment jusqu’à ce que la preuve soit parvenue. »  [Minhâj Ta’sîs page 89, voir aussi dans Kachf Choubouhataïn de Soulaymân Ibn Sahmân page 226]


Ainsi, celui qui ignore l’Unicité d’Allah –en étant incapable de l’apprendre- et adore un autre que Lui : il n’est pas musulman à l’unanimité totale de tous les musulmans, même s’il prie, jeûne, et qu’il prétend être musulman. Il sera alors caractérisé par la mécréance d’ignorance qui l’empêche d’avoir Foi en l’Islam et d’être musulman. Mais Allah ne le punit pas tant qu’Il n’aura pas été capable de connaître l’enseignement que le prophète a transmit de la part d’Allah.

 

La mécréance de rejet


Exemples : Rejeter une information telle qu’un nom ou un attribut d’Allah ; ou de l’existence du Paradis ou de l’Enfer etc.

 

Ou rejeter un ordre, comme l’obligation de n’adorer nul autre qu’Allah ; l’interdiction d’adorer un autre que Lui ; l’obligation des 5 prières et l’interdiction de boire du vin etc.

 

Ibn Hazm a dit :

وهو في الدين: صفة من جحد شيئا مما افترض الله تعالى الايمان به بعد قيام الحجة عليه ببلوغ الحق إليه بقلبه دون لسانه أو بلسانه دون قلبه، أو بهما معا، أو عمل جاء النص بأنه مخرج له بذلك عن اسم الايمان 

« Et dans la religion, [Al Koufr] désigne celui qui rejette quelque chose en laquelle Allah a imposé d’avoir Foi ; après que la preuve de cela lui soit établie en lui transmettant la vérité ; qu’il le fasse de son cœur sans sa langue ; ou de la langue sans le cœur ; ou par les deux en même temps, ou en commettant un acte qui fut noté comme l’expulsant de la dénomination de « Croyant » » [Al Ihkâm 1/45]

 

Ibn Al Qayyim a dit :

وكذلك الكفر ذو أصل وشعب. فكما أن شعب الإيمان إيمان فشعب الكفر كفر, والحياء شعبة من الإيمان, وقلة الحياء شعبة من شعب الكفر, والصدق شعبة من شعب الإيمان والكذب شعبة من شعب الكفر, والصلاة والزكاة والحج والصيام من شعب الإيمان, وتركها من شعب الكفر, والحكم بما     أنزل الله من شعب الإيمان والحكم بغير ما أنزل الله من شعب الكفر, والمعاصي كلها من شعب الكفر كما أن الطاعات كلها من شعب الإيمان. وشعب الإيمان قسمان: قولية وفعلية. وكذلك شعب الكفر نوعان: قولية وفعلية. ومن شعب الإيمان القولية شعبة يوجب زوالها زوال الإيمان, فكذلك من شعبه الفعلية ما يوجب زوالها زوال الإيمان وكذلك شعب الكفر القولية والفعلية. فكما يكفر بالإتيان بكلمة الكفر اختيارا وهي شعبة من شعب الكفر فكذلك يكفر بفعل شعبة من شعبه كالسجود للصنم والاستهانة بالمصحف فهذا أصل 

« Et ainsi; la mécréance possède une racine et des branches ; et de la même manière que les branches de la Foi sont de la Foi ; eh bien les branches de la mécréances sont de la mécréance. La pudeur est une branche de la Foi, le manque de pudeur est donc une branche de la mécréance ; la sincérité est une branche de la Foi le mensonge est donc une branche de la mécréance ; la prière, la Zakât, le pèlerinage et le jeûne sont des branches de la Foi : les abandonner est une branche de la mécréance. Juger d’après la loi d’Allah est une branche de la Foi, donc juger par autre que la loi d’Allah est une branche de la mécréance ; et toutes les désobéissances sont des branches de la mécréance au même titre que toutes les obéissances sont des branches de la Foi.

Et les branches de la Foi sont en deux parties ; celles de la parole et celles de l’acte. Et ainsi les branches de la mécréances sont de deux types : celles de la parole et celles de l’acte.

Or il y a certaines branches de la parole de Foi dont la disparition entraine la disparition totale de la Foi ; et aussi des branches d’acte de la Foi dont la disparition entraine la disparition totale de la Foi. Et il en va de même pour les branches de la mécréance ; elles sont paroles et actes. Et de la même manière que l’on devient mécréant pour avoir prononcé une parole de mécréance délibérément et qui consiste en une branche de la mécréance ; eh bien l’on devient également mécréant lorsqu’on commet un acte qui est une branche de la mécréance comme lorsqu’on se prosterne pour une idole ou que l’on blasphème le Coran ; et ceci est un principe. »


Puis ildit:

وها هنا أصل آخر وهو أن الكفر نوعان: كفر عمل وكفر جحود وعناد, فكفر الجحود أن يكفر بما علم أن الرسول جاء به من عند الله جحودا وعنادا من أسماء الرب وصفاته وأفعاله وأحكامه, وهذا الكفر يضاد الإيمان من كل وجه.   وأما كفر العمل فينقسم إلى ما يضاد الإيمان وإلى ما لا يضاده. فالسجود للصنم والاستهانة بالمصحف وقتل النبي وسبه يضاد الإيمان

  « Il y a ici un autre principe; qui est que la mécréance a deux formes: celle de l’acte du corps et celle du reniement et du refus du cœur. La mécréance du rejet consiste à mécroire en ce que l’on sait être un enseignement du messager venu de la part d’Allah par reniement et refus comme : les noms d’Allah ; Ses attributs ; Ses Fonctions et Ses Lois. Cette mécréance s’oppose totalement à la Foi, sous tous ses aspects. Quant à la mécréance de l’acte du corps ; elle se répartit entre ceux qui invalident totalement la Foi et ceux qui ne l’invalident pas totalement. En effet ; se prosterner pour une idole ; exprimer du mépris envers le Coran, tuer le prophète ou l’insulter ; [tout ceci] invalide totalement la Foi. » [As Salât wa Ahkâm Târikiha pp 55,57]

 

Ibn Taymiya dit :

وإنما الكفر يكون بتكذيب الرسول صلى الله عليهم وسلم فيما أخبر به أو الامتناع عن متابعته مع العلم بصدقه مثل كفر فرعون واليهود ونحوهم 

« La mécréance ne peut qu’être soit démentir le messager d’Allah dans ce qu’il informe ; ou alors soit de refuser de se conformer à son enseignement tout en sachant qu’il dit la vérité ; comme ce fut la mécréance de Pharaon, des juifs et ceux du genre. » [Dar’ou Ta3âroudh Al 3aql Wan Naql 1/242]


Et ainsi ; quiconque contredit [n’est pas d’accord avec] quoi que ce soit de la religion d’Allah consciemment, c’est un mécréant et il sort de l’Islam :

 

L’imâm Barbahârî dit :

فمن خالف أصحاب رسول الله صلى الله عليه وسلم في شيء من أمر الدين فقد كفر . 

« Quiconque contredit les compagnons du messager d’Allah dans quoi que ce soit de la religion, il a mécru. » [Charh Sounnah page 22]

 

Et Cheykh ‘Abdallah Ibn ‘Abderrahmân Aboû Boutayn dit :

فكل رد لخبر الله أو أمره فهو كفر دق أو جل

« Tout rejet d’une information venant d’Allah ou d’un de Ses ordres est une mécréance, que cela soit subtile ou évident.» [Ta’sîsout Taqdîs page 148].

 

Et Ibn Taymiya dit :

وَأَمَّا مَنْ خَالَفَ مَا عُلِمَ أَنَّ الرَّسُولَ جَاءَ بِهِ فَهُوَ كَافِرٌ بِلَا نِزَاعٍ .

« Quant à celui qui contredit ce que l’on sait être un enseignement venant du messager d’Allah, c’est un mécréant sans aucune divergence. » [Majmoû’ Al Fatâwâ 12/525]

 

La mécréance de rejet n’existe qu’après que l’avertissement du prophète ne soit transmit.

 

Ibn Al Qayyim a dit :

الكفر هو جحود ما جاء به الرسول فشرط تحققه بلوغ الرسالة

« La mécréance consiste à rejeter ce qu’a apporté le messager, et donc sa condition d’existence réside en la transmission du message. » [Ahkâm Ahl Ad-Dhimma 2/111]

 


Cela veut dire que lorsqu’un homme n’a pas été avertit qu’il est obligatoire de prier ou interdit de boire du vin ; et qu’il est incapable de pouvoir l’apprendre alors cette ignorance n’est pas une mécréance tant que cette personne a le désir d’obéir à Allah et de se soumettre à Sa volonté, jusqu’à ce qu’il ait été avertit par le message du prophète, qu’Allah le bénisse et le salue [contrairement au fait d’ignorer l’Unicité d’Allah ou la prophétie de Mouhammad qu’Allah le bénisse et le salue.]

 

Et c'est valable aussi pour celui qui n'a pas été avertit que seul Allah mérite l’adoration et qu’il est interdit d’adorer un autre que Lui ; il ne mérite pas d'être puni par Allah tant qu'il n'aura pas été avertis; mais il n’est pas pour autant musulman, vu que le musulman c'est celui qui n'adore personne d'autre qu'Allah et qui rompt totalement avec l'adoration de tout autre que Lui.

 

Et Ibn Taymiya dit :

لا يكفر العلماء من استحل شيئا من المحرمات لقرب عهده بالإسلام أو لنشأته ببادية بعيدة فإن حكم الكفر لا يكون إلا بعد بلوغ الرسالة

« Et les savants ne bannissent pas de l’Islam celui qui permet une interdiction à cause qu’il vient de se convertir, ou qu’il vit dans un désert lointain. En effet, le statut de mécréant n’est donné qu’après la transmission du message. » [Majmoû‘ Al Fatâwâ 28/501]

 

Et Ibn ‘Abdel Barr[1] a dit :

الكفر من عاند لا من جهل ، وهذا قول المتقدمين من العلماء ومن سلك سبيلهم من المتأخرين

« La mécréance est le refus et non l’ignorance[2], et ceci est l’avis des anciens et ceux qui suivent leur doctrine parmi les contemporains. » [At-Tamhîd 18/42]

 

La mécréance de rejet se présente sous 5 formes principales, Ibn Al Qayyim dit :

وأما الكفر الأكبر فخمسة أنواع : كفر تكذيب وكفر استكبار وإباء مع التصديق وكفر إعراض وكفر شك وكفر نفاق فأما كفر التكذيب : فهو اعتقاد كذب الرسل وهذا القسم قليل في الكفار فإن الله تعالى أيد رسله وأعطاهم من البراهين والآيات على صدقهم ما أقام به الحجة وأزال به المعذرة قال الله تعالى عن فرعون وقومه وجحدوا بها واستيقنتها أنفسهم ظلما وعلوا  وقال لرسوله : فإنهم لا يكذبونك ولكن الظالمين بآيات الله يجحدون وإن سمي هذا كفر تكذيب أيضا فصحيح إذ هو تكذيب باللسان وأما كفر الإباء والاستكبار : فنحو كفر إبليس فإنه لم يجحد أمر الله ولا قابله بالإنكار وإنما تلقاه بالإباء والاستكبار ومن هذا كفر من عرف صدق الرسول وأنه جاء بالحق من عند الله ولم ينقد له إباء واستكبارا وهو الغالب على كفر أعداء الرسل كما حكى الله تعالى عن فرعون وقومه : أنؤمن لبشرين مثلنا وقومهما لنا عابدون وقول الأمم لرسلهم : إن أنتم إلا بشر مثلنا وقوله كذبت ثمود بطغواها وهو كفر اليهود كما قال تعالى : فلما جاءهم ما عرفوا كفروا وقال يعرفونه كما يعرفون أبناءهم وهو كفر أبي طالب أيضا فإنه صدقه ولم يشك في صدقه ولكن أخذته الحمية وتعظيم آبائه أن يرغب عن ملتهم ويشهد عليهم بالكفر وأما كفر الإعراض : فأن يعرض بسمعه وقلبه عن الرسول لا يصدقه ولا يكذبه ولا يواليه ولا يعاديه ولا يصغي إلى ما جاء به ألبتة كما قال أحد بني عبد ياليل للنبي : والله أقول لك كلمة إن كنت صادقا فأنت أجل في عيني من أن أرد عليك وإن كنت كاذبا فأنت أحقر من أن أكلمك وأما كفر الشك : فإنه لا يجزم بصدقه ولا بكذبه بل يشك في أمره وهذا لا يستمر شكه إلا إذا ألزم نفسه الإعراض عن النظر في آيات صدق الرسولجملة فلا يسمعها ولا يلتفت إليها وأما مع إلتفاته إليها ونطره فيها : فإنه لا يبقى معه شك لأنها مستلزمة للصدق ولا سيما بمجموعها فإن دلالتها على الصدق كدلالة الشمس على النهار وأما كفر النفاق : فهو أن يظهر بلسانه الإيمان وينطوي بقلبه على التكذيب فهذا هو النفاق الأكبر

« Quant à la mécréance majeure, elle a cinq formes : la mécréance par démenti ; la mécréance par orgueil et refus tout en admettant la vérité ; la mécréance par dédain, la mécréance par doute et la mécréance par hypocrisie.


            La mécréance par démenti c’est de croire que les messagers mentent, et cette catégorie est rare chez les mécréants car Allah a soutenu Ses messagers et leur a donné des signes et des preuves de leur sincérité qui suffit à établir la preuve et à faire cesser tout prétexte. Allah a dit au sujet de pharaon et des siens « Et ils rejetèrent ces signes alors qu’en eux-mêmes ils étaient convaincu de leur vérité ; par injustice et orgueil. » Et Allah dit à Son messager « Certes ils ne te démentent pas ; mais les injustes rejettent les versets d’Allah » Et même si cette mécréance fut nommée « démenti» c’est correct car c’est un démenti de la langue.

 

Pour ce qui est de la mécréance par refus et orgueil ; c’est comme la mécréance d’Iblîs qui lui n’a pas renié le commandement d’Allah et ne l’a pas réfuté ; mais il l’a reçu avec refus et orgueil, et c’est cette mécréance qui est majoritairement celle des ennemis des prophètes comme Allah nous le narra dans l’histoire de Pharaon et de son peuple « Allons nous donner Foi à deux hommes semblables à nous alors que leur peuple sont nos esclaves ? » Ainsi que ce répliquèrent les peuples à leurs messagers « Vous n’êtes que des hommes semblables à nous » et le verset « Les Thamoûd, dans leur arrogance, démentirent » et c’est également la mécréance des juifs comme le dit Allah « Lorsque leur venait ce qu’ils connaissaient ils y mécrurent » et Il dit « Ils le connaissent comme ils connaissent leurs propres enfants » Et c’est aussi la mécréance d’Abou Tâlib vu qu’il a admit la vérité et n’a pas douté de sa sincérité mais son amour et son respect envers les ancêtres l’empêcha de renoncer à leur religion et de témoigner de leur mécréance.


Quant à la mécréance par dédain c’est le faite de se désintéresser du prophète par les oreilles et le cœur ; sans le croire ni le démentir ; sans lui témoigner d’amour ni d’opposition ; et sans se préoccuper en aucune sorte de son enseignement ; comme cela arriva avec un homme des Bani Abd Yalil qui dit au prophète « Par Allah je vais te dire ; si tu dis vrai alors tu es trop admirable pour que je te contredise ; et si tu es un menteur tu es trop affreux pour que je te parle. »

 

Quant à la mécréance de doute ; c’est que tu ne sois ni convaincu de sa sincérité ni de son mensonge ; mais tu doutes de lui. Et ce doute ne peut en vérité perdurer sauf si c’est le dédain qui pousse à ne pas prêter attention aux signes prouvant sa sincérité ; tout particulièrement lorsqu’on les réunit car l’aspect convaincant de ces signes sont aussi claire que le soleil en plein jour.

 

Quant à la mécréance d’hypocrisie c’est le fait de faire semblant de le croire de la langue et de refouler le démenti dans le cœur ; ceci est l’hypocrisie majeure. » [Madârij Ous-Sâlikîn 1/337,338]

 

Et toutes ces formes de mécréance n’existent qu’après avoir appris un enseignement du prophète, puis après le démentir ou le refuser, ou en douter ou s’en dédaigner.

 

Ibn Al Qayyim a dit :

الكفر هو جحود ما جاء به الرسول فشرط تحققه بلوغ الرسالة

« La mécréance consiste à rejeter ce qu’a apporté le messager, et donc sa condition d’existence réside en la transmission du message. » [Ahkâm Ahl Ad-Dhimma 2/111]

 

En effet, Allah a dit au sujet de la mécréance par démentit : « Qui est plus injuste que celui qui forge des mensonges contre Allah ou dément la vérité lorsqu’elle lui parvient ? La Géhenne n’est elle pas le refuge des mécréants ? » Sourate 29 verset 68. Démentir la vérité ne peut donc se faire qu’après qu’elle soit parvenue à la personne.

 

Et Allah a dit au sujet de l’orgueil et du refus : « Et lorsque Nous dîmes aux anges : prosternez vous devant Âdam, ils se prosternèrent à l’exception d’Iblîs qui refusa et s’enorgueillit, et fut au nombre des mécréants. » Sourate 2 verset 34. Ce n’est donc qu’après qu’Allah ait ordonné de se prosterner qu’il eut été possible de refuser, par contre avant qu’Allah ne l’ordonne, on ne pouvait pas dire que celui qui ne se prosternait pas refusait d’obéir.



[1]              Il est Yoûsouf Ibn ‘Abdallah Ibn Mouhammad Ibn ‘Abdel Barr  Al Qourtoubî, 368-463 de l’hégire (978-1071 ap. J.C.) Grand savant juriste de tendance Malékite.

[2] Litt. : « La mécréance est celui qui refuse et non celui qui ignore. »

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31 juillet 2011 7 31 /07 /juillet /2011 00:00

Définition de la Foi (Imane)


La Foi, en arabe « Al Îmân » (الإيمان  ) c’est le fait de croire en Allah; en Ses anges, Ses livres; Ses prophètes, au jour dernier et au destin.

 

Elle est composée de deux piliers :

La croyance en ce qu’informent Allah et Son messager avec certitude et sincérité; contrairement à celui qui dément ; celui qui doute et l’hypocrite.

La soumission à leurs commandements avec amour, vénération, humilité et intention.

 

L’imam Barbahârî dit :

والإيمان بأن الإيمان قول وعمل ونية يزيد وينقص يزيد ما شاء الله وينقص حتى لا يبقى منه شيء 

« Il faut croire que la Foi est parole, acte et intention ; elle augmente et diminue, elle augmente comme Allah le veut, et diminue jusqu’à ce qu’il n’en reste rien du tout. » [Charh Sounnah page 27]

 

Ibn Al Qayyim a dit :

فلا بد من قول القلب وقول اللسان وقول القلب: يتضمن من معرفتها والتصديق بها ومعرفة حقيقة ما تضمنته من النفي والإثبات ومعرفة حقيقة الإلهية المنفية عن غير الله المختصة به التي يستحيل ثبوتها لغيره وقيام هذا المعنى بالقلب: علما ومعرفة ويقينا 

« Il faut qu’il y ait la parole du cœur et la parole de la langue ; la parole du cœur inclus de connaitre [le témoignage qu’il n’y a de vrai dieu qu’Allah] et de le confesser, et de connaitre ce qu’il inclut comme infirmation et affirmation, ainsi que de connaitre ce que signifie réellement la divinité que l’on conteste à tout autre qu’Allah ; que seul Allah mérite et qu’il est impossible d’affirmer à un autre que Lui ; et d’accomplir ce qu’il signifie dans le cœur, avec savoir, connaissance et certitude. » [Madârij As-Sâlikîn 1/331]


La Foiinclut donc de savoir :

 

-           Ce que veut dire « il n’y a de vrai dieu qu’Allah »

 

-           Ce que conteste et ce qu’affirme ce témoignage.

 

-           Ce que veut dire le mot « dieu » que l’on conteste pour tout autre qu’Allah.

 

Celui qui ignore l’une de ces choses n’a pas de Foi, car il ignore qui est Allah.

 

Et Ibn Al Qayyim dit aussi :

الايمان قول وعمل والقول قول القلب واللسان والعمل عمل القلب والجوارح وبيان ذلك أن من عرف الله بقلبه ولم يقر بلسانه لم يكن مؤمنا كما قال عن قوم فرعون {وجحدوا بها واستيقنتها أنفسهم} وكما قال عن قوم عاد وقوم صالح {وعادا وثمود وقد تبين لكم من مساكنهم وزين لهم الشيطان أعمالهم فصدهم عن السبيل وكانوا مستبصرين} وقال موسى لفرعون {لقد علمت ما أنزل هؤلاء الا رب السموات والارض بصائر} فهؤلاء حصل قول القلب وهو المعرفة والعلم ولم يكونوا بذلك مؤمنين وكذلك من قال بلسانه ما ليس في قلبه لم يكن بذلك مؤمنا بل كان من المنافقين وكذلك من عرف بقلبه وأقر بلسانه لم يكن بمجرد ذلك مؤمنا حتى يأتى بعمل القلب من الحب والبغض والموالاة والمعاداة فيحب الله ورسوله ويوالى أولياء الله ويعادى أعداءه ويستسلم بقلبه لله وحده وينقاد لمتابعة رسوله وطاعته والتزام شريعته ظاهرا وباطنا واذا فعل ذلك لم يكف في كمال ايمانه حتى يفعل ما امر به 

« La Foi est parole et acte ; or la parole est tant parole du cœur que de la langue, et l’acte et tant acte du cœur que du corps. Et l’explication de cela est que celui qui connait Allah de Son cœur mais n’avoue pas de sa langue, ce n’est pas un croyant ; comme Allah dit du peuple de pharaon « Et ils rejetèrent [les signes] bien qu’en eux même ils avaient certitude [qu’ils venaient d’Allah] » et comme Allah dit au sujet de ‘Âd et de Sâlih : « Et ‘Âd et Thamoûd, il vous est apparu clairement de par les vestiges de leurs habitations ; Satan leur avait embelli leurs œuvres et les a détourné du chemin ; bien qu’ils étaient capables de comprendre la vérité. » Et Moûsâ dit à Pharaon « Et tu sais très bien que Le seul a avoir descendu ces signes est le Seigneur des cieux et de la terre »  Ceux là avaient tous réalisé la parole du cœur ; qui est la connaissance et le savoir ; mais ce simple fait de fit pas d’eux des croyants ; et ainsi celui qui avoue de sa langue ; il n’est pas croyant pour ce simple fait, tant qu’il ne concrétise pas l’acte du cœur comme l’amour et la haine, l’alliance et le désaveu ; en aimant Allah et Son messager et en s’alliant aux alliés d’Allah et en se séparant des ennemis d’Allah ; et en soumettant de son cœur à Allah uniquement et en étant docile au suivit de Son messager et en s’engagent à obéir à Sa loi intérieurement et extérieurement. Dès qu’il accomplit cela ; cela ne suffira pourtant pas à compléter sa Foi tant qu’il n’aura pas accomplis les ordres qui lui ont été donné. » [‘Ouddat As-Sâbirîn page 109]

 

Et il dit :

حقيقة الإيمان مركبة من قول وعمل. والقول قسمان: قول القلب وهو الاعتقاد وقول اللسان وهوالتكلم بكلمة الإسلام, والعمل قسمان: عمل القلب وهو نيته وإخلاصه, وعمل الجوارح, فإذا زالت هذه الأربعة زال الإيمان بكماله وإذا زال تصديق القلب لم تنفع بقية الأجزاء فإن تصديق القلب شرط في اعتقادها وكونها نافعة, وإذا زال عمل القلب مع اعتقاد الصدق فهذا موضع المعركة بين المرجئة و أهل السنة. فأهل السنة مجمعون على زوال الإيمان وأنه لا ينفع التصديق مع انتفاء عمل القلب, وهومحبته وانقياده كما لم ينفع إبليس وفرعون وقومه واليهود والمشركين الذين كانوا يعتقدون صدق الرسول صلى الله عليه وسلم بل ويقرون به سرا وجهرا ويقولون ليس بكاذب ولكن لا نتبعه ولا نؤمن به. فإذا كان الإيمان يزول بزوال عمل القلب فغير مستنكر أن يزول بزوال أعظم أعمال الجوارح ولا سيما إذا كان ملزوما لعدم محبة القلب وانقياده الذي هو ملزوم لعدم التصديق الجازم كما تقدم تقريره فإنه يلزمه من عدم طاعة القلب عدم طاعة الجوارح إذ لو أطاع القلب وانقاد أطاعت الجوارح وانقادت, ويلزم من عدم طاعته وانقياده عدم التصديق المستلزم للطاعة وهو حقيقة الإيمان, فإن الإيمان ليس مجرد التصديق كما تقدم بيانه وإنما هو التصديق المستلزم للطاعة والانقياد 

« La Foi réelle est composée de paroles et d’actes. Or la parole se réparti en deux endroits ; la parole du cœur qui consiste en la conviction ; et la parole de la langue qui consiste à prononcer le témoignage de l’Islam. Et de même les actes se répartissent en deux endroits : l’acte du cœur qui est l’intention et la consécration ; et l’acte du corps.

Lorsque ces 4 éléments disparaissent ; la Foi disparaît totalement. Et lorsque la croyance du cœur disparaît alors les autres éléments ne servent absolument à rien car c’est sur cette croyance que repose la conviction en le reste des composants de la Foi ainsi que leur utilité. Et lorsque l’acte du cœur disparaît sans que ne disparaissent la conviction et la croyance : ceci est ce qui marqua la dispute entre les [hérétiques] Mourji’a et les adeptes de la Sounna.

En effet ; les adeptes de la Sounna sont tous d’accord pour dire que [la disparition de l’acte du cœur] fait cesser totalement la Foi et que le fait de croire en la vérité ne sert a rien lorsque l’acte du cœur, qui est l’amour et la soumission, disparait, tout comme [la croyance] ne servit en rien à Iblîs ; ni à Pharaon et son peuple, ni aux juifs ni aux idolâtres qui croyaient que le messager avait raison -qu’Allah le bénisse et le salue- ils l’admettaient d’ailleurs que ce soit en secret ou publiquement ; et ils disaient « Il n’est pas un menteur mais nous ne le suivons pas et nous n’avons pas foi en lui. »

Et donc, si la Foi cesse lorsque cesse l’acte du cœur ; il n’est alors pas étonnant que la Foi cesse lorsque cessent les plus grands actes du corps, en particulier lorsque ces actes entrainent forcément l’absence d’amour et de soumission du cœur ; dont l’absence est causée par l’absence de conviction ferme comme nous l’avions déjà énoncé.

En effet ; la non-obéissance du cœur entraine inévitablement la non-obéissance du corps, car si le cœur obéit et se soumet ; le corps obéit et se soumet alors aussi. Et la non-obéissance [du cœur] et son insoumission entrainent inévitablement l’incertitude dans la croyance ; car [la croyance ferme] entraine inévitablement l’obéissance or ceci est la Foi réelle.

La Foi n’est pas le simple fait de croire ; comme nous venons de le démontrer; mais [la Foi] c’est la croyance qui entraine inévitablement l’obéissance et la docilité. » [As Salât wa Ahkâm Târikiha page 56]

 

Après ces explications, nous comprenons que la Foi est donc parole et acte et que ces derniers sont de deux sortes : parole du cœur et de la langue, acte du cœur et du corps.

 

La parole du cœur ; c’est la croyance, et la clé de la croyance est la connaissance. Ça veut dire qu’il est impossible de croire en quelque chose dont on ignore l’existence ou la réalité. Ainsi, connaître Allah et Son Unicité sont la clé de la Foi : il ne peut en aucune circonstance exister la moindre Foi dans un cœur qui ignore l’Unicité d’Allah.


Connaître Allah est un fondement de la Foi, sans lequel la Foi ne peut exister, contrairement au fait de connaître les lois prescrites par Allah : il est possible d’avoir Foi en Allah avant d’avoir été informé de Ses lois comme ce fut le cas du prophète avant qu’Allah ne lui fasse la révélation, ainsi que Zayd Ibn ‘Amr Ibn Noufayl, ‘Amr Ibn ‘Abasah As-Soulamî, Abou Darr, et les autres monothéistes qui vivaient parmi les païens de Qoraych à la Mecque : ils avaient Foi en Allah et étaient musulman, malgré qu’aucune loi d’Allah ne leur était parvenue.

 

L’imâm Mouhammad Ibn Naçr Al Marwazî[1]dit (soit bien attentif à l’extrait qui va suivre) :

وَلَمَّا كَانَ الْعِلْمُ بِاَللَّهِ إيمَانًا وَالْجَهْلُ بِهِ كُفْرًا وَكَانَ الْعَمَلُ بِالْفَرَائِضِ إيمَانًا وَالْجَهْلُ بِهَا قَبْلَ نُزُولِهَا لَيْسَ بِكُفْرِ لِأَنَّ أَصْحَابَ رَسُولِ اللَّهِ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ قَدْ أَقَرُّوا بِاَللَّهِ أَوَّلَ مَا بَعَثَ اللَّهُ رَسُولَهُ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ إلَيْهِمْ وَلَمْ يَعْلَمُوا الْفَرَائِضَ الَّتِي اُفْتُرِضَتْ عَلَيْهِمْ بَعْدَ ذَلِكَ فَلَمْ يَكُنْ جَهْلُهُمْ بِذَلِكَ كُفْرًا ثُمَّ أَنْزَلَ اللَّهُ عَلَيْهِمْ الْفَرَائِضَ فَكَانَ إقْرَارُهُمْ بِهَا وَالْقِيَامُ بِهَا إيمَانًا وَإِنَّمَا يَكْفُرُ مَنْ جَحَدَهَا لِتَكْذِيبِهِ خَبَرَ اللَّهِ ؛ وَلَوْ لَمْ يَأْتِ خَبَرٌ مِنْ اللَّهِ مَا كَانَ بِجَهْلِهَا كَافِرًا وَبَعْدَ مَجِيءِ الْخَبَرِ مَنْ لَمْ يَسْمَعْ بِالْخَبَرِ مِنْ الْمُسْلِمِينَ لَمْ يَكُنْ بِجَهْلِهَا كَافِرًا وَالْجَهْلُ بِاَللَّهِ فِي كُلِّ حَالٍ كُفْرٌ قَبْلَ الْخَبَرِ وَبَعْدَ الْخَبَرِ 

« A partir du moment où connaître Allah est Foi, alors ignorer Allah est mécréance. Et la pratique des obligations religieuses est de la Foi, alors que les ignorer avant qu’elles ne soient révélées n’est pas de la mécréance[2] vu que les compagnons du messager d’Allah, qu’Allah le bénisse et le salue, eurent Foi en Allah dès le début qu’Allah leur envoya Son messager alors qu’ils ne connaissaient pas les obligations qui leur furent prescrites plus tard, et ignorer ces obligations ne fut pas une mécréance de leur part. Ensuite, Allah révéla les obligations, alors leur Foi en ces obligations fut leur acceptation et leur mise en pratique constante. Et celui qui mécroit en ces obligations n’est autre que celui qui les rejette pour avoir démentit l’information d’Allah. Mais si l’information d’Allah n’est pas parvenue : celui qui l’ignore n’est pas mécréant pour son ignorance, et une fois que l’information est transmise  mais que certains ne l’ont pas encore entendu parmi les musulmans : ils ne sont pas mécréants pour leur ignorance. Par contre ignorer  [l’Unicité] d’Allah est de la mécréancedans tous les cas que ce soit avant l’information ou après. » [Mentionné par Ibn Taymiya, voir Majmoû3 Al Fatâwâ 7/325]


Al Marwazî nota donc une différence entre :

 

-           Ignorer Allah [c'est-à-dire Son existence et Son Unicité]

 

-           Ignorer les obligations et interdictions prescrites par Allah, tout en connaissant Allah.

 

Nous pouvons mettre ceci en évidence en mentionnant les musulmans qui vivaient parmi le peuple de Qouraych avant que le prophète ne soit reçoive la révélation : ils ignoraient l’obligation de 5 prières quotidiennes, du jeûne du Ramadan, ainsi que les autres rites de l’Islam car Allah ne l’avait pas encore enseigné à ce peuple et donc il leur était impossible de les deviner, mais ils étaient musulmans car ils avaient Foi en l’Unicité d’Allah et en la fausseté du culte d’un autre que Lui, et en la mécréance des païens, et avaient Foi aux prophètes envoyés par Allah qui sont les transmetteurs de la volonté d’Allah, et détestaient le culte d’un autre qu’Allah. Ainsi, cette Foi en la base de l’Islam leur était suffisante pour être des musulmans dans ce genre de situation.

 

Et il leur aurait été impossible d’avoir Foi aux obligations et interdictions avant qu’Allah n’envoi le prophète pour les enseigner. Ibn Al Qayyim dit : 

والإيمان هو تصديق الرسول فيما أخبر وطاعته فيما أمر وهذا أيضا مشروط ببلوغ الرسالة 

« La Foi consiste à croire le messager dans ce qu’il informe et à lui obéir dans ce qu’il ordonne, or ceci aussi ne peut exister qu’à condition que le message soit transmit. » Fin de citation. [Ahkâm Ahl Ad-Dhimma 2/111]

 

Par contre s’ils avaient adoré les idoles, ou cru en la validité de leur culte, ou aimé ceux qui les adorent ils n’auraient pas été musulmans et n’auraient pas eu de Foi.

 

Quant à ceux qui donnent des associés à Allah et ignorent qu’Il est unique ; sans qu’ils n’aient été avertis par un prophète : ceux-là sont les gens de la rupture [Al Fatrah.]

Ibn Al Qayyim en a parlé en ces termes :

الطبقة الرابعة عشرة: قوم لا طاعة لهم ولا معصية، ولا كفر ولا إيمان. وهؤلاء أصناف: منهم من لم تبلغه الدعوة بحال ولا سمع لها بخبر، ومنهم المجنون الذى لا يعقل شيئاً ولا يميز، ومنهم الأصم الذى لا يسمع شيئاً أبداً، ومنهم أطفال المشركين الذين ماتوا قبل أن يميزوا شيئاً. 

« Le 14ième groupe, ce sont des gens qui n’ont ni obéit ni désobéit, qui n’ont ni mécréance ni Foi, et ceux-ci sont de plusieurs sortes : ceux qui n’ont absolument pas été atteint par l’appel et qui n’a jamais entendu le moindre renseignement ; comme le fou qui n’a pas de raison ni de discernement ; le sourd qui n’a jamais rien entendu ; et les enfants des idolâtres qui sont morts avant de pouvoir distinguer le vrai du faux… » [Tarîq Al Hijratayn page 387]


Ibn Qayyim défini cette catégorie comme étant des gens qui n’ont ni mécréance ni Foi, ni obéissance ni désobéissance. Ceci car la Foi consiste à croire aux d’Allah et à accepter Ses ordres, et la mécréance consiste à rejeter cela. La Foi comme la Mécréance ne peuvent donc exister qu’après la transmission du message.

 

Et de même : l’obéissance consiste à se conformer à un ordre volontairement ; et la désobéissance consiste à contredire l’ordre, or tous deux dépendent de la transmission de l’ordre en soit. Si aucun ordre n’est transmit alors il n’y a ni obéissance ni désobéissance.

 

Mais lorsqu’un cœur a Foi en Allah : il a alors l’intention de croire en tout ce qui lui parviendra comme annonce, et d’accepter tout ce qui lui parviendra comme ordre. Alors que celui qui n’a pas de Foi : soit il ne se préoccupe même pas de savoir s’il a oui ou non à obéir à Allah, ou pire encore il est de nature rebelle contre Allah et refuse d’avance de se soumettre à Lui.


Ainsi ; celui qui ignore que seul Allah mérite d’être adoré et qui n’a jamais été avertit par le message d’un prophète, on ne dira ni qu’il a Foi en l’Unicité d’Allah, ni qu’il l’a rejeté. Celui qui ignore qu’Allah a interdit de boire du vin, et qu’il n’a jamais été avertit par le message du prophète on ne dira ni qu’il a Foi en l’interdiction du vin, ni qu’il l’a rejeté, etc.

 

La Foi n’est valide que si elle se compose de parole et d’acte


·          Règle : La Foi du cœur provoque automatiquement la pratique du corps de tout homme capable physiquement de pratiquer.


De ces règles nous savons que lorsqu’un homme ne pratique rien du tout de son corps alors qu’il connaît ses obligations et en est capable ; il est impossible qu’il soit croyant dans son cœur ; et nous allons maintenant énoncer ce que les savants ont dit à ce sujet :

Ibn Taymiya dit :

الإيمان و إن كان يتضمن التصديق فليس هو مجرد التصديق و إنما هو الإقرار و الطمأنينة و ذلك لأن التصديق إنما يعرض للخبر فقط فأما الأمر فليس فيه تصديق من حيث هو أمر و كلام الله خبر و أمر فالخبر يستوجب تصديق المخبر و الأمر يستوجب الانقياد و الاستسلام و هو عمل في القلب جماعه الخضوع و الانقياد للأمر و إن لم يفعل المأمور به فإذا قوبل الخبر بالتصديق و الأمر بالانقياد فقد حصل أصل الإيمان في القلب و هو الطمأنينة و الإقرار 

« La Foi, bien qu’elle soit composée de la confession, ce n’est pourtant pas le simple fait de confesser la vérité, c’est aussi l’acceptation et la sérénité. Ceci car la confession est en rapport avec les renseignements uniquement, alors que les commandements, eux, ne sont pas concerné par la confession vu qu’il s’agit de commandement. Et la parole d’Allah est composée de renseignements et de commandements : on répond aux renseignements par la confession, et on répond aux commandements par la docilité et la soumission, qui sont l’acte du cœur : c’est l’assemblement de la soumission et la docilité aux commandements. Et même si on ne pratique pas physiquement ce commandement ; à partir du moment où les renseignements sont acceptés par confession et que les ordres sont acceptés par soumission : la base de la Foi est alors établis dans le cœur, qui est la sérénité et l’acceptation. » [Sârim Al Masloûl page 519]


Donc, avoir Foi en les commandements d’Allah, ce n’est pas le simple fait d’admettre que ce commandement vient d’Allah ni d’avouer que c’est la meilleure des religions ; ni d’avouer qu’il est interdit de l’abandonner… Rien de tout ceci ne fait naître la Foi dans le cœur tant que ce n’est pas accompagné de la soumission et à la docilité du cœur : Il faut avoir l’intention et l’envie obéir, même s’il arrive de ne pas accomplir ce vœu d’obéissance ; par incapacité physique ou par faiblesse et la paresse ; tant que la volonté d’obéir et l’amour des commandements sont encrés dans le cœur.

 

Voici les citations où Ibn Taymiya confirme ce principe :


1)        Majmou’ Fatawa 7/188

والإرادة التامة مع القدرة تستلزم الفعل، فيمتنع أن يكون الإنسان محباً للّه ورسوله، مريداً لما يحبه اللّه ورسوله إرادة جازمة، مع قدرته على ذلك وهو لا يفعله، فإذا لم يتكلم الإنسان بالإيمان مع قدرته، دل على أنه ليس في قلبه الإيمان الواجب الذي فرضه اللّه عليه‏.  

« La volonté totale réunie avec la capacité physique ne peuvent être séparés de l’action : Il est en effet impossible qu’un homme aime Allah et Son messager, et désir ce qu’Allah et Son messager aiment -d’une volonté persuadée, en étant capable de l’accomplir-  puis ne le fait pas. Lorsque l’homme ne déclare pas sa Foi alors qu’il en est capable, cela prouve qu’il n’y a pas, dans son cœur, cette Foi obligatoire qu’Allah a exigée de lui. » Fin de citation.


2)       Majmoû‘ Fatâwâ 7/221 :

وَالْقُرْآنُ يُبَيِّنُ أَنَّ إيمَانَ الْقَلْبِ يَسْتَلْزِمُ الْعَمَلَ الظَّاهِرَ بِحَسَبِهِ كَقَوْلِهِ تَعَالَى . { وَيَقُولُونَ آمَنَّا بِاللَّهِ وَبِالرَّسُولِ وَأَطَعْنَا ثُمَّ يَتَوَلَّى فَرِيقٌ مِنْهُمْ مِنْ بَعْدِ ذَلِكَ وَمَا أُولَئِكَ بِالْمُؤْمِنِينَ } { وَإِذَا دُعُوا إلَى اللَّهِ وَرَسُولِهِ لِيَحْكُمَ بَيْنَهُمْ إذَا فَرِيقٌ مِنْهُمْ مُعْرِضُونَ } { وَإِنْ يَكُنْ لَهُمُ الْحَقُّ يَأْتُوا إلَيْهِ مُذْعِنِينَ } إلَى قَوْلِهِ : { إنَّمَا كَانَ قَوْلَ الْمُؤْمِنِينَ إذَا دُعُوا إلَى اللَّهِ وَرَسُولِهِ لِيَحْكُمَ بَيْنَهُمْ أَنْ يَقُولُوا سَمِعْنَا وَأَطَعْنَا وَأُولَئِكَ هُمُ الْمُفْلِحُونَ } فَنَفَى الْإِيمَانَ عَمَّنْ تَوَلَّى عَنْ طَاعَةِ الرَّسُولِ وَأَخْبَرَ أَنَّ الْمُؤْمِنِينَ إذَا دُعُوا إلَى اللَّهِ وَرَسُولِهِ لِيَحْكُمَ بَيْنَهُمْ سَمِعُوا وَأَطَاعُوا ؛ فَبَيَّنَ أَنَّ هَذَا مِنْ لَوَازِمِ الْإِيمَانِ .

  « Et le Coran expose que la Foi du cœur est relativement inséparable de la pratique du corps ; comme dans le verset où Allah dit « 47] Et ils disent: "Nous croyons en Allah et au messager et nous obéissons". Puis après cela, une partie d'entre eux fait volte-face. Ce ne sont point ceux-là les croyants.  [48] Et quand on les appelle vers Allah et Son messager pour que celui-ci juge parmi eux, voilà que quelques-uns d'entre eux s'éloignent.  [49] Mais s'ils ont le droit en leur faveur, ils viennent à lui, soumis. » jusqu’à ce qu’Allah dise « La seule parole des croyants, quand on les appelle vers Allah et Son messager, pour que celui-ci juge parmi eux, est: "Nous avons entendu et nous avons obéi". Et voilà ceux qui réussissent. » Allah a donc nié la Foi de quiconque renonce à l’obéissance envers le messager, et annonça que lorsque les croyants sont incité au recours à Allah et Son messager pour trancher de leur litige, ils écoutent et obéissent, et Il exposa que ceci est l’effet provoqué par la Foi. »


3)       Majmoû‘ Fatâwâ 7/526 :

فإن من صدق الرسول وأبغضه وعاداه بقلبه وبدنه فهو كافر قطعًا بالضرورة، وإن أدخلوا أعمال القلوب في الإيمان أخطؤوا أيضًا لامتناع قيام الإيمان بالقلب من غير حركة بدن‏.‏ 

« Quiconque admet que le Messager dit la vérité mais le déteste, fait rupture avec lui de son cœur et de son corps: il est catégoriquement et forcément mécréant. Et s’ils [les Mourji’a] incluent les actes du cœur dans la Foi [sans les actes extérieurs] alors ils se trompent également, car il est impossible que la foi s’établisse dans le cœur sans mouvement du corps. »


4)       Majmoû‘ Fatâwâ 7/582 :

وإذا نقصت الأعمال الظاهرة الواجبة كان ذلك لنقص ما في القلب من الإيمان، فلا يتصور مع كمال الإيمان الواجب الذي في القلب أن تعدم الأعمال الظاهرة الواجبة، بل يلزم من وجود هذا كاملاً وجود هذا كاملاً، كما يلزم من نقص هذا نقص هذا؛ إذ تقدير إيمان تام في القلب بلا ظاهر من قول وعمل كتقدير موجب تام بلا موجبه، وعلة تامة بلا معلولها، وهذا ممتنع‏.‏

« Lorsque la pratique des actes obligatoires extérieurs diminue, c’est à cause d’une diminution de Foi dans le cœur. En effet, on ne peut imaginer que la Foi obligatoire du cœur soit parfaite alors que les actes obligatoires extérieurs sont absents. Au contraire, lorsque l’un est parfait, cela cause la perfection de l’autre. De même, la diminution de l’un a pour effet la diminution de l’autre, vu que considérer une Foi valable dans le cœur sans parole ni acte extérieur, c’est comme considérer une cause valable sans effet, ou une cause valable sans conséquence, et c’est impossible…»


5)      Majmoû‘ Fatâwâ  7/611 :

ومن الممتنع أن يكون الرجل مؤمنا إيمانا ثابتا في قلبه، بأن الله فرض عليه الصلاة والزكاة والصيام والحج ويعيش دهره لا يسجد لله سجدة، ولا يصوم من رمضان، ولا يؤدي لله زكاة، ولا يحج إلى بيته، فهذا ممتنع، ولا يصدر هذا إلا مع نفاق في القلب وزندقة، لا مع إيمان صحيح؛ ولهذا إنما يصف سبحانه بالامتناع من السجود الكفار كقوله‏:‏‏ {‏يَوْمَ يُكْشَفُ عَن سَاقٍ وَيُدْعَوْنَ إِلَى السُّجُودِ فَلَا يَسْتَطِيعُونَ خَاشِعَةً أَبْصَارُهُمْ تَرْهَقُهُمْ ذِلَّةٌ وَقَدْ كَانُوا يُدْعَوْنَ إِلَى السُّجُودِ وَهُمْ سَالِمُونَ‏}‏ ‏[‏القلم‏:‏ 42، 43‏]

« Et il est impossible qu’un homme ait une Foi affirmée dans son cœur qu’Allah lui a imposé là prière, la Zakât, le jeûne et le Hajj, et qu’il vive son existence sans se prosterner du tout, ni jeûner un Ramadan, ni donner une seul Zakât, ni faire un seul pèlerinage, ceci est impossible et ne provient qu’avec l’hypocrisie du cœur et la perfidie (Zandaqa) et non pas avec un Foi valable, ce pourquoi Allah soubhânah a décrit ceux qui refusent de se prosterner parmi les mécréants « Le jour où un tibia sera découvert et qu’on les invitera à se prosterner, mais ils ne le pourront pas… » Sourate 68 versets 42, 43. » »


6)      Majmoû‘ Fatâwâ  7/615, 616 :

وَلَا يُتَصَوَّرُ فِي الْعَادَةِ أَنَّ رَجُلًا يَكُونُ مُؤْمِنًا بِقَلْبِهِ مُقِرًّا بِأَنَّ اللَّهَ أَوْجَبَ عَلَيْهِ الصَّلَاةَ مُلْتَزِمًا لِشَرِيعَةِ النَّبِيِّ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ وَمَا جَاءَ بِهِ يَأْمُرُهُ وَلِيُّ الْأَمْرِ بِالصَّلَاةِ فَيَمْتَنِعُ حَتَّى يُقْتَلَ وَيَكُونُ مَعَ ذَلِكَ مُؤْمِنًا فِي الْبَاطِنِ قَطُّ لَا يَكُونُ إلَّا كَافِرًا وَلَوْ قَالَ أَنَا مُقِرٌّ بِوُجُوبِهَا غَيْرَ أَنِّي لَا أَفْعَلُهَا كَانَ هَذَا الْقَوْلُ مَعَ هَذِهِ الْحَالِ كَذِبًا مِنْهُ كَمَا لَوْ أَخَذَ يُلْقِي الْمُصْحَفَ فِي الْحَشِّ وَيَقُولُ أَشْهَدُ أَنَّ مَا فِيهِ كَلَامَ اللَّهِ أَوْ جَعَلَ يَقْتُلُ نَبِيًّا مِنْ الْأَنْبِيَاءِ وَيَقُولُ أَشْهَدُ أَنَّهُ رَسُولُ اللَّهِ وَنَحْوَ ذَلِكَ مِنْ الْأَفْعَالِ الَّتِي تُنَافِي إيمَانَ الْقَلْبِ فَإِذَا قَالَ أَنَا مُؤْمِنٌ بِقَلْبِي مَعَ هَذِهِ الْحَالِ كَانَ كَاذِبًا فِيمَا أَظْهَرَهُ مِنْ الْقَوْلِ . فَهَذَا الْمَوْضِعُ يَنْبَغِي تَدَبُّرُهُ فَمَنْ عَرَفَ ارْتِبَاطَ الظَّاهِرِ بِالْبَاطِنِ زَالَتْ عَنْهُ الشُّبْهَةُ فِي هَذَا الْبَابِ وَعَلِمَ أَنَّ مَنْ قَالَ مِنْ الْفُقَهَاءِ أَنَّهُ إذَا أَقَرَّ بِالْوُجُوبِ وَامْتَنَعَ عَنْ الْفِعْلِ لَا يُقْتَلُ أَوْ يُقْتَلُ مَعَ إسْلَامِهِ ؛ فَإِنَّهُ دَخَلَتْ عَلَيْهِ الشُّبْهَةُ الَّتِي دَخَلَتْ عَلَى الْمُرْجِئَةِ وَالْجَهْمِيَّة وَاَلَّتِي دَخَلَتْ عَلَى مَنْ جَعَلَ الْإِرَادَةَ الْجَازِمَةَ مَعَ الْقُدْرَةِ التَّامَّةِ لَا يَكُونُ بِهَا شَيْءٌ مِنْ الْفِعْلِ وَلِهَذَا كَانَ الْمُمْتَنِعُونَ مِنْ قَتْلِ هَذَا مِنْ الْفُقَهَاءِ بَنَوْهُ عَلَى قَوْلِهِمْ فِي " مَسْأَلَةِ الْإِيمَانِ " وَأَنَّ الْأَعْمَالَ لَيْسَتْ مِنْ الْإِيمَانِ وَقَدْ تَقَدَّمَ أَنَّ جِنْسَ الْأَعْمَالِ مِنْ لَوَازِمِ إيمَانِ الْقَلْبِ وَأَنَّ إيمَانَ الْقَلْبِ التَّامِّ بِدُونِ شَيْءٍ مِنْ الْأَعْمَالِ الظَّاهِرَةِ مُمْتَنِعٌ سَوَاءٌ جَعَلَ الظَّاهِرَ مِنْ لَوَازِمِ الْإِيمَانِ أَوْ جُزْءًا مِنْ الْإِيمَانِ كَمَا تَقَدَّمَ بَيَانُهُ .

« Il est normalement inimaginable qu’un homme ait Foi, dans son cœur, qu’Allah exige de lui d’accomplir la prière, d’admettre cela et d’adopter la Loi du prophète, qu’Allah le bénisse et le salue, ainsi que ses enseignements, puis qu’ensuite le détenteur d’autorité lui ordonne de prier, et qu’il refuse d’obéir jusqu’à ce qu’il soit exécuté ; tout en ayant en même temps la Foi dans le cœur ?! Une telle personne ne peut être que mécréante ! Et s’il dit « J’admet qu’elle est obligatoire, sauf que je ne la fait pas » cette prétention ainsi dite, n’est autre qu’un mensonge de sa part ; tout comme lorsque quelqu’un prend un Coran et le jette dans les ordures puis il prétend « Je suis témoins que ce qui s’y trouve est la parole d’Allah » ou qu’il tue un prophète puis dit « Je suis témoins que cet homme est le messager d’Allah » et  les actes comme ça, qui invalident la Foi du cœur. Lorsqu’un homme dit « J’ai la Foi dans mon cœur » dans ce genre de situations ; c’est un menteur de par ce qu’il a exprimé comme propos. 

Ce sujet, il convient d’y réfléchir : celui qui connait ce lien qu’il existe entre le corps et le cœur, alors toutes les ambigüités à ce sujet cesseront, et il saura alors que les juristes qui furent d’avis que celui qui admet l’obligation [de la prière] et refuse de la pratiquer ne doit pas être condamné à mort, ou alors qu’il doit l’être mais en tant que musulman et [non en tant qu’apostat ;] ces juristes là sont imprégnés des mêmes ambigüités que les Mourji’a et les Jahmiya, et des mêmes ambiguïtés que ceux qui disent que la volonté ferme accompagnée de la capacité totale ne cause aucun acte. C’est pour ça que les juristes qui refusent de le condamner à mort ont basé leur avis sur leur tendance, concernant la question de la Foi, qui est que les actes ne font pas partie de la Foi. Et comme nous l’avons déjà dit : La pratique[3] est inséparable de la Foi du cœur. Or, une Foi valide dans le cœur sans actes apparents sur le corps est une chose impossible ;  même si on dit que les actes apparents sont un effet de la Foi ou une partie de la Foi ; c’est la même chose ; comme nous l’avons expliqué précédemment. »


7)      Majmoû‘ Al Fatâwâ 22/49 :

فَمَنْ كَانَ مُصِرًّا عَلَى تَرْكِهَا حَتَّى يَمُوتَ لَا يَسْجُدُ لِلَّهِ سَجْدَةً قَطُّ ، فَهَذَا لَا يَكُونُ قَطُّ مُسْلِمًا مُقِرًّا بِوُجُوبِهَا ، فَإِنَّ اعْتِقَادَ الْوُجُوبِ ، وَاعْتِقَادَ أَنَّ تَارِكَهَا يَسْتَحِقُّ الْقَتْلَ هَذَا دَاعٍ تَامٌّ إلَى فِعْلِهَا ، وَالدَّاعِي مَعَ الْقُدْرَةِ يُوجِبُ وُجُودَ الْمَقْدُورِ ، فَإِذَا كَانَ قَادِرًا وَلَمْ يَفْعَلْ قَطُّ عُلِمَ أَنَّ الدَّاعِيَ فِي حَقِّهِ لَمْ يُوجَدْ . وَالِاعْتِقَادُ التَّامُّ لِعِقَابِ التَّارِكِ بَاعِثٌ عَلَى الْفِعْلِ ، لَكِنَّ هَذَا قَدْ يُعَارِضُهُ أَحْيَانًا أُمُورٌ تُوجِبُ تَأْخِيرَهَا وَتَرْكَ بَعْضِ وَاجِبَاتِهَا ، وَتَفْوِيتِهَا أَحْيَانًا . فَأَمَّا مَنْ كَانَ مُصِرًّا عَلَى تَرْكِهَا لَا يُصَلِّي قَطُّ ، وَيَمُوتُ عَلَى هَذَا الْإِصْرَارِ وَالتَّرْكِ فَهَذَا لَا يَكُونُ مُسْلِمًا

 « Celui qui l’abandonne [la prière] constamment jusqu’à ce qu’il meurt sans se prosterner du tout pour Allah ; celui-là ne peut en aucun cas être un musulman qui admet qu’elle est obligatoire. Car avoir conviction de l’obligation, et avoir conviction que celui qui l’abandonne mérite la peine de mort : ceci motivera parfaitement à l’accomplir ; et la motivation réunie à la capacité physique implique la présence de ce qu’on est capable de faire. S’il est capable de la faire, et ne la fait pas du tout : on saura alors qu’il n’a aucune motivation.[4] Et la conviction totale que celui qui abandonne la prière sera châtié pousse à la pratiquer. Cela dit, il se peut que, parfois, certaines choses lui fassent obstacle, ce qui l’amène à la retarder et à abandonner certaines obligations dans la prière, ou de l’abandonner de temps en temps. Mais pour ce qui est de celui qui l’abandonne constamment et ne prie pas du tout, et meurt ainsi, celui-là n’est pas musulman. »

Après ces citations, (et il y a encore d’autres passages qui confirment ce fondement) nous apprenons qu’Ibn Taymiya considère impossible d’avoir une Foi correcte dans le cœur sans qu’il n’y ait de suivit du corps, par la pratique extérieure, lorsqu’on a la capacité physique de le faire. Ceci car il considère la Foi du cœur comme une cause provoquant la pratique ; et, par conséquent, considère que la Foi du cœur et la pratique du corps sont inséparables. De même, celui qui ne pratique rien de son corps alors qu’il en est capable, n’a forcément aucune Foi dans le cœur.

 

Points à retenir :


Ø  La Foi est composée d’une racine, qui est la connaissance et la soumission.

Ø 

La Foi du cœur et la capacité physique provoquent automatiquement la pratique du corps. La disparition totale de la pratique du corps prouve la disparition totale de la Foi du cœur.

Ø  Celui qui prétend que la Foi du cœur peut exister sans pratique du corps même lorsqu’on est capable de pratiquer est un Mourjî’.



[1]              Imâm de Ahl Sounna, Imâm du Hadîth de son époque selon Al Hâkim. D’après Ibn Hazm, Mouhammad Ibn Naçr Al Mawrazî est le plus savant au sujet des unanimités et des divergences qui ait existé après les compagnons du prophète. [202-294 de l’hégire, 817-906 ap. J.C.]

[2] Remarque la différence notée entre ignorer Allah et ignorer les obligations religieuses.

[3] La Race des actes (Jins Al A’mâl) est une expression qui désigne le minimum de l’acte pour pouvoir concrétiser la Foi en Allah et Son messager. Comme vous pouvez le constater : ce n’est pas Safar Al Hawalî qui a inventé cette expression ; comme le prétendent les pseudos salafis !

[4] Ici, Ibn Taymiya déduit une règle générale qui n’est pas valable uniquement pour la question de la prière, mais pour toute chose dans l’Islam, et c’est cette règle générale qui lui sert d‘argument sur la question de la prière, et la preuve que cette règle n’est pas exclusive à la prière, c’est qu’Ibn Taymiya l’a utilisé aussi concernant le fait de prononcer l’attestation de la Foi 7/188 et le fait d’obéir physiquement au jugement du messager lors des litiges 7/221.

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30 juillet 2011 6 30 /07 /juillet /2011 23:57

Définition du Shirk (polythéisme)


Dans la langue arabe, Chirk veut dire associer, Ibn Mandhoûr[1] dit :

شرك الشِّرْكَةُ والشَّرِكة سواء مخالطة الشريكين يقال اشترَكنا بمعنى تَشارَكنا وقد اشترك الرجلان وتَشارَكا وشارَك أَحدُهما الآخر 

« Chirk, Chirkah, Charikah ; mélange entre deux associés, on dit « Ichtaraka » pour dire s’associer, ont dit aussi « deux hommes se sont « Ichtarak » ou encore « Tachârak » ou encore « Châraka » pour dire : se sont associé l’un à l’autre. » [Lisân Al 3Arab 10/448]

 

Mais Allah désigne par le Chirk : le contraire de l’Islam, ce qui signifie : Mettre à égalité avec Allah un autre qu’Allah dans la Seigneurie ou la Divinité par un acte, une parole ou une conviction.


Le prophète –qu’Allah le bénisse et le salue- a dit : « Le pire des péchés est que tu donnes à Allah un égal alors qu’Il t’a créé. » [Rapporté par Al Boukhârî et Mouslim]

 

Ibn Taymiya dit :

اعْلَمْ رَحِمَكَ اللَّهُ أَنَّ الشِّرْكَ بِاَللَّهِ أَعْظَمُ ذَنْبٍ عُصِيَ اللَّهُ بِهِ . قَالَ اللَّهُ تَعَالَى : { إنَّ اللَّهَ لَا يَغْفِرُ أَنْ يُشْرَكَ بِهِ وَيَغْفِرُ مَا دُونَ ذَلِكَ لِمَنْ يَشَاءُ } وَفِي الصَّحِيحَيْنِ أَنَّهُ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ { سُئِلَ : أَيُّ الذَّنْبِ أَعْظَمُ ؟ . قَالَ : أَنْ تَجْعَلَ لِلَّهِ نِدًّا وَهُوَ خَلَقَكَ } . وَالنِّدُّ الْمِثْلُ . قَالَ تَعَالَى : { فَلَا تَجْعَلُوا لِلَّهِ أَنْدَادًا وَأَنْتُمْ تَعْلَمُونَ } . وَقَالَ تَعَالَى : { وَجَعَلَ لِلَّهِ أَنْدَادًا لِيُضِلَّ عَنْ سَبِيلِهِ قُلْ تَمَتَّعْ بِكُفْرِكَ قَلِيلًا إنَّكَ مِنْ أَصْحَابِ النَّارِ } . فَمَنْ جَعَلَ لِلَّهِ نِدًّا مِنْ خَلْقِهِ فِيمَا يَسْتَحِقُّهُ عَزَّ وَجَلَّ مِنْ الْإِلَهِيَّةِ وَالرُّبُوبِيَّةِ فَقَدْ كَفَرَ بِإِجْمَاعِ الْأُمَّةِ 

« Sache, qu’Allah te fasse miséricorde, que le pire des péchés par lequel on désobéit à Allah c’est en donnant un associé à Allah. Allah a dit « Certes, Allah ne pardonne pas qu’on Lui donne un associé, et Il pardonne ce qui est autre que cela à qui Il veut » et dans les deux recueils authentique il fut rapporté que le prophète fut interrogé au sujet du pire des péchés ? Il dit « que tu donnes un égal à Allah alors qu’Il t’a créé. » Et « l’égal » c'est-à-dire « le semblable » et Allah a dit « Ne donnez pas d’égaux à Allah alors que vous savez » et Allah a dit « Et il a donné des égaux à Allah pour égaré de Son sentier, dit « amuse toi un court instant avec ta mécréance, tu est certes parmi les gens du Feu » Et donc, celui qui place une créature à l’égale d’Allah dans ce qui n’appartient qu’à Allah, dans la Divinité ou la Seigneurie, il est mécréant à l’unanimité de la communauté [musulmane]. » [Majmoû‘ Al Fatâwâ 1/88]

 

Exemples :

Ø   Attribuer à une créature un droit que seul Allah mérite ; comme l’adoration, l’invocation, l’offrande…etc. Ceci est « Chirk Al Ouloûhya »


Comme par exemple : accorder à un autre qu’Allah une offrande, un sacrifice, la prière, l’invocation etc.

 

Ø   Attribuer à une créature une Fonction qui ne revient qu’à Allah seul ; comme le pouvoir de créer à partir du néant, de donner la vie et donner la mort, d’interdire et permettre, de faire des lois, de trancher des litiges ; de connaître le future et les secrets cachés dans les cœurs, d’exaucer les prières…etc. Ceci est « Chirk Ar Rouboubiya »

 

Comme par exemple : Donner à un autre qu’Allah le pouvoir de connaître l’avenir, de guérisseur, de créateur, de pourvoyeur, de donneur de vie ou de mort, de législateur etc.

 

Ø   S’attribuer à soi-même un pouvoir un ou droit qui n’appartient qu’à Allah.

 

Comme par exemple : se prétendre à soi-même le pouvoir de créer, de donner la vie et la mort, de prédire l’avenir, de légiférer, d’être invoquer, d’être adorer, de trancher des conflits etc. Ceci est la pire catégorie d’idolâtrie, celui qui la commet est un Tâghoût.

 

Allah n’accepte aucune action d’un Mouchrik, même s’il était ignorant : « Certes, Allah ne pardonne pas qu’on Lui donne un associé, et Il pardonne ce qui est moindre que cela à qui Il veut. » Sourate 4 verset 48.

 

Celui qui adore un autre qu’Allah par ignorance ou par erreur, n’est pas musulman car l’Islam consiste à n’adorer qu’Allah uniquement ; il ne reste aucun Islam lorsqu’on adore un autre qu’Allah.


Ibn Taymiya dit:

فَاسْمُ الْمُشْرِكِ ثَبَتَ قَبْلَ الرِّسَالَةِ ؛ فَإِنَّهُ يُشْرِكُ بِرَبِّهِ وَيَعْدِلُ بِهِ وَيَجْعَلُ مَعَهُ آلِهَةً أُخْرَى وَيَجْعَلُ لَهُ أَنْدَادًا قَبْلَ الرَّسُولِ

  « Le nom du Mouchrik est affirmé avant que le message [du prophète ne soit envoyé] car en effet il donne des associé à son Seigneur et place d'autres dieux que Lui; et il Lui donne des égaux; tout ceci avant que ne soit envoyé le messager. »  [Majmoû3 Al Fatâwâ 20/38]


A partir du moment où l'homme adore un autre qu'Allah; il cesse d'être musulman car le musulman est: celui qui n'adore qu'Allah et cesse d'adorer un autre que Lui. Et même s'il est ignorant; il n'est pas monothéiste car il adore un autre qu'Allah.


Un être humain est soit monothéiste, soit polythéiste


Ibn Taymiya dit:

و لهذا كان كل من لم يعبد الله وحده، فلابد أن يكون عابداً لغيره، يعبد غيره فيكون مشركا‏.‏ وليس في بني آدم قسم ثالث، بل إما موحد، أو مشرك 

« C’est pour ça que quiconque n’adore pas uniquement Allah, c’est qu’il adore forcément un autre que Lui, il est donc idolâtre. Il n’y a pas trois catégories d’êtres humains : soit il est monothéiste, soit polythéiste. »

 

Puis il dit :

فكل من لم يعبد اللّه مخلصاً له الدين، فلابد أن يكون مشركاً عابداً لغير اللّه، وهو فى الحقيقة عابد للشيطان‏.‏ فكل واحد مـن بنى آدم إما عابد للرحمن، وإما عابد للشيطان، 

« Toute personne ne consacrant pas l’adoration à Allah uniquement, est fatalement idolâtre et adorateur d’un autre qu’Allah, il est en vérité adorateur du Diable. Tout fils d’Âdam est soit adorateur d’Allah, soit adorateur du Diable. » [Majmoû‘ Al Fatâwâ 14/282,284]

 

Règle : Allah ne puni pas un non-musulman tant que l’avertissement d’un prophète ne lui est pas parvenu ; Allah a dit « Et Nous ne punissons pas avant d’avoir envoyé un messager » (Sourate 17 verset 15)

 

Cependant il existe une divergence sur la question de savoir s’il existe des polythéistes qui n’aient pas été atteint par l’avertissement d’un prophète ; ainsi il y a deux avis chez les savants ;


Mouhammad Amin Chanqîtî[2] a dit :

وهذا الخلاف مشهور بين أهل الأصول: هل المشركون الذين ماتوا في الفترة وهم يعبدون الأوثان في النار لكفرهم. أو معذورون بالفترة؟... وممن ذهب إلى أن أهل الفترة الذين ماتوا على الكفر في النار: النووي في شرح مسلم، وحكى عليه القرافي في شرح التنقيح الإجماع.

  « C’est une divergence bien connue entre les fondamentalistes : Est-ce que les idolâtres qui meurent lors d’une période de rupture avec le message des prophètes, et qui adorent les idoles, sont ils en enfer pour cause de leur mécréance? Ou bien sont ils excusé à cause de leur rupture avec le message ? … Parmi ceux qui optèrent pour l’avis que les gens de la rupture sont en enfer : l’imam Nawawî comme il le stipula dans son commentaire de l’authentique de Mouslim, ce fut raconté par Qarrâfî aussi dans « Carh At-Tanqîh wal Ijmâ’ ». [Adhwâ’ Al Bayân 3/153 propos abrégés]


Et notons que la majorité dessalafs sont d’avis qu’il n’existe aucun polythéiste qui n’ait été atteint par l’avertissement d’un prophète; ceux-ci considèrent donc que toute personne qui meurt sur une autre religion que l’Islam mérite automatiquement l’enfer.


Mais l’avis correct, et Allah sait mieux, est l’avis pour lequel optèrent Ibn Hazm, Ibn Qayyim et d’autres, qui est que celui qui meurt sur une autre religion que l’Islam sans avoir été avertit par le message d’un prophète ne mérite pas d’être puni, jusqu’au jour du jugement dernier où il lui sera envoyé un messager de la part d’Allah, qui lui ordonnera quelque chose de la part d’Allah : s’il lui obéit il entrera au Paradis et s’il lui désobéit il entrera en enfer pour l’éternité. Cet avis est appuyé par le Hadîth rapporté par l’imam Ahmad[3] dans son Mousnad :


عَنِ الأَسْوَدِ بْنِ سَرِيعٍ أَنَّ نَبِىَّ اللَّهِ -صلى الله عليه وسلم- قَالَ « أَرْبَعَةٌ يَوْمَ الْقِيَامَةِ رَجُلٌ أَصَمُّ لاَ يَسْمَعُ شَيْئاً وَرَجُلٌ أَحْمَقُ وَرَجُلٌ هَرَمٌ وَرَجُلٌ مَاتَ فِى فَتْرَةٍ فَأَمَّا الأَصَمُّ فَيَقُولُ َبِّ لَقَدْ جَاءَ الإِسْلاَمُ وَمَا أَسْمَعُ شَيْئاً وَأَمَّا الأَحْمَقُ فَيَقُولُ َبِّ لَقَدْ جَاءَ الإِسْلاَمُ وَالصِّبْيَانُ يَحْذِفُونِى بِالْبَعْرِ وَأَمَّا الْهَرَمُ فَيَقُولُ رَبِّى لَقَدْ جَاءَ الإِسْلاَمُ وَمَا أَعْقِلُ شَيْئاً وَأَمَّا الَّذِى مَاتَ فِى الْفَتْرَةِ فَيَقُولُ َبِّ مَا أَتَانِى لَكَ رَسُولٌ. فَيَأْخُذُ مَوَاثِيقَهُمْ لَيُطِيعُنَّهُ فَيُرْسِلُ إِلَيْهِمْ أَنِ ادْخُلُوا النَّارَ - قَالَ - فَوَالَّذِى نَفْسُ مُحَمَّدٍ بِيَدِهِ لَوْ دَخَلُوهَا لَكَانَتْ عَلَيْهِمْ بَرْداً وَسَلاَماً » 

« D’après Al Aswad Ibn Sarî3, le prophète d’Allah, qu’Allah le bénisse et le salue ; a dit « Il y en aura 4 le jour du jugement ; un homme sourd qui n’entendait rien, un homme débile ; un fou et un homme qui mourut dans une de rupture avec les messagers d’Allah. Quant au sourd, il dira Ô Seigneur l’Islam m’est venu mais je n’entendais rien. Le fou lui ; dira Ô Seigneur l’Islam m’est venu, alors que les enfants me jetaient des excréments ; le débile quant à lui dira Ô Seigneur l’Islam m’est venu mais je ne comprenais rien. Quant à celui qui est mort dans une époque de rupture, il dira Ô Seigneur, aucun messager de m’est venu de Ta part. Alors Il prendra leur engagement ; Il leur enverra un messager qui leur dira « Entrez dans le Feu » puis le prophète dit « Par Celui qui détient l’âme de Mouhammad dans Sa main ; s’ils obéissent et entre dans le Feu, ce dernier sera pour eux fraîcheur et douceur. »


Et Allah a dit « Et Nous ne châtions personne avant d’envoyer un messager. » Sourate 17 verset 15.

           

Ibn Hazm[4] dit :

أما من لم يبلغه ذكره صلى الله عليه و سلم فإن كان موحدا فهو مؤمن على الفطرة   الاولى صحيح الايمان، لا عذاب عليه في الآخرة، وهو من أهل الجنة، وإن كان غير موحد   فهو من الذين جاء النص بأنه يوقد له يوم القيامة نار، فيؤمرون بالدخول فيها، فمن   دخلها نجا، ومن أبى هلك  . قال الله عز وجل: (وما كنا معذبين حتى نبعث رسولا) فصح أنه لا عذاب على كافر أصلا حتى يبلغه نذارة الرسول صلى الله عليه و سلم.

« Quant à celui à qui la mention du prophète, que la paix et le salue soient sur lui, n’est pas parvenue : s’il était monothéiste et croyant sur son instinct d’une Foi valide alors il n’encoure aucun châtiment et comptera parmi les gens du Paradis. Par contre, s’il n’était pas monothéiste, il comptera parmi ceux qui furent mentionné dans le Hadîth auxquels, le jour du Jugement, sera présenté un feu dans lequel il leur sera ordonné d’entrer : ceux qui y entreront seront sauvé, et ceux qui refuseront seront perdus. Allah a dit « Nous ne punissons personne avant d’avoir envoyé un messager ». Il est donc exact que nul mécréant ne sera punis tant que l’avertissement du messager ne lui est pas parvenu, que la paix et le salue soient sur lui. » [Al Ihkâm fîl Ahkâm 5/686]

 

Ibn Taymiya a dit :

فاسم المشرك ثبت قبل الرسالة؛ فإنه يشرك بربه ويعدل به ويجعل معه آلهة أخرى ويجعل له أندادا قبل الرسول ويثبت أن هذه الأسماء مقدم عليها وكذلك اسم الجهل والجاهلية يقال‏:‏ جاهلية وجاهلا قبل مجيء الرسول وأما التعذيب فلا‏

« Le nom du Mouchrik est affirmé avant que le message [du prophète ne soit envoyé] car en effet il donne des associé à son Seigneur et place d'autres dieux que Lui; et il Lui donne des égaux; tout ceci avant que ne soit envoyé le messager. Ces noms sont donc affirmés avant cela, ainsi que le nom de païens et de paganisme : on dit d’une personne qu’elle est païenne avant que le prophète ne lui soit parvenu, mais par contre il n’y a pas de châtiment. » [Majmoû‘ Al Fatâwâ 20/38]


Ici Ibn Taymiya explique que le Chirk consiste à adorer un autre qu’Allah ; et que ceci peut très bien se retrouver chez quelqu’un qui n’a jamais été avertit par le message d’un prophète. Allah ne punira donc pas ce Mouchrik tant qu’il n’aura pas été avertit par un messager envoyé par Lui, mais cela n’empêche pas que cette personne soit réellement Mouchrik et non Musulmane même si elle est ignorante.

 

Points noté dans ce chapitre :


Ø  Le Chirk signifie : Donner un égal à Allah, que ce soit par un acte, une parole ou une croyance.

 

Ø  Celui qui commet le Chirk librement et par choix ne peut être considéré en même temps musulman même s’il affirme être musulman, car le musulman n’est autre que celui qui ne commet pas de Chirk. S’il est incapable de savoir que ce qu’il fait est interdit et qu’il meurt ainsi : il sera compté comme les gens qui seront testé le jour du jugement ; mais il n’est pas musulman. Cet espèce de gens sont nommé « Ahl Al Fatrah » [les gens de la rupture.]

 

Ø  Adorer un autre qu’Allah n’implique pas forcément d’être punis, tant que l’avertissement n’est pas parvenu à celui qui s’en rend coupable.



[1]              Il est Aboû Al Fadhl Mouhammad Ibn Moukram Ibn Mandhoûr Al Ifrîqî, 630-711 de l’hégire (1232-1311 ap. J.C.) Il fut un linguiste et littéraire de renom, auteur de la grande encyclopédie de la langue arabe « Lisân Al ‘Arab ».

[2]              Il est Mouhammad Al Amîn Ibn Mouhammad Al Moukhtâr, 1325-1393 de l’hégire (1907-1973 ap. J.C.) Savant, inquisiteur et interprète du Coran ; il est l’auteur de nombreux ouvrages.

[3]              Il est l’imâm de Ahl Sounnah, Aboû Abdallah Ahmad Ibn Mouhammad Ibn Hanbal, 164-241 de l’hégire (780-855 ap. J.C.) C’est lui qui est à l’origine de la tendance Hanbalite dans le Droit musulman.

[4]              Aboû Mouhammad ‘Alî Ibn Ahmad Ibn Hazm, né en 384 de l’hégire (995 Ap. J-C) décédé en 456 de l’hégire (1063 Ap. J-C) ; il fut un immense savant, un grand juriste ; poète ; et philosophe ; qui marqua l’histoire de l’Andalousie musulmane. Il y eu divergence quant à ses origines : Fut il de famille Persane, Espagnole ou Arabe ? Il est le premier dans l’histoire des hommes à avoir rédigé une étude comparatives des différentes religions en élaborant une critiques des doctrines, dans son ouvrage « Al Fiçal fil milal wal Ahwâ’i wan Nihal ».

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30 juillet 2011 6 30 /07 /juillet /2011 23:50

Définition de l’Islam


L’Islam n’est pas un simple mot sans valeur dénué de signification réelle, qu’on prononce de la langue sans que cela n’exige la moindre concrétisation !


L’Islam a un sens bien réelle, ce mot ne sert d’ailleurs à rien s’il est utilisé sans viser son sens réel ; c’est pour ça qu’il est nécessaire de définir l’Islam pour être capable de définir le Musulman ; car en arabe le mot « Mouslim » signifie littéralement « Celui qui fait l’Islam » et donc ne sera « Mouslim » que et uniquement que celui qui fait l’Islam ; quant à celui qui ne fait pas l’Islam il ne pourra être nommé et encore moins jugé musulman.

 

Allah a dit : « Dis : Ô gens du Livre ; venez autour d’une parole en commun entre vous et nous : que nous n’adorions rien d’autre qu’Allah et ne lui associons rien, et que nul d’entre nous ne prenne d’autres pour seigneurs en dehors d’Allah. S’il ce détourne [de cette parole] alors dites « Témoignez donc que nous, nous sommes des musulmans » [Sourate 3 verset 64]

Ce verset indique que celui qui se détourne de cette parole n’est pas musulman. Or cette parole est : N’adorer qu’Allah et ne rien Lui associer ; et ne pas prendre de seigneurs qui déterminent le licite et l’illicite en dehors d’Allah.

 

L’imam Mouslim[1] rapporte dans son Sahîh :

عن ابن عمر عن النبي صلى الله عليه و سلم قال: بني الإسلام على خمس على أن يعبد الله ويكفر بما دونه وإقام الصلاة وإيتاء الزكاة وحج البيت وصوم رمضان 

« D’après Ibn ‘Omar, le prophète que le salue et la paix soient sur lui a dit : L’Islam est fondé sur cinq chose : Adorer Allah et rejeter tout autre [dieu] que Lui, accomplir la prière, donné la Zakât, le pèlerinage à la maison sacrée et le jeûne du Ramadan. »

 

Et Mouslim rapporte aussi :

عن أبي مالك عن أبيه قال سمعت رسول الله صلى الله عليه و سلم يقول: من قال لا إله إلا الله وكفر بما يعبد من دون الله حرم ماله ودمه وحسابه على الله 

« D’après Mâlik, d’après son père qui dit : j’ai entendu le messager d’Allah que la paix et le salue soient sur lui, dire : « Celui qui professe qu’il n’y a de vrai dieu qu’Allah et rejette ce qui est adoré en dehors de Lui, son sang et ses biens sont sacrés et son sort appartient à Allah. »

 

Ibn Taymiya a dit :

والإسلام هو دين جميع الأنبياء والمرسلين ومن اتبعهم من الأمم؛ كما أخبر الله بنحو ذلك في غير موضع من كتابه؛ فأخبر عن نوح، وإبراهيم، وإسرائيل [عليهم السلام] أنّهم كانوا مسلمين. وكذلك عن أتباع موسى، وعيسى [عليهما السلام]، وغيرهم.

والإسلام هو أن يَستسلم لله، لا لغيره؛ فيعبد الله ولا يُشرك به شيئاً، ويتوَكَّل عليه وحده، ويرجوه، ويخافه وحده، ويُحبّ الله المحبّة التامّة، لا يُحبّ مخلوقاً كحبّه لله، بل يُحِبّ لله، ويُبغض لله، ويُوالي لله، ويُعادي لله. فمن استكبر عن عبادة الله لم يكن مسلماً، ومن عبد مع الله غيره لم يكن مسلماً. 

وإنّما تكون عبادتُه بطاعته؛ وهو طاعة رسله؛ [فَمَنْ] يُطع الرسول فقد أطاع الله؛ فكلّ رسول بُعث بشريعة، فالعمل بها في وقتها هو دين الإسلام. وأمّا ما بُدِّل منها فليس من دين الإسلام. وإذا نُسخ منها ما نُسخ لم يبق من دين الإسلام؛ كاستقبال بيت المقدس في أول الهجرة بضعة عشر شهراً، ثمّ الأمر باستقبال الكعبة؛ وكلاهما في وقته دين الإسلام، فبعد النسخ لم يبق دين الإسلام إلا أن يُولّي المصلّي وجهه شطر المسجد الحرام. 

فمن قصد أن يُصلّي إلى غير تلك الجهة، لم يكن على دين الإسلام؛ لأنّه يُريد أن يعبد الله بما لم يأمره. وهكذا كلّ بدعة تُخالف أمر الرسول؛ إمّا أن تكون من الدين المُبدّل الذي ما شرعه الله قطّ، أو من المنسوخ الذي نسخه الله بعد شرعه؛ كالتوجّه إلى بيت المقدس.

 

« L’islam est la religion de tous les prophètes et messagers et des communautés qui les suivirent. C’est ainsi que nous en a informé Allah dans plus d’un passage de Son Livre, Il nous en informa pour Noûh, Ibrâhîm et Isrâ’îl, que la paix soit sur eux, qu’ils furent tous musulmans. Et de même, pour ceux qui suivirent Moûsâ et ‘Îsâ, que la paix soit sur eux, et d’autres qu’eux encore.

Et l’Islam, ça veut dire se soumettre à Allah et à personne d’autre, ça veut dire adorer Allah et ne Lui associer aucune chose, s’en remettre à Lui seul, n’espérer que Lui seul, ne craindre que Lui seul, et aimer totalement Allah, et n’aimer aucune créature comme Allah, mais au contraire aimer pour Allah et détester pour Allah, s’unir pour Allah et se séparer pour Allah. Celui qui par orgueil n’adore pas Allah  n’est pas musulman, et celui qui adore Allah et quelque chose d’autre il n’est pas musulman non plus.


Et l’adoration d’Allah n’est autre qu'obéir à Allah, et ceci s’accomplit en obéissant aux messagers qu’Il envoi : dès lors celui qui obéit au messager a en fait obéit à Allah. En effet, tout messager fut envoyé avec une Loi ; s’y conformer lorsqu’elle est en vigueur, c’est ça l’Islam. Par contre, ce qui y a été modifier par les créatures, ceci n’est pas l’Islam ; et lorsqu’Allah y abroge quelque chose, alors ce qui a été abrogé n’est plus de l’Islam, comme par exemple lorsqu’il fallait se tourner vers Jérusalem lors des prières, au début de l’exile pendant une dizaine de mois, puis il fut ordonné de se tourner vers la Ka3ba.   Et les deux directions étaient Islam dans la période où chacune fut en vigueur, mais une fois abrogée, se tourner vers Jérusalem n’était plus de l’Islam, seule la direction de la Mosquée sacrée devait être prise par celui qui prie.

Et à partir de là, quiconque veut prier dans une autre direction que celle là, il n’est plus dans la religion de l’Islam, car il veut adorer Allah d’une manière qu’Allah n’a pas commandé. Et c’est la même chose concernant toute invention religieuse s’opposant aux ordres du messager d’Allah : soit c’est une modification apportée de toute pièce par une créature, qu’Allah n’a jamais prescrite, soit c’est une chose qu’Allah avait prescrite puis qu’Il a abrogé, comme par exemple le fait de prier vers Jérusalem. » [An-Noubouwât 1/416, 418]

 

Et il dit :

قد ذكرت فيما تقدم من القواعد‏:‏ أن الإسلام الذي هو دين الله الذي أنزل به كتبه، وأرسل به رسله، وهو أن يسلم العبد لله رب العالمين، فيستسلم لله وحده لا شريك له، ويكون سالمًا له بحيث يكون متألها له غير متأله لما سواه، كما بينته أفضل الكلام، ورأس الإسلام وهو‏:‏ شهادة أن لا إله إلا الله، وله ضدان‏:‏ الكبر والشرك... فإن المستكبر عن عبادة الله لا يعبده فلا يكون مستسلمًا له، والذي يعبده ويعبد غيره يكون مشركًا به فلا يكون سالمًا له، بل يكون له فيه شرك‏.‏ 

« J’ai déjà mentionné dans les principes précités, que l’Islam –qui est la religion d’Allah pour laquelle Il révéla les livres et envoya les messagers- consiste à ce que le serviteur se soumette à Allah le Seigneur des mondes, qu’il se soumette intérieurement à Allah Seul, sans associé, et qu’il L’adore et n’adore personne d’autre ; comme l’expose la meilleure parole et la tête de l’Islam : le témoignage qu’il n’y a de vrai dieu qu’Allah. Or ce témoignage à deux opposés : l’orgueil et l’idolâtrie… Celui qui par orgueil n’adore pas Allah n’est donc pas soumis à Lui, et celui qui L’adore avec quelque chose d’autre Lui a alors donné un associé, et ne Lui est donc pas pure, mais il Lui a donné un associé. » [Majmoû‘ Al Fatâwâ 7/623 légèrement abrégé]

 

Et il dit :

فَالْإِسْلَامُ يَتَضَمَّنُ الِاسْتِسْلَامَ لِلَّهِ وَحْدَهُ ؛ فَمَنْ اسْتَسْلَمَ لَهُ وَلِغَيْرِهِ كَانَ مُشْرِكًا وَمَنْ لَمْ يَسْتَسْلِمْ لَهُ كَانَ مُسْتَكْبِرًا عَنْ عِبَادَتِهِ وَالْمُشْرِكُ بِهِ وَالْمُسْتَكْبِرُ عَنْ عِبَادَتِهِ كَافِرٌ وَالِاسْتِسْلَامُ لَهُ وَحْدَهُ يَتَضَمَّنُ عِبَادَتَهُ وَحْدَهُ وَطَاعَتَهُ وَحْدَهُ . فَهَذَا دِينُ الْإِسْلَامِ الَّذِي لَا يَقْبَلُ اللَّهُ غَيْرَهُ 

« L’Islam englobe l’a soumission à Allah Seul : celui qui se soumet à Allah et à un autre est un idolâtre, et celui qui ne se soumet pas du tout à Allah est un orgueilleux qui refuse de L’adorer, or l’idolâtre tout comme l’orgueilleux sont mécréants. Se soumettre à Allah uniquement inclus de L’adorer seul et de Lui obéir à Lui seul, et ceci est la religion d’Allah, Allah n’en accepte aucune autre... » [Majmoû‘ Al Fatâwâ 3/91]

 

Et il dit :

وَذَلِكَ أَنَّهُ عُلِمَ بِالِاضْطِرَارِ : أَنَّ الرُّسُلَ كَانُوا يَجْعَلُونَ مَا عَبَدَهُ الْمُشْرِكُونَ غَيْرَ اللَّهِ ؛ وَيَجْعَلُونَ عَابِدَهُ عَابِدًا لِغَيْرِ اللَّهِ مُشْرِكًا بِاَللَّهِ عَادِلًا بِهِ جَاعِلًا لَهُ نِدًّا فَإِنَّهُمْ دَعَوْا الْخَلْقَ إلَى عِبَادَةِ اللَّهِ وَحْدَهُ لَا شَرِيكَ لَهُ ؛ وَهَذَا هُوَ دِينُ اللَّهِ ؛ الَّذِي أَنْزَلَ بِهِ كُتُبَهُ ؛ وَأَرْسَلَ بِهِ رُسُلَهُ ؛ وَهُوَ الْإِسْلَامُ الْعَامُّ ؛ الَّذِي لَا يَقْبَلُ اللَّهُ مِنْ الْأَوَّلِينَ والآخرين غَيْرَهُ

« Ceci car il est connu dans la religion -et c’est élémentaire- que les messagers considéraient que ce qu’adoraient les idolâtres n’est pas Allah ; et qu’ils prenaient ceux qui adoraient ces choses pour des adorateurs d’un autre qu’Allah, pour des polythéistes qui donnent des associés à Allah et qui Lui donne des rivaux. Ils ont certes appelé les créatures à n’adorer qu’Allah Seul sans associé, et c’est ça la religion d’Allah, pour laquelle Il fit descendre les Livres Saints et pour laquelle Il envoya les messagers. Et ceci est l’Islam général [de tous les prophètes] ; en dehors de laquelle aucune n’est accepté par Allah, ni de la part des premiers ni de la part des derniers. » [Majmoû‘ Al Fatâwâ 2/256]

 

Mouhammad Ibn ‘Abdelwahhâb dit :

ولفظ الإسلام يتضمن الاستسلام، والانقياد، ويتضمن الإخلاص، فمن استسلم له ولغيره، فهو مشرك; ومن لم يستسلم له، فهو مستكبر.

« Et le mot « Islam » inclus la soumission à Allah et la docilité. Et cela inclus aussi la consécration du culte à Allah. Ainsi, celui qui se soumet à Allah et à un autre : c’est un polythéiste, et celui qui ne se soumet pas de tout à Lui : c’est un orgueilleux. » [Dourar As-Saniyya 2/83]

 

Et il dit :

الأصل الثاني: معرفة دين الإسلام بالأدلة، وهو الاستسلام لله بالتوحيد، والانقياد له بالطاعة، والبراءة من الشرك وأهله

« Le deuxième principe : Connaître l’Islam sur base de preuves : et c’est de se soumettre à Allah par le biais du monothéisme, Lui être docile avec obéissance, et se séparer du Chirk et ceux qui le commettent. » [Dourar As-Saniyya 1/129]

 

Et il dit :

وإن الذي يدخل الرجل في الإسلام هو توحيد الألوهية، وهو: أن لا يعبد إلا الله، لا ملكاً مقرباً، ولا نبياً مرسلاً؛ وذلك أن النبي  صلى الله عليه وسلم بُعث وأهل الجاهلية يعبدون أشياء مع الله: فمنهم من يدعو الأصنام، ومنهم من يدعو عيسى، ومنهم من يدعو الملائكة، فنهاهم عن هذا، وأخبرهم أن الله أرسله ليوحّد، ولا يدعى أحد من دونه، لا الملائكة ولا الأنبياء؛ فمن تبعه ووحد الله، فهو الذي شهد أن لا إله إلا الله، ومن عصاه ودعا عيسى والملائكة، واستنصرهم والتجأ إليهم، فهو الذي جحد لا إله إلا الله، مع إقراره أنه لا يخلق ولا يرزق إلا الله.

« Certes, le biais par lequel l’homme entre dans l’Islam c’est l’Unicité d’Allah dans la divinité, ce qui veut dire : Qu’il n’adore rien d’autre qu’Allah ; ni un ange proche d’Allah, ni un prophète envoyé par Lui. Ceci car, le prophète que le salue et la paix soient sur lui, fut envoyé aux païens qui adoraient des choses avec Allah : en effet certains adoraient les idoles, d’autres invoquaient ‘Îsâ, d’autres invoquaient les anges… Et il leur interdit cela, et les informa qu’Allah l’a envoyé afin qu’Il soit adoré Lui Seul,  et que personne d’autre que Lui ne soit invoqué, que cela soit les anges ou les prophètes. Et donc, celui qui le suit et unifia Allah, c’est celui qui atteste qu’il n’y a de vrai dieu qu’Allah. Et celui qui lui désobéit et invoque ‘Îsâ et les anges, et leur implore l’aide et se réfugie vers eux, celui là a rejeté qu’il n’y a de vrai dieu qu’Allah, malgré qu’il reconnait que nul ne créé ni ne subvient en d’autre d’Allah. » [Dourar As-Saniyya 1/65]

 

Il dit aussi :

أصل دين الإسلام، وقاعدته: أمران؛ الأول: الأمر بعبادة الله وحده لا شريك له؛ والتحريض على ذلك، والموالاة فيه، وتكفير من تركه 0 الثاني: الإنذار عن الشرك في عبادة الله، والتغليظ في ذلك، والمعاداة فيه، وتكفير من فعله 0

« Le fondement de l’islam et son principe sont deux choses : Le premier : Le commandement d’adorer Allah, Seul et sans associé ; y inciter les gens, s'unir sur cela et bannir de l’Islam celui qui le délaisse. Le deuxième : Avertir contre le Chirk dans l’adoration d’Allah, faire preuve de sévérité sur cela, se séparer pour cela, et bannir de l’Islam celui qui le commet. » [Dourar As-Saniyya 2/22]

 

Celui qui ne remplit pas l’un de ces critères : il n’est pas musulman.

 

Ibn Al Qayyim[2] a dit :

والإسلام هو توحيد الله وعبادته وحده لا شريك له، والإيمان بالله وبرسوله واتباعه فيما جاءَ به، فما لم يأْت العبد بهذا فليس بمسلم

« L’Islam : c’est l’Unicité d’Allah et L’adorer Seul et sans associé, et avoir Foi en Allah et Son messager et le suivre dans ce qu’il a enseigné. Tant que le serviteur n’accomplit pas ceci : il n’est pas musulman. » [Tarîq Al Hijratayn, page 411]

 

Points noté dans ce chapitre :


Ø  La définition de l’Islam. [Ne donner aucun associé à Allah tout en L’adorant seul sans associé selon l’enseignement de Mouhammad, qu’Allah le bénisse et le salue en dehors de tout autre enseignement.]

 

Ø  Celui qui donne un associé à Allah n’est pas musulman

 

Ø  Celui qui n’adore qu’Allah uniquement ; mais d’après un autre enseignement que celui de Mouhammad, consciemment : il n’est pas musulman  [comme pour les juifs par exemple. D’ailleurs ses adorations reviennent à Satan et non à Allah.]

 

Celui qui adore Allah uniquement mais d’après une innovation sans être conscient que Mouhammad ne l’a pas enseigné : il est musulman mais innovateur hérétique et égaré.



[1]              Il est l’imam Aboû Al Hassan Mouslim Ibn Al Hajjâj Al Qouchayrîn, 204-261 de l’hégire (820-875 ap. J.C.) Il fut un imam de mémorisation du Hadîth ; son recueil de hadîth est comme la source la plus authentique après le recueil d’Al Boukhârî ; dont il fut d’ailleurs disciple.

[2]              Il est : Abou ‘Abdallah, Mouhammad Ibn Abî Bakr, connu sous le nom d’Ibn Qayyim Al Jawziya, 691-751 de l’hégire, (1292-1350 ap. J.C.) Il fut un géni de son époque, une mer de connaissance et de compréhension, et un élève du grand savant Ibn Taymiya.

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  8365-حَدَّثَنَا فُضَيْلُ بْنُ عِيَاضٍ ، عَنِ الأَعْمَشِ ، عَنْ خَيْثَمَة ، عَنْ عَبْدِ اللهِ بْنِ عَمْرٍو , قَالَ : يَأْتِي عَلَى النَّاسِ زَمَانٌ يَجْتَمِعُونَ وَيُصَلُّونَ فِي الْمَسَاجِدِ وَلَيْسَ فِيهِمْ مُؤْمِنٌ. [مستدرك الحاكم برقم ٨٣٦٥]


Foudhayl Ibn Iyadh nous   rapporte, d’après Al-Amach, d’après Haythama, d’après Abd’Allah Ibn Amr   -qu’Allah les agrée- qui a dit : « Viendra au gens une époque ou il se rassemblerons et prierons dans les mosquées sans qu’il n’y est parmi eux, un seul croyant. » (Musulman Authentifié et rapporté par Al-Hakim n°8365, Ibn Abi Chayba n°30992, Kanz Al-Oumal n°31109, Al-Ajouri dans Al-shari’a page 87, Faryabi dans Sifat Al-Mounafiq n°101

 

30244- حَدَّثَنَا وَكِيعٌ ، عَن مُوسَى بْنِ عُبَيْدَةَ ، عَن وَهْبِ بْنِ وَهْبٍ ، عَن سَعِيدِ بْنِ الْمُسَيَّبِ ، عَن عُمَرَ ، أَنَّهُ كَانَ يَقُولُ إذَا اسْتَلَمَهُ يَعْنِي الْحَجَرَ : آمَنْت بِاللهِ وَكَفَرْت بِالطَّاغُوتِ. [مصنف ابن ابي شيبة برقم ٣٠٢٤٤]

 

Wakihrapporte, d’après Moussa Ibn Oubayda, d’après Wahb Ibn Wahb, d’après Saïd Ibn Al Moussayib, que Omar Ibn Al Khattab -qu'Allah les agrées- lorsqu’il touchait la pierre noir, disait : « J’ai Foi en Allah et je mécroie au Taghout » Rapporté par Ibn Abi Chayba dans sont Moussanaf n°30244 et n°16044

 

3518- حَدَّثَنَا حَاتِمُ بْنُ إسْمَاعِيلَ ، عَنْ جَعْفَرٍ ، عَنْ أَبِيهِ ، قَالَ : كَانَ عَلِيُّ بْنُ الْحُسَيْنِ يُعَلِّمُ وَلَدَهُ يَقُولُ قُلْ آمَنْت بِاَللَّهِ وَكَفَرْت بِالطَّاغُوتِ. [مصنف ابن ابي شيبة برقم ٣٥١٨]

 

Hatim Ibn Ismaïl rapporte d'après jaffar, d'après sont père qui dit: « Ali Ibn Al Housseyn -qu'Allah les agrées- enseignait a son fils ces paroles : « Dis : J’ai cru en Allah et mécru au Taghout. » Rapporté par Ibn Abi Chayba dans sont Moussanaf n°351

 

 

Mouadh Ibn Jabal –qu’Allah l’agrée- a dit : « J’accepte la vérité de quiconque l’apporte même si c’est un mécréant ou un pervers, et méfiez vous de l’égarement du sage, ils ont dis : comment savoir lorsqu’un mécréant dit une parole de vérité ? Il dit : la vérité est lumière. » Authentique rapporté par Abou Daoud n°4611 (202/4) Al-Hakim n°8422 (4/507) Bayhaqi n°20705 (10/210) Dhahabi 1/405 Majmoû‘Al Fatâwâ

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